/

Le manque de formation pour les chiens de protection des troupeaux dans le cadre du suivi du Plan loup

  • Session : 2021-2022
  • Année : 2022
  • N° : 616 (2021-2022) 1

2 élément(s) trouvé(s).

  • Question écrite du 30/05/2022
    • de WITSEL Thierry
    • à TELLIER Céline, Ministre de l'Environnement, de la Nature, de la Forêt, de la Ruralité et du Bien-être animal
    Les chiens de protection sont un moyen de protéger les troupeaux, cités en annexe du Plan loup. Cependant, il semble peu encouragé sur le terrain. La crainte légitime avec la présence de chien de protection est d'avoir des troubles du voisinage et des conflits avec les promeneurs. En Wallonie, on remarque cependant que plusieurs éleveurs ont des chiens de protection alors qu'ils n'ont accès à aucune formation, ni encadrement adéquat.

    Actuellement, la France pallie quelque peu ce manque d'encadrement chez nous. Un référent de l'Institut d'élevage en France coordonne l'encadrement pour les chiens de protection depuis 2017 en Picardie et s'occupe de quelques éleveurs wallons. Fin de l'hiver, une formation en ligne avec un autre référent, des Alpes cette fois. Une dizaine d'éleveurs wallons ont suivi cette formation.

    En France, dans les zones où le loup n'est pas encore établi, mais où un risque de prédation n'est pas à exclure dans les années à venir, les éleveurs ont droit uniquement à l'aide pour les chiens de protection (achat, entretien, formation et encadrement). Prendre un chien seulement quand on a subi une prédation est peu efficace : Il faut en effet trois ans avant qu'un chien soit vraiment opérationnel.

    Madame la Ministre encourage-t-elle la prise de chiens de protection contre les loups ?

    Combien d'éleveurs en Wallonie utilisent le chien pour protéger leur bétail ?

    A-t-elle pris des mesures pour pallier ce manque de formation en Wallonie, particulièrement pour un meilleur encadrement et des formations subsidiées dans le cadre du Plan loup et sur toute la Wallonie ? Si non, pourquoi ?

    Où en est le projet de Wolf Fencing Team Belgium, déjà bien actif en Flandre mais qui ne semble pas encore effectif en Wallonie ?
  • Réponse du 09/08/2022
    • de TELLIER Céline
    Le Plan loup ne recommande l’usage des chiens de protection de troupeau que dans certains cas particuliers. En effet, une telle protection n’est pleinement efficace qu’en complément d’un système de confinement des moutons par une clôture électrifiée et ne se conçoit que pour des troupeaux de grande taille, dans la mesure où, les chiens de troupeau fonctionnant en meute, leur utilité n’est prouvée que dès le moment où 2 à 3 chiens surveillent le troupeau.

    La taille critique de 100 moutons est dès lors souvent citée pour qu’un tel investissement puisse être rentable, ceci sans compter les frais inhérents aux soins et à l’alimentation et le temps à consacrer à la sélection et à l’éducation.

    Les risques d’attaque sur les promeneurs, cyclistes et autres usagers de nos campagnes ne sont pas complètement nuls. Aussi, l’éducation très spécifique et très exigeante de ces chiens ne doit pas être prise à la légère et doit s’envisager à moyen ou long terme.

    En Wallonie, seulement 2 % des troupeaux sont constitués de plus de 100 individus et l’allotement est bien plus important que dans les alpages par exemple. C’est la raison pour laquelle le Plan loup privilégie l’usage de clôtures électrifiées comme moyen de protection à mettre en œuvre de manière prioritaire. Cela n’empêche pas certains éleveurs de disposer de chiens de protection, indépendamment du contexte du retour du loup.

    Un financement de tout ou partie des frais liés à l’acquisition et à l’entretien de ces auxiliaires de protection pourrait déjà être envisagé aujourd’hui, pour les cas qui répondent aux conditions que je viens d’énoncer et dans la mesure où mes services, épaulés par Natagriwal, le conseillent.

    L’honorable membre souligne l’importance d’anticiper. L’enjeu actuel est de convaincre certains éleveurs de se protéger de manière anticipative avec des clôtures ad hoc mises à leur disposition.

    Je salue bien entendu toutes les initiatives prises en matière de formation, mais avant tout, d’information relative aux avantages et inconvénients de s’associer les services de chiens de protection. Il est indispensable que les éleveurs sachent exactement à quoi s’attendre lorsqu’ils s’engagent dans l’acquisition de chiens destinés exclusivement à la protection.

    Il est prévu que la branche wallonne de la Wolf Fencing Team soit soutenue pour une mission de sensibilisation aux différents moyens de protection, en ce compris les chiens de troupeau. Une subvention pour le soutien de cette mission est en préparation au sein de mon administration.