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Le Covid long

  • Session : 2021-2022
  • Année : 2022
  • N° : 558 (2021-2022) 1

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  • Question écrite du 14/06/2022
    • de VANDORPE Mathilde
    • à MORREALE Christie, Ministre de l'Emploi, de la Formation, de la Santé, de l'Action sociale et de l'Economie sociale, de l'Egalité des chances et des Droits des femmes
    30 à 35 % des personnes souffrent toujours d'au moins un symptôme du Covid long, comme de la fatigue ou des maux de tête, six mois après une infection, selon les dernières données de Sciensano.

    Même si le Covid long a tendance à diminuer au fil du temps, pour les personnes chez qui il persiste, l'impact sur la vie quotidienne s'aggrave. « Après six mois, 22 % des personnes atteintes de Covid long présentent des troubles dépressifs. Ils n'étaient que 18 % à en souffrir après trois mois, ce qui montre l'évolution défavorable de la maladie sur la santé mentale », explique le responsable de l'étude, Pierre Smith.

    L'impact socio-économique est aussi important. En moyenne, les arrêts maladie liés au Covid atteignent 21 jours chez les personnes souffrant d'un Covid long contre 13 jours chez ceux ne présentant pas de symptôme persistant après leur infection.

    Les scientifiques du monde entier sont aujourd'hui mobilisés pour identifier les mécanismes du Covid long. Comprendre ses causes ouvrira la voie à de meilleures prises en charge et peut-être à un traitement.

    N'est-il pas temps que le Gouvernement wallon prenne ce dossier à bras le corps ? On sait que le Covid a été mis au frigo à travers les mesures sanitaires, mais il continue bel et bien d'exister pour 30 à 35 % des personnes infectées. Pourquoi le Gouvernement wallon ne mène-t-il pas d'actions pour encourager la recherche sur les mécanismes du Covid long ?

    Madame la Ministre entend-elle entreprendre des actions de sensibilisation auprès des professionnels et des professionnels de la santé ?
  • Réponse du 13/07/2022
    • de MORREALE Christie
    La physiopathologie du Covid long n'est pas encore totalement comprise et consiste probablement en de multiples mécanismes liés les uns aux autres. Cela se traduit par l’apparition de différents symptômes qui varient dans le temps et prend différentes formes d’une personne à l’autre. Cela touche différents organes en particulier le cœur, les poumons et le cerveau. Ce qui affecte le quotidien des personnes malades du Covid long.

    Si l’on progresse de jour en jour sur les connaissances à propos du Covid long, il n'existe pas de test simple pour le diagnostiquer. Ce qui rend la prise en charge encore plus complexe. Des lignes directrices existent cependant et énumèrent des recommandations pour le suivi et le diagnostic des patients présentant des symptômes nouveaux ou continus 4 semaines après un Covid aigu, y compris des tests sanguins, des tests d'exercice et une radiographie du thorax dans certaines indications.

    Des études complémentaires sont nécessaires pour savoir comment suivre les patients atteints de Covid-19, mais aussi pour prévenir ses conséquences à long terme. Une approche multidisciplinaire et multispécialité est nécessaire. Le KCE a d’ailleurs mené une étude sur les besoins et le suivi des personnes souffrant d'un long Covid. Un rapport succinct est disponible sur le site web du KCE.

    Bien que la mise en place et le remboursement des trajets de soins dépendent du Fédéral, je peux informer que depuis le 1er juillet 2022, les soins de 1re ligne pour les personnes souffrant de symptômes Covid persistants sont remboursés par l’INAMI par la mise en place de « trajets de soins Post-Covid ».

    Le médecin généraliste examine les soins nécessaires avec le patient. Après ce bilan, il décide des disciplines à prescrire.

    Deux « trajets de soins » sont possibles :
    - un trajet de soins monodisciplinaire dans le cadre duquel le patient a besoin d’un seul dispensateur de soins (logopède, kinésithérapeute ou psychologue).
    - un trajet de soins multidisciplinaire si le patient nécessite l’aide de plusieurs dispensateurs de soins (logopède, kinésithérapeute, psychologue, ergothérapeute, diététicien).

    Dans ce cas, son médecin généraliste établit un plan de traitement personnalisé et des objectifs en collaboration avec les dispensateurs de soins concernés de la première ligne et avec le patient lui-même. 

    Dans cette équipe de dispensateurs, un coordinateur des soins est désigné. Le coordinateur des soins joue un rôle central dans ce nouveau modèle de collaboration que nous introduisons dans la première ligne.

    Pour que le traitement soit le plus optimal possible, la concertation « Evidence-based practice » permettra de rédiger des lignes directrices cliniques et de les mettre à jour sur base des dernières connaissances scientifiques. Ces directives seront mises à la disposition des dispensateurs de soins par l’INAMI dès qu'elles seront publiées. Le trajet de soins est régulièrement évalué et ajusté si nécessaire. Il dure 6 mois. Si des soins sont nécessaires plus longtemps, le trajet peut être reconduit ou le patient peut être orienté vers des soins plus spécialisés.

    Ce qui devrait soulager les 13 000 personnes (il s’agit d’une estimation) en Belgique qui sont actuellement confrontées à des symptômes persistants après avoir contracté le Covid-19.

    Différentes recherches sont menées en Belgique sur le Covid long entre autres les projets COVIMPACT.
    L’objet du projet est d’approfondir nos connaissances sur le Covid de longue durée et les effets à long terme d’une infection au Covid 19 sur la santé physique, mentale et sociale. À ce jour, 2 000 personnes ont été suivies 3 à 6 mois après leur infection au Covid 19. De nouvelles personnes participent tous les jours au projet et seront suivies jusqu’à la fin de l’étude en avril 2023.