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La restauration des pelouses calcicoles

  • Session : 2021-2022
  • Année : 2022
  • N° : 612 (2021-2022) 1

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  • Question écrite du 30/05/2022
    • de FONTAINE Eddy
    • à TELLIER Céline, Ministre de l'Environnement, de la Nature, de la Forêt, de la Ruralité et du Bien-être animal
    La restauration des pelouses calcicoles est entamée depuis les années 80, notamment grâce aux programmes de restauration « Life » cofinancés par l'Europe.

    Ces pelouses cachent un trésor de biodiversité pour la Wallonie. Environ 30 % de la flore wallonne se retrouve dans les pelouses calcaires. Elles représentent 500 hectares et se situent sur une étroite bande géologique, appelée la Calestienne, qui s'étend de Chimay à Aywaille en passant par Couvin, Rochefort, Marche et Durbuy.

    La plus-value de ces pelouses rares n'est plus à démontrer mais l'état d'avancement de la restauration est variable suivant que le terrain ait fait l'objet d'un reboisement ou non ou ait encore subi l'engrais chimique. Il s'agit d'un travail de longue haleine qui peut s'écouler sur plusieurs années.

    Le retour effectif à une pelouse avec pâturage plus ou moins intensif permet le développement de la biodiversité. Les moutons participent activement à ce retour de la flore : des espèces rares et variées avec tous les groupes d'insectes.

    L'enjeu est la création d'un maillage interconnecté de plusieurs pelouses calcaires pour favoriser un développement varié des espèces. Un autre objectif est de faire coexister des activités humaines et économiques avec la nature.

    Plusieurs acteurs, publics et privés, s'attellent à cette restauration tout en tentant de trouver un consensus avec les impératifs de l'agriculture.

    Madame la Ministre a-t-elle pu évaluer la cohérence des actions menées par les acteurs publics et privés dans la restauration des pelouses calcicoles ?

    Comment encourage-t-elle une harmonisation des méthodes de gestion des partenaires publics et privés (DNF, Demna, Natagora, Ardennes et Gaume, ...) ?
  • Réponse du 06/07/2022
    • de TELLIER Céline
    La cohérence des actions menées par les différents acteurs est évaluée sur base de l’évolution de l’état de conservation de l’habitat Natura 2000 « pelouse calcaire » (code Natura 2000 6210).

    Un protocole de suivi de la qualité des pelouses calcaires a été mis en place dans le cadre du projet LIFE Intégré BNIP. Sur base des données récoltées, il ressort que 5 % des placettes sont en très bon état, 21% des placettes en bon état et 74 % en état défavorable. Cet état défavorable peut être lié une gestion insuffisante, mais peut aussi être lié au temps nécessaire pour que les zones recréées atteignent un bon état, qui prend plusieurs années à être restauré. Grâce à des projets de restauration de milieux naturels (tel que les LIFE ou les projets PwDR) et grâce à une gestion active de la plupart des sites majeurs, la situation est nettement plus favorable qu’il y a plusieurs décennies et l’évolution de l’état de conservation de cet habitat présente une tendance positive.

    L’harmonisation des méthodes de gestion est assurée grâce aux collaborations et nombreux échanges qui ont lieu entre les différents acteurs concernés. Un expert du DEMNA a suivi et conseillé la majorité des grands projets de restauration (Life), à la fois sur les travaux de restauration eux-mêmes et sur la gestion ultérieure de sites restaurés. L’effet des différents travaux et méthodes de gestion sur la qualité des pelouses a été suivi, et a permis d’établir des consignes pour la gestion des pelouses en fonction du contexte initial, ce qui a mené à la rédaction d’un guide de gestion, produit dans le cadre du BNIP. Le guide de gestion sera diffusé sous peu. Un plan d’action régional sur les pelouses calcaires est par ailleurs en cours de rédaction par le DEMNA dans le cadre du BNIP.

    Concernant la gestion des milieux naturels, il faut également rappeler que c’est une discipline assez récente, et que de nombreux travaux scientifiques sont régulièrement publiés. La veille scientifique et l’évaluation continue des différentes méthodes de gestion doivent donc continuer à alimenter les pratiques.

    Afin de renforcer cette expertise, que ce soit pour les pelouses calcicoles ou les autres milieux naturels, un appel à projets sera lancé dans le cadre de la fiche 123 du Plan de relance de la Wallonie, à destination des acteurs de terrain et de la recherche, notamment pour questionner les enjeux socio-économiques et juridiques liés à la gestion conservatoire des milieux naturels et semi-naturels pour les acteurs wallons.

    Enfin, il faut mentionner que l’ASBL Natagriwal joue également un rôle important en contribuant à la transversalité via son implication dans la promotion et l’encadrement des mesures agroenvironnementales auprès des agriculteurs.