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L'école du dehors

  • Session : 2021-2022
  • Année : 2022
  • N° : 605 (2021-2022) 1

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  • Question écrite du 30/05/2022
    • de FLORENT Jean-Philippe
    • à TELLIER Céline, Ministre de l'Environnement, de la Nature, de la Forêt, de la Ruralité et du Bien-être animal
    Madame la Ministre a décidé d'encourager les initiatives « école du dehors » à travers son récent appel à projets. Un jury sélectionnera 30 ASBL qui bénéficieront d'une subvention de maximum 30 000 euros, soit l'équivalent d'un engagement à mi-temps. La proclamation aura lieu à la fin de cette année scolaire. Les activités soutenues par ce financement concernent l'accompagnement et la formation des enseignants aux pratiques pédagogiques dites « du dehors », pour l'année scolaire à venir.

    Cet appel répond à une réalité de terrain. Depuis la crise sanitaire, les ASBL spécialisées font face à une forte hausse des demandes de formation de la part des enseignants, et sont dans l'incapacité de répondre à environ 30 % de ces sollicitations.

    Quels sont ses contacts avec la Ministre de l'Éducation en FWB pour coordonner cette impulsion pour les écoles du dehors ? Quelles actions communes met-elle en place ?

    La formation des enseignants propose-t-elle des outils et de la sensibilisation à ce modèle d'école?

    Quel rôle les écoles du dehors peuvent-elles jouer dans la sensibilisation aux enjeux climatiques et environnementaux ?

    Outre le soutien à l'accompagnement et de la formation des enseignants, les écoles du dehors peuvent-elles bénéficier du soutien de la Région wallonne pour des aménagements spécifiques (par ex. : tentes, toilettes sèches, matériel adapté à l'extérieur ) ?
  • Réponse du 01/06/2022
    • de TELLIER Céline
    L’appel à projets « École du dehors », lancé dernièrement, a répondu à une réalité de terrain, et à une demande accrue des sollicitations des ASBL, tant les bénéfices de l’école du dehors sont nombreux et reconnus.

    À l’heure où les enfants sont de moins en moins souvent dehors et en contact avec l’environnement naturel, les spécialistes tirent la sonnette d’alarme et pointent un nouveau syndrome ; celui du « manque de nature ». Ce manque a des effets délétères à la fois sur la santé des enfants (stress, obésité, troubles d’apprentissage…), mais aussi sur la relation entre l’individu et la nature, la compréhension holistique de leur environnement et in fine, le respect de celui-ci.

    Dans ce contexte, l’école du dehors permet de recréer du lien entre l’enfant et son environnement dans le cadre de sa scolarité. Les enfants prenant conscience qu’ils font partie de la nature ont davantage tendance à la protéger.

    Ce temps prolongé dans un environnement naturel renforce non seulement la santé physique des enfants, mais aussi leur bien-être. Ils développent des capacités motrices utiles tout au long de leur vie. Cela leur permet également d’acquérir des compétences sociales comme la solidarité ou l’empathie.

    De plus, cela permet aux élèves ayant des difficultés face aux méthodes classiques d’apprentissage d’avoir un meilleur suivi et une meilleure intégration. Les élèves agités et anxieux en ressortent plus calmes et apaisés. Cela favorise l’enthousiasme des enfants envers les apprentissages ainsi que leurs capacités de concentration.

    De la Scandinavie au Québec, en passant par la Suisse, l’Allemagne et la Belgique pour ne citer que quelques régions les plus industrialisées du monde, les nombreux bénéfices de l’École du dehors sont reconnus comme étant une pédagogie à part entière répondant à des enjeux sociétaux et environnementaux.

    Concernant nos contacts avec la Ministre de l’Éducation en FWB, ceux-ci sont nombreux, notamment dans le cadre de l’Accord de Coopération en Éducation relative à l’Environnement et Développement durable entre la Fédération Wallonie Bruxelles, la Région wallonne et la Région Bruxelles-Capitale (Décret du 09/02/12).

    Dans le programme 2021-2024 de l’Accord de coopération, il est notamment prévu de :

    1.2. Encourager le développement d'activités à l’extérieur pour reconnecter les élèves à la nature et à l'environnement.

    L’école du dehors, consistant à mener de manière régulière des activités en extérieur en contact avec la nature et l’environnement, présente un grand nombre de bénéfices pour les élèves en matière d’apprentissages, de bien-être et de santé, de travail collaboratif... en lien notamment avec des objectifs des plans de pilotage.

    Pour favoriser l’école du Dehors, l’Accord de coopération veillera à :

    i. Encourager et légitimer les pratiques du dehors via la diffusion de circulaires, notamment, à destination des directions des établissements scolaires ;

    ii. Soutenir la formation des enseignants (formation initiale et continue) ;

    iii. Soutenir l’accompagnement des équipes éducatives par des associations d’ErE DD.

    Par ailleurs, la Wallonie soutient l’Éducation à l’Environnement et l’école du dehors dans les écoles depuis de nombreuses années via notamment le subventionnement des ASBL qui ont développé cette approche pédagogique et accompagnent les écoles dans cette voie.

    Les enseignants peuvent solliciter leur réseau pour introduire une demande de « formation sur base volontaire » sans passer par les catalogues de formations (décret du 11/07/02 relatif à la formation en cours de carrière des membres du personnel des établissements d'enseignement fondamental ordinaire).

    Par ailleurs, les catalogues de la FWB et des réseaux d’enseignement intègrent déjà des formations spécifiques sur l’école du dehors. Nous avons toutefois eu des retours de certains réseaux qui pointent un manque de formateurs experts en École du dehors pour répondre à toutes les demandes de formations. Les formations qui peuvent avoir lieu affichent souvent complet, des listes d’attentes sont mises en place.

    Du côté de la formation initiale des enseignants, de nombreuses Hautes Écoles proposent déjà des modules sur l’école du dehors dans le cadre du cursus.

    Concernant le rôle des projets d’écoles du dehors dans la sensibilisation aux enjeux climatiques et environnementaux, celui-ci est prépondérant. En effet, l’École du dehors concilie les missions d’enseignement (encadrées par les référentiels scolaires) et les objectifs de l’Éducation relative à l’Environnement (c’est-à-dire notamment la sensibilisation aux enjeux climatiques et environnement, mais aussi le lien à la nature, l’éco-citoyenneté, le vivre-ensemble…).

    L’appel à projets ne couvre pas le soutien aux écoles pour des aménagements spécifiques (tentes, toilettes sèches, matériel adapté à l’extérieur). Ce point fait partie des prochaines discussions avec le Cabinet de la Ministre Caroline Désir.