/

L'état des aéroports wallons à l'heure de la reprise des activités

  • Session : 2021-2022
  • Année : 2022
  • N° : 138 (2021-2022) 1

2 élément(s) trouvé(s).

  • Question écrite du 31/05/2022
    • de HARDY Maxime
    • à DOLIMONT Adrien, Ministre du Budget et des Finances, des Aéroports et des Infrastructures sportives
    Dès le début de la crise sanitaire, le secteur aérien a été l'un des plus impactés en Europe. Du fait de l'arrêt des vols, de multiples acteurs y ont été mis au chômage temporaire ou ont perdu leur emploi, qu'il s'agisse du personnel des compagnies aériennes, des sociétés de bagagistes, des restaurants, et cetera. À l'époque, le secteur n'envisageait pas un retour de ses activités à la normale avant 2024. Beaucoup de travailleurs se sont alors reconvertis en se tournant vers d'autres secteurs.

    Or, malgré le contexte géopolitique actuel et l'inflation des prix, la reprise des voyages en avion s'est avérée beaucoup plus rapide que prévu, notamment du fait de la levée des restrictions sanitaires dans la plupart des pays européens.

    Il résulte de cette situation qu'un manque accru de personnel se fait clairement ressentir dans différents aéroports, ce qui provoque d'importantes files aux différents points de contrôle, mais aussi des retards et l'annulation de vols. Cette pénurie a été constatée lors des vacances de printemps et devrait s'intensifier au cours de l'été à venir.

    Quelles mesures le Gouvernement entend-il mettre en œuvre pour prévenir ou appréhender une éventuelle pénurie de personnel qui impacterait l'activité des aéroports wallons à l'approche de l'été ? Quelles sont ces mesures ?

    Quelle est la situation actuelle au sein de nos aéroports ? Une concertation est-elle envisagée avec les acteurs concernés ?

    Par ailleurs, nous apprenions récemment que les syndicats de cinq pays, dont la Belgique, menacent de mener des grèves chez Ryanair au sein du personnel de cabine dans les semaines à venir. Une concertation avec les syndicats belges concernés et des actions sont-elles envisagées par le Gouvernement pour favoriser la mise en œuvre de mesures en faveur de ces travailleurs ?

    Par ailleurs, quelle portée prendrait une telle grève et quelles en seraient les conséquences sur l'activité des aéroports wallons ?
  • Réponse du 23/06/2022
    • de DOLIMONT Adrien
    Concernant la question relative au manque de personnel, comme je l’exprimais en séance de Commission du 30 mai dernier, il apparait que les deux sites aéroportuaires sont confrontés, au même titre que de nombreuses entreprises tous secteurs confondus, à des problèmes de recrutement.

    Toutefois, en ce qui concerne le secteur aéroportuaire, trois éléments importants différencient BSCA de ses concurrents :

    1. l’aéroport a pris la décision de ne pas licencier de personnel durant la pandémie de Covid 19 et a veillé à maintenir les qualifications à jour. Cette stratégie se révèle aujourd’hui payante ;
    2. l’aéroport gère l’ensemble des activités en propre et contrairement à d’autres aéroports, ne sous-traite pas l’activité de « handling » ;
    3. l’aéroport travaille en étroite collaboration avec le WAN - Wallonie Aerotraining Network - implanté sur le site de Gosselies, ce qui lui permet de faire preuve de réactivité dans les formations.

    Malgré ces trois points forts, l’augmentation du nombre de vols a eu pour conséquence que BSCA a dû recruter du personnel supplémentaire dans un laps de temps très court.

    Les campagnes de recrutement et de formation en vue de la haute saison ont démarré dès le début de l’année et BSCA les a doublées au fur et à mesure de la diminution des contraintes de voyage et de l’augmentation du nombre de réservations. C’est ainsi que 55 nouveaux agents ont été formés, 35 sont en cours de formation et 20 agents supplémentaires sont en cours de recrutement.

    BSCA a également augmenté, de communs accords avec le personnel, les heures de travail d’un grand nombre de travailleurs à temps partiel.

    L’aéroport espère que les mesures prises pourront lui permettre de faire face à la saison d’été.

    Pour ce que concerne Liege Airport, la société a connu une croissance importante en lien avec la crise covid qui a entrainé l’augmentation du transport de matériel et d’équipement sanitaire, la croissance de l’e-commerce et le transfert du « belly freight » vers les avions « full freighter ».

    L’aéroport est en phase de recrutement depuis deux ans pour toute une série de profils à la fois employés et ouvriers afin de soutenir sa croissance et de nombreux engagements ont également dû être réalisés par les opérateurs présents sur le site.

    Liege Airport constate que de manière générale, le marché de l’emploi est tendu, et pas seulement dans l’aérien, pour certains profils spécifiques. Les sociétés d’assistance en escale présentes sur le site sont confrontées à la même problématique.

    Liege Airport est en train de mettre en place la « Liege Airport Academy ». L’objectif étant de développer, avec des partenaires externes privés et publics, une plateforme de formations destinées aux postes spécifiques à pourvoir sur l’aéroport et d’y regrouper les demandes d’emplois des entités qui y sont présentes. Cet outil devrait améliorer la lisibilité des besoins exprimés par les opérateurs et répondre aux besoins, parfois spécifiques de ceux-ci.

    Si nos aéroports n’échappent pas totalement aux difficultés d’engagement de personnel en raison de la réalité actuelle du marché de l’emploi, tout est mis en œuvre pour pouvoir y faire face.

    Concernant le second fait que l’honorable membre soulève relatif aux grèves chez Ryanair, il est évident que de nouvelles actions auraient un impact négatif, encore non évaluable, non seulement pour l’aéroport de Charleroi, mais également pour les entreprises qui en sont partiellement ou totalement dépendantes.

    C’est pourquoi, même si en tant que Ministre wallon des Aéroports, il ne m’appartient pas d’imposer des mesures à une société privée pour ce qui concerne sa politique de gestion du personnel et de rémunération, je souhaite qu’un accord puisse être trouvé entre les syndicats et Ryanair. J’ai ainsi sollicité le Ministre fédéral de l’Emploi afin de solliciter qu’une médiation fédérale puisse être mise en place comme souhaite la compagnie.

    Les représentants de l’aéroport de Charleroi sont par ailleurs à la disposition des parties pour les aider à trouver une solution de concertation, tout en rappelant que ce problème concerne Ryanair et son personnel dont l’immense majorité de ceux qui travaillent en Belgique n’est pas Belge.