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Le décret 26 mai 2016 relatif aux trains de véhicules plus longs et plus lourds (VLL ou écocombis) dans le cadre de projets-pilotes

  • Session : 2021-2022
  • Année : 2022
  • N° : 854 (2021-2022) 1

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  • Question écrite du 03/06/2022
    • de MATAGNE Julien
    • à HENRY Philippe, Ministre du Climat, de l'Energie, de la Mobilité et des Infrastructures
    Le décret 26 mai 2016 relatif aux trains de véhicules plus longs et plus lourds (VLL ou écocombis) dans le cadre de projets-pilotes est d'application jusqu'au 30 septembre 2025.

    Quelles conclusions peut-on tirer des six premières années d'expérience-pilote ?

    Il me revient que les formations reconnues pour pouvoir circuler en Wallonie ne sont pas nécessairement reconnues en Flandre. Pourquoi ?

    Monsieur le Ministre travaille-t-il à des solutions et lesquelles le cas échéant ?
  • Réponse du 25/08/2022
    • de HENRY Philippe
    Les enseignements qui peuvent être tirés des expériences pilotes relatives aux trains de véhicules plus longs et plus lourds à l’heure actuelle sont de plusieurs natures.

    Tout d’abord sur la sécurité routière, l’analyse des situations montre que les risques de situations conflictuelles sont dans la grande majorité propre aux poids lourds et pas spécifiquement aux VLL.
    Globalement, les risques relevés au niveau de la sécurité routière peuvent être généralement atténués par l’imposition de prescriptions de circulation comme des limitations au niveau des horaires de circulation, par des dispositifs techniques spécifiques (réglage des rétroviseurs…), par des actions portées sur l’aménagement routier. Toutefois le paramètre le plus important reste la formation adéquate des conducteurs. Étant donné les caractéristiques techniques très spécifiques de ces combinés poids lourds et afin de garantir la sécurité de tous les usagers de la route, une formation ciblée pour apprendre à conduire ces trains roulants s’avère nécessaire.

    Au niveau des exigences techniques des véhicules, le certificat délivré par un laboratoire technique agréé portant sur l’installation du dispositif d’attelage, la manœuvrabilité et le freinage pour l’ensemble de la combinaison apparaît pertinent pour s’assurer que la combinaison de véhicules a un comportement routier stable en toutes circonstances.

    Au niveau de la mobilité et du risque de transfert modal, il ressort que, malgré la proximité des itinéraires VLL autorisés avec la voie d’eau ou le ferroviaire, les flux de marchandises transportés dans le cadre des autorisations délivrées ne sont pas compatibles avec l’usage de ces modes de transport. La concurrence avec le transport fluvial et ferroviaire peut néanmoins avoir lieu.
    Il y a donc lieu d’analyser les situations au cas par cas sur base des informations reprises dans la demande et de l’expérience de terrain des services de l’administration.

    Au niveau de l’étude de l’impact des VLL sur l’infrastructure routière, l’analyse des manœuvres des combinaisons autorisées démontre que celles-ci n’ont pas ou très peu de différences par rapport aux combinaisons de véhicules traditionnels. L’analyse des sollicitations sur la structure des ponts laisse apparaitre que les VLL ne sont pas plus sollicitant que les poids lourds standards.

    Du point de vue de l’intérêt économique des opérations réalisées au moyen de VLL, la plus grande capacité de chargement (+49 %), permet aux VLL de transporter une même quantité de marchandises avec moins de trajets. Une réduction du nombre de trajets, cela signifie une diminution du nombre de kilomètres parcourus, avec des conséquences potentiellement bénéfiques de rentabilité. Environ 18 % d’économie de consommation de carburant sont à relever.

    Du point de vue écologique et pour peu qu’on s’assure que ces véhicules ne viennent pas en substitution d’autres modes de transports que le routier, les gains réalisés par le recours à des VLL résident dans une réduction du nombre de kilomètres parcourus engendrant de fait au niveau environnemental une réduction des émissions toxiques, en ce compris des émissions de CO2.

    À ce stade du projet, le bilan présenté ci-dessous encourage à poursuivre l’expérience pilote en maintenant les garde-fous actuels, je pense, notamment à l’analyse des flux faisant l’objet d’une demande afin d’éviter tout report modal des modes alternatifs à la route vers les VLL.

    En ce qui concerne la reconnaissance de la formation wallonne, depuis l’entrée en vigueur de l’arrêté du Gouvernement flamand du 23 octobre 2020 fixant les conditions d'attribution d'une compétence professionnelle de conducteur de train de véhicules plus longs et plus lourds, l’attestation d’aptitude pour la conduite d’un VLL délivrée en Région wallonne est reconnue par la Région flamande.