/

Les nouvelles mesures wallonnes pour soutenir l'entrepreneuriat en Région wallonne

  • Session : 2021-2022
  • Année : 2022
  • N° : 710 (2021-2022) 1

2 élément(s) trouvé(s).

  • Question écrite du 13/06/2022
    • de ANTOINE André
    • à BORSUS Willy, Ministre de l'Economie, du Commerce extérieur, de la Recherche et de l'Innovation, du Numérique, de l'Aménagement du territoire, de l'Agriculture, de l'IFAPME et des Centres de compétences
    La crise sanitaire n'a visiblement pas freiné l'enthousiasme des entrepreneurs belges, à en croire la Fédération du notariat qui partage les chiffres de créations de sociétés.

    Sur les 12 derniers mois (du 30 avril 2021 au 1er mai 2022), 39 700 nouvelles entreprises ont été créées, soit 5 % de plus que l'année précédente.

    Si la Wallonie affiche la plus grosse augmentation (+7,3 %, contre +5,5 % en Flandre), une analyse détaillée montre toutefois que le sud du pays est largement derrière en chiffres absolus : 9 005 nouvelles entités en Wallonie contre 25 000 chez nos voisins flamands (qui totalisent 63 % des nouvelles entreprises).

    À Bruxelles, la Fédération du notariat répertoriait 5 500 nouvelles entités. On notera que ces créations se font majoritairement sous la forme de SRL (96,6 % des nouvelles entreprises).

    Ces chiffres réjouissants doivent néanmoins être mis en perspective avec ceux annoncés par le bureau d'analyse Graydon au début du mois de mai : 3 000 entreprises auraient été déclarées en faillite durant les quatre premiers mois de 2022, soit 45 % d'augmentation en un an.

    Le Plan de relance wallon dont Monsieur le Ministre a la responsabilité ambitionne d'augmenter le taux d'emploi et d'activités en Wallonie pour conforter notre croissance endogène.

    Confirme-t-il les chiffres avancés ? Si oui, comment envisage-t-il de rattraper, pour partie, le retard accusé par rapport aux autres régions ?

    Quels dispositifs financiers compte-t-il présenter aux futurs entrepreneurs ?

    Quel bilan tire-t-il des résultats enregistrés par les incubateurs pour étudiants entrepreneurs ?

    Va-t-il revoir le dispositif Airbag pour convaincre d'avantages de futurs entrepreneurs à s'installer ?

    Quelle stratégie va-t-il déployer pour convaincre davantage de jeunes à s'installer comme indépendants ou à fonder leur propre entreprise ?
  • Réponse du 06/07/2022
    • de BORSUS Willy
    Selon les chiffres publiés par UCM – UNIZO – Graydon dans le cadre de l’Atlas du créateur 2022, ce sont 119 830 entreprises qui ont démarré leur activité en Belgique en 2021. C’est plus de 13 000 entreprises en plus en comparaison avec l’année 2020, soit un accroissement de 12,21 %.

    Selon cette étude, jamais il n’y a eu autant de starters en Wallonie, le chiffre atteint 26 563, soit une hausse de 12 % (+11 % pour la Région flamande et +7 % pour la Région de Bruxelles- Capitale). Cela représente 22,17 % du total des nouvelles entreprises ayant démarré leurs activités en Belgique.

    L’effectif des entreprises nouvellement créées est en hausse dans toutes les provinces. La Province de Namur enregistre la croissance la plus importante de Belgique (+16,83 %). Les provinces de Liège et de Luxembourg enregistrent des progressions respectives de 14,15 % et de 12,86 % tandis que le Brabant wallon et le Hainaut enregistrent une hausse respective de 10,73 % et 9,77 %.

    Parmi ces nouvelles entreprises, 55,75 % sont gérées en personne physique contre 44,25 % pour différentes formes de société (44 398).

    Par ailleurs, selon le deuxième baromètre des entreprises publié récemment par la Fédération du notariat, entre le 1er mai 2020 et le 30 avril 2021, près de 38 000 nouvelles sociétés ont été créées en Belgique. Il s'agit d'une augmentation de +15,1 % par rapport à l'année précédente. Cette augmentation de création de sociétés est constatée dans les 3 Régions du pays. La Wallonie et la Flandre ont connu des augmentations assez fortes, respectivement de +17,1 % et +17,4 %, alors que la hausse à Bruxelles est plus timide (+3,9 %).

    La moitié des entrepreneurs qui créent une société ont entre 25 et 40 ans (52,7 %). Quelque 40 % des fondateurs ont entre 40 et 65 ans.

    En ce qui concerne les secteurs privilégiés, l’atlas 2022 du créateur nous apprend que 44 792 nouvelles entreprises ont été créées dans les services en 2021. Cela représente plus d’une entreprise nouvellement constituée sur 3 (37,4 %).

    Dans le secteur des services, les services aux entreprises et l’immobilier sont les plus importants avec respectivement 12 706 (10,6 %) et 10 901 (9,1 %) de nouvelles entreprises. Ces deux sous-secteurs représentent plus de la moitié des créations d’entreprise dans les services.

    Le second secteur le plus important est celui des professions libérales. Il représente 15,9 % du total des nouvelles entreprises créées en 2021, avec 19 031 unités. Au sein de ce sous-secteur, les professions médicales sont les plus fortement représentées avec une part de 69,8 %. Le secteur de la construction représente 13,7 % du total et le commerce de détail 9,8 %.

    En comparaison avec 2020, l’Atlas du créateur nous apprend que tous les groupes sectoriels ont enregistré des hausses considérables. C’est le cas du secteur du commerce de gros (+26,79 %), du transport (+16,75 %), des professions libérales (+15,59 %), des services (+12,84 %), de l’industrie (11,66 %), de la construction (+10,60 %), du commerce de détail (+7,71 %), et de l’Horeca (+5,56 %).

    En termes de nombre de faillites mensuelles pour la Belgique, le nombre de faillites en mai 2022 est le plus élevé de toute la période d’études. Cependant, ce résultat est largement dû à une hausse des faillites exceptionnelles en Flandre, ce n’est pas le cas en Wallonie et à Bruxelles.

    En ce qui concerne les mesures visant à aider ces entrepreneurs, le site internet 1890.be recense l’ensemble des dispositifs de financement et d’accompagnement à destination des futurs entrepreneurs.

    Pour ce qui concerne par exemple les solutions de financement permettant de boucler un montage financier lors de la création d’une entreprise (indépendant, et PME), la Sowalfin propose :

    - de la garantie sur du crédit bancaire (servant à financer la trésorerie de départ et les investissements) - jusque 75 % et jusque 1,5 million d’euros ;

    - des prêts subordonnés complémentaires aux crédits bancaires (pas de minimum ; jusque 500 000 euros) ;

    - des solutions « haut de bilan » (capital, prêts subordonnés, et cetera) via les Invests wallons ;

    - le Prêt Coup de Pouce permettant à un proche (un particulier) de faire un prêt à une entreprise (jusque 125 000 euros/prêteur et 250 000 euros/emprunteur), tout en bénéficiant d’un avantage fiscal sous la forme d’un crédit d’impôt annuel sur la durée du prêt et d’un crédit d’impôt unique en cas de défaillance (faillite, Procédure en réorganisation judiciaire, dissolution, et cetera). La Sowalfin peut également octroyer un prêt subordonné complémentairement à un prêt coup de pouce de min. 50 000 euros ;

    - la plateforme EUROQUITY qui permet aux porteurs de projet de lever des fonds auprès d’investisseurs privés ;

    - des solutions de financement et de garantie adaptées au financement de projets à l’international, tournés vers l’éco-transition (dont les circuits courts), innovants, et cetera.

    Enfin, on notera également, notamment, la possibilité de recourir au chèque « Conseil à la création d’entreprise », mais également des recourir au réseau d’opérateurs d’accompagnement coordonné par la Sowalfin.

    Concernant les incubateurs étudiants, comme je l’ai indiqué dans une précédente réponse, en ce qui concerne l’évaluation des cinq incubateurs présents à Mons, Charleroi, Liège, Louvain-la-Neuve et Namur, depuis leur création jusqu’en août 2021, les incubateurs ont accompagné 1360 étudiants porteurs de projets pour 858 projets qui ont permis 279 créations d’entreprises.

    Concernant le dispositif Airbag, je me permets de renvoyer l’honorable membre vers ma collègue et Ministre Christie Morreale en charge de la matière.

    L’année 2021 a été celle du début de la reprise post-Covid, mais il faut aussi souligner la dynamique positive des aides à la recherche ou à l’investissement et à l’innovation. Les pouvoirs publics ont aussi joué leur rôle. Globalement, et même si un secteur n’est pas l’autre, nos entreprises ont globalement bien résisté aux chocs et se sont remises en marche.

    Les mesures économiques prises pendant la crise covid ont clairement joué leur rôle, les indemnités directes et compensatoires payées en Wallonie dans le cadre de la crise sanitaire ont concerné 271 000 dossiers, pour 1 milliard d’euros déboursés. Si l’on ajoute les autres interventions sous forme de prêts ou de garanties, on atteint 2,5 milliards d’interventions pour la Wallonie, qui ont permis aux entreprises de maintenir le cap et de surmonter cette crise.

    Par ailleurs, le Plan de relance wallon vise à agir sur un certain nombre de facteurs structurels de l’économie wallonne qui sont de nature à renforcer le potentiel de croissance de la Wallonie et sa résilience à long terme et, partant, renforcer la dynamique positive sur l’emploi en Wallonie.