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La hausse significative des tués sur la route en Wallonie

  • Session : 2021-2022
  • Année : 2022
  • N° : 375 (2021-2022) 1

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  • Question écrite du 03/06/2022
    • de GALANT Jacqueline
    • à DE BUE Valérie, Ministre de la Fonction publique, de l'Informatique, de la Simplification administrative, en charge des allocations familiales, du Tourisme, du Patrimoine et de la Sécurité routière
    Selon les chiffres du dernier baromètre de la sécurité routière de l'institut Vias, le nombre de tués sur les routes a augmenté de plus de 50 % en Wallonie au cours des trois premiers mois de l'année par rapport à la même période l'an dernier.

    L'année dernière était encore marquée par la Covid, il faut donc nuancer ces chiffres. Cependant, le nombre de personnes décédées atteint ainsi quasiment le même niveau qu'en 2019 (113 tués), avant la pandémie.

    Cette hausse du nombre d'accidents corporels touche presque tous les usagers de la route, même si nous pouvons constater une forte augmentation significative chez les utilisateurs de trottinettes électriques ou de cyclomoteurs.

    Comment Madame la Ministre compte-t-elle freiner cette hausse significative ?

    Quelles seront ses prochaines priorités afin d'enrayer cette problématique ?

    La micro-mobilité qui concerne notamment les trottinettes a fait l'objet d'un encadrement spécifique au mois de mars avec le Ministre fédéral de la Mobilité et ses homologues régionaux. Suite à la publication de ce rapport, va-t-elle demander une réunion interfédérale sur le sujet afin de renforcer le Plan All for zero ?
  • Réponse du 04/07/2022
    • de DE BUE Valérie
    Depuis ma prise de fonction, j’ai souhaité travailler par ordre et méthode et en concertation avec toutes les parties prenantes qu’elles soient intrarégionales, interrégionales ou fédérales. En effet, pour rappel, des résultats en matière de sécurité routière ne peuvent être obtenus qu’à travers des actions simultanées sur les trois piliers du triangle de la Sécurité routière : le comportement de l’usager, l’état du véhicule, l’infrastructure. De ce fait, au vu de la tendance de l’année 2019, j'ai rapidement lancé les préparatifs des États généraux de la sécurité routière en Wallonie. Ils se sont tenus en décembre 2020 et ont abouti en un rapport reprenant un ensemble de pistes d'actions. Le Ministre fédéral de la Mobilité y fut associé.

    Sur base des rapports des différents groupes de travail, des résultats de la consultation citoyenne et à la lumière de nos objectifs en matière de sécurité routière, à savoir, de diminuer le nombre annuel de décès sur les routes wallonnes à 100 d’ici 2030 et d’atteindre une « vision zéro » en 2050, j’ai retenu 10 mesures prioritaires à court, moyen et long terme. Ces dernières ont été également intégrées dans le plan interfédéral qui a découlé des états généraux fédéraux de la sécurité routière fin 2021.

    S'il est nécessaire d’améliorer les infrastructures actuelles en tenant compte des nouvelles formes de mobilité, il est aussi indispensable de créer des changements durables de comportement sur nos routes. Cela passe par un renforcement des actions de sensibilisation et de prévention, par un accompagnement soutenu des usagers, mais également par une intensification des contrôles et une effectivité des sanctions.

    Ces mesures s’ajoutent au travail quotidien mené par l’ensemble des acteurs de la sécurité routière en Wallonie dans ce souci commun de remplir ces objectifs. Tant les actions actuellement mises en place que celles en projet sont animées par une notion commune, celle du « partage de la route ». Cette notion est essentielle pour diminuer l’insécurité routière et le nombre de victimes sur le réseau routier wallon.

    Il s’agit de ne plus se comporter uniquement comme un piéton lorsque nous marchons ou comme un automobiliste lorsque nous circulons en voiture … Il s’agit de devenir les usagers d’une route partagée, conscients des réalités et des dangers de chaque mode de déplacement et bienveillants envers les autres.

    C’est sur cette base que les différentes pistes sont échafaudées et que des actions précises sont entreprises ou en cours d’élaboration en vue d’améliorer la sécurité routière et diminuer le nombre d’accidents mortels sur nos routes.

    Nous avons donc une feuille de route et nous continuons à travailler à sa mise en œuvre.

    Pour revenir au baromètre, effectivement, les chiffres de ce premier baromètre trimestriel 2022 sont mauvais, il ne faut pas s’en cacher.

    Je noterai toutefois que les comparaisons entre les premiers trimestres 2021 et 2022 n’ont guère de sens. Ce trimestre 2021 a été fort impacté par la crise sanitaire. Au 1er trimestre 2021, nous étions sous couvre-feu. L’HORECA et les discothèques étaient fermés et le télétravail était obligatoire. Ceci implique moins d’accidents de nuit, moins de conduites sous influence et moins de trafic. Il en va de même pour les comparaisons avec 2020.

    Une comparaison avec 2018 et 2019 aurait plus de sens, cette dernière étant elle-même une année peu réjouissante.

    On observe moins d’accidents corporels, moins de victimes et moins de blessés qu’en 2019 et 2018, par contre, plus de décès qu’en 2018 et très légèrement moins qu’en 2019.

    J’émets encore une réserve : l'analyse du baromètre ne permet pas tirer de conclusion, car il s’agit uniquement du 1er trimestre 2022. Les données des prochains mois nous permettront de savoir s’il s’agit d’un dramatique et exceptionnel trimestre ou si la tendance persiste.

    Au sujet de la micromobilité, vu que nos 10 mesures prioritaires et que le Plan interfédéral de sécurité routière incluent déjà les trottinettes et autres nouveaux engins de déplacement, il n'est pas envisagé de revoir et d'ajouter une dimension spécifique relative à la micromobilité au sein du Plan interfédéral « All for zero ». Rappelons que faisant suite aux États généraux de la sécurité routière, la nouvelle réglementation relative aux engins de déplacement motorisés a été adoptée ce 5 mai 2022.

    En guise de conclusion, je puis donc affirmer que l'augmentation des tués de la circulation durant ce premier trimestre 2022 confirme dramatiquement la nécessité d’avancer au plus vite dans les démarches entreprises, en concertation avec les parties prenantes, au sein des différents niveaux de pouvoirs. Un groupe de travail a été institué par la Conférence interministérielle Mobilité pour ce faire. Je m’y emploie. Mes collègues et moi-même nous nous y employons.