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La filière du biogaz en Wallonie

  • Session : 2021-2022
  • Année : 2022
  • N° : 840 (2021-2022) 1

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  • Question écrite du 03/06/2022
    • de LEONARD Laurent
    • à HENRY Philippe, Ministre du Climat, de l'Energie, de la Mobilité et des Infrastructures
    La meilleure énergie est évidemment celle qu'on ne consomme pas. Nos modes de consommation, l'isolation de nos bâtiments doivent être une priorité. Mais, à l'heure où la question de notre indépendance énergétique se pose avec une acuité particulière, à l'heure où le secteur de l'énergie connait une crise profonde, la transition énergétique doit accélérer le pas.

    En 2020, dans la foulée de l'étude de ValBiom, j'interrogeais Monsieur le Ministre sur le potentiel du biogaz et de la biométhanisation en Wallonie. A cette occasion, il m'expliquait que l'objectif pour le biogaz issu de la biométhanisation, selon le Plan wallon Energie-Climat (PWEC), nécessitait le triplement du nombre d'installations actuelles.

    En 2018, il y avait 53 unités de biométhanisation en Wallonie, l'objectif pour 2030 est d'atteindre une centaine d'unités de plus. En matière de filière de biogaz pour le transport, l'objectif est de la soutenir afin de fournir, en circuit court, une part croissante du gaz avec 5 % de biogaz en 2025 et 15 % en 2030.

    Monsieur le Ministre peut-il me dire où en est-on aujourd'hui ?

    Combien d'unités la Région compte-t-elle ?

    Quelle est la part du biogaz pour le transport ?

    En 2020 toujours, il m'expliquait qu'il serait nécessaire de planifier stratégiquement le développement de la filière. Il y a peu, il affirmait qu'il fallait renforcer les dispositifs de soutien afin de permettre à la filière de participer pleinement à la transition énergétique et climatique.

    Peut-il m'en dire plus sur la planification du développement de cette filière ?

    Se sont-ils concertés avec son collègue en charge de l'agriculture ?
  • Réponse du 25/08/2022 | Annexe [PDF]
    • de HENRY Philippe
    À ce jour, la Wallonie soutient la biométhanisation de 2 manières :
    - lorsque le biogaz est brulé dans une unité (moteur ou chaudière/turbine) en vue de produire de l’électricité renouvelable. Il s’agit du mécanisme des certificats verts classique. Au 31/12/2021, nous dénombrons 50 sites biogaz produisant au total 227,6 GWhe sur l’année (cf. tableau en annexe) ;
    - lorsque ce biogaz est purifié en vue d’être injecté dans le réseau de distribution de gaz pour ensuite être consommé par une cogénération fossile lui permettant ainsi de verdir son approvisionnement. En 2021, 3 sites de production de biométhane étaient en fonctionnement. Ils ont injecté 69,4 GWh de biométhane.

    Des réflexions en vue de soutenir d’autres valorisations du biogaz (mécanisme Ets, chaleur verte, transport, échange de labels gaz renouvelable, CO2…) sont à l’étude actuellement. Un groupe de travail composé d’experts du secteur doit prochainement proposer une série d’actions à prendre en vue de faciliter l’utilisation du biogaz dans ces diverses applications.

    Cela dit, aujourd’hui, la production de biométhane wallon est uniquement soutenue via l’octroi de garanties d’origines gaz qui sont ensuite convertis en certificats verts additionnels lors de la production d’électricité et de chaleur par une cogénération fossile wallonne. Dès lors, la part actuelle du biogaz/biométhane dans le transport est méconnue par l’administration. En vue d’améliorer les échanges de LGO Gaz et de faciliter les différentes valorisations tant environnementales qu’économiques, l’instauration d’un registre ou d’un mécanisme officiel permettant de tenir à jour une base de données doit être une priorité.

    Biogaz utilisé en cogénération sur site.

    En 2021, le biogaz représentait 10,1 % des combustibles issus de la biomasse utilisés pour la production d’électricité renouvelable subventionnée. L’électricité produite par ces filières provient ainsi principalement de la valorisation énergétique des déchets agro-industriels, des biométhanisations agricoles, de l’utilisation de biogaz dans des cogénérations fossiles et des centres d’enfouissement technique.

    Potentiel Biogaz en Wallonie.

    Selon une étude de Valbiom, le potentiel réaliste (qui correspond aux gisements de matières résiduelles existantes (effluents d’élevage, résidus de culture, résidus agroalimentaires, boues, ordures ménagères) additionnées au surplus de production de biomasse à développer (CIVEs, ressources prairiales…), le tout pondéré par un coefficient de mobilisation tenant compte de différentes contraintes) se situerait aux alentours de 15,6 TWh pour la Belgique et 8,27 TWh pour la Wallonie.

    Cela signifie que le 0,612 TWh de biogaz actuellement consommés représente seulement 7,4 % du potentiel de cette filière en Wallonie.
    Comme expliqué plus haut, les premiers retours du secteur semblent démontrer que la mise en place d’un registre pour le biogaz/biométhane permettrait d’élargir les possibilités de valorisation à couts raisonnables. Le prix du gaz naturel ainsi que la valeur de la tonne CO2 sont notamment 2 critères qui incitent le monde de l’industrie à se tourner vers une technologie verte telle le biogaz.

    En conclusion, une demande toujours plus importante couplée au potentiel de production que peut dégager notre région nous invite à être très positifs sur le développement de la filière biométhanisation.

    Quant à la question relative aux contacts avec le Ministre de l’Agriculture, je puis répondre qu’il y a bien concertation sur deux dossiers avec celui-ci. D’une part sur la valorisation du potentiel biométhanogène wallon, d’autre part sur le potentiel photovoltaïque sur les bâtiments des exploitations agricoles. Cette concertation a d’ailleurs été l’occasion d’une rencontre avec le secteur et des discussions fructueuses.