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L’accès des personnes présentant une déficience visuelle au marché de l’emploi

  • Session : 2021-2022
  • Année : 2022
  • N° : 543 (2021-2022) 1

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  • Question écrite du 03/06/2022
    • de GAHOUCHI Latifa
    • à MORREALE Christie, Ministre de l'Emploi, de la Formation, de la Santé, de l'Action sociale et de l'Economie sociale, de l'Egalité des chances et des Droits des femmes
    Une enquête menée en 2018 par la Ligue Braille avait mis en évidence les nombreux obstacles auxquels les personnes présentant une déficience visuelle devaient faire face sur le marché de l'emploi.

    Il ressortait de cette étude que la mobilité représentait un frein majeur d'accès à l'emploi pour 43 % des sondés. L'autre grande entrave à leur mise à l'emploi était sans conteste l'aménagement de leur lieu de travail. Toujours selon cette étude, 50 % des malvoyants en âge et désireux de travailler étaient malheureusement sans-emploi.

    Quatre ans plus tard, l'inadaptation de l'environnement et de l'organisation du travail ainsi que le manque d'aménagements restent encore des obstacles majeurs à l'emploi des personnes avec un handicap notamment ceux présentant une déficience visuelle.

    Une situation désolante lorsqu'on sait ô combien l'emploi joue un rôle important dans l'inclusion sociale et l'intégration citoyenne des personnes en situation de handicap.

    Quelles mesures Madame la Ministre compte-t-elle prendre pour lutter contre les différentes entraves à l'emploi de ces personnes en situation de handicap visuel ?

    Quelles sont les indications adressées aux conseillers en insertion et aux employeurs afin de les sensibiliser à la question du handicap visuel ?

    Quelles sont les autres mesures prises pour promouvoir l'intégration des personnes aveugles et malvoyantes sur le marché du travail ?
  • Réponse du 31/08/2022
    • de MORREALE Christie
    L'honorable membre évoque différents obstacles à l’insertion professionnelle des personnes malvoyantes et aveugles que sont notamment l’offre limitée en matière de mobilité, l’inadaptation de l'environnement et les stéréotypes et préjugés.

    Si la mobilité fait l’objet d’interventions de manière générale (quel que soit le motif du déplacement) ou ciblée sur les déplacements du domicile au lieu de travail, les complémentarités avec les autres autorités compétentes en matière de mobilité doivent impérativement être développées. L’offre de transport en commun rencontre les besoins du plus grand nombre et ne peut par nature être « exhaustive », mais surtout les choix faits par les entreprises de s’installer de plus en plus souvent à l’écart des centres urbains compliquent la vie de pas mal de personnes handicapées. Ayant en charge l’Action sociale, je suis attentive à ce que cette préoccupation soit partagée par tous les membres du Gouvernement et soit intégrée dans l’ensemble des politiques wallonnes.

    Par ailleurs, l’AViQ collabore très régulièrement avec le Centre de Formation de la Ligue Braille agréé par la COCOF et organise d’autres formules de formation, notamment en entreprise (contrat d’adaptation professionnelle).

    Par rapport aux questions de préjugés, l’AViQ développe des actions de sensibilisation comme des animations ad hoc proposées aux intermédiaires de l’emploi et aux entreprises, et prises en charge par différents opérateurs, dont la Ligue Braille.

    Deux actions périodiques sont également organisées : le Duoday, proposition d’accueil d’un travailleur handicapé par un membre du personnel de l’entreprise pour une journée organisée au printemps, et la Semaine européenne pour l’emploi des personnes handicapées, organisée à l’automne.

    L’AViQ soutient financièrement l’action de services spécialisés : services d’accompagnement (dont certains spécifiquement centrés sur les personnes avec déficience visuelle), centres de formation et d’insertion socio-professionnelle adaptés, projet pilote de soutien dans l’emploi, ou entreprises de travail adapté dont certaines sont spécialisées sur le handicap visuel.

    Elle accorde enfin aux entreprises diverses aides qui leur permettent de faire face à certains surcoûts liés au handicap de leurs travailleurs, tant en ce qui concerne l’équipement que les autres éléments de la situation de travail (gestion de l’information, modes de supervision, adaptation des horaires, aide apportée par des collègues, etc.).

    En concertation avec les associations et services spécialisés, elle apporte autant que faire se peut de l’information et du conseil en la matière. Dans ce contexte, l’aménagement des situations de travail constitue l’une des priorités du projet européen dénommé, Réseau ERGOJOB, géré par l’AViQ où la Ligue Braille est partie prenante.

    Les dispositifs – contrairement aux aides concrètes – ne sont pas spécifiques au handicap visuel, et des dispositifs réellement spécifiques ne me semblent pas devoir être développés. En effet, les différents cadres juridiques existants permettent de développer des actions ciblées sans pour autant devoir faire l’objet de dispositifs différents.

    Soucieuse d’améliorer le dispositif en faveur de l’emploi des personnes en situation de handicap dont la gestion est confiée à l’AViQ, un projet d’arrêté est en cours d’adoption par le Gouvernement wallon. Il modifie le Chapitre Égalité des chances des personnes handicapées sur le marché de l’emploi figurant au Code règlementaire wallon de l’action sociale et de la santé.