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Le renforcement des dispositifs de prévention en santé mentale

  • Session : 2021-2022
  • Année : 2022
  • N° : 565 (2021-2022) 1

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  • Question écrite du 14/06/2022
    • de DI MATTIA Michel
    • à MORREALE Christie, Ministre de l'Emploi, de la Formation, de la Santé, de l'Action sociale et de l'Economie sociale, de l'Egalité des chances et des Droits des femmes
    La crise sanitaire a exposé une partie de la population à de réelles difficultés psychologiques.

    La Wallonie n'est évidemment pas restée inerte face à cette problématique puisqu'à l’initiative de Madame la Ministre, l'ensemble des dispositifs ont été soutenus, tant dans la prise en charge que le suivi. Début 2022, une campagne a également été lancée par l'AViQ pour collecter les témoignages des personnes en souffrance en vue de renforcer la prévention.

    Plus récemment, l'organisation le 7 juin d'un symposium, qui a réuni experts et décideurs politiques sur le bilan des 40 baromètres de la motivation, qui ont émaillé la crise sanitaire, a mis en lumière l'opportunité de prolonger le « baromètre de la motivation », comme indicateur permanent pour évaluer les préoccupations en termes de santé mentale.

    Par ailleurs, nous savons les services de l'AViQ occupés à la révision des bases réglementaires du secteur de la santé mentale pour mieux répondre aux besoins identifiés. Un processus de consultation participatif de la première ligne est également en cours.

    Madame la Ministre a indiqué que la crise avait permis de convaincre les responsables politiques les plus sceptiques de l'utilité de renforcer la prévention pour éviter les traitements hospitaliers lourds. Quelles mesures spécifiques va-t-elle développer et quels moyens compte-t-elle dégager pour solidifier cette approche préventive ?

    Quelles suites donnera-t-elle à la campagne de l'AViQ évoquée ?

    A la suite de la rencontre évoquée, compte-t-elle modifier, pour ce qui relève du niveau wallon, l'approche coordonnée autour du Protocole d'accord entre le Fédéral et les entités fédérées sur le renforcement de l'offre de soins psychiques ?

    A-t-elle trouvé, avec les autres niveaux de pouvoir, un accord pour pérenniser le baromètre motivationnel ?
  • Réponse du 11/07/2022
    • de MORREALE Christie
    Face aux difficultés de santé mentale que la crise Covid a exacerbées, la Wallonie n’est pas restée inactive.

    Dès le départ, il y a eu dans l’urgence des mesures de soutien au secteur de l’aide et du soin en santé mentale. Ces mesures ont fait l’objet d’un monitoring par l’AViQ de façon à estimer comment ces mesures ont été effectivement utilisées par le terrain.

    Pour consolider l’approche préventive de la maladie, le décret du 2 mai 2019 qui transposait les textes de la Communauté française relatifs à la prévention et à la promotion de la santé dans le Code wallon de l’Action sociale et de la Santé, par l’adoption du décret du 3 février 2022. L’arrêté d’exécution arrive sur la table du Gouvernement en 2e lecture, dans les prochains jours. Une programmation est en cours pour prioriser les objectifs et fonder la procédure d’agrément pour 2023.

    Concernant la campagne de promotion de la santé mentale, la semaine de la santé mentale à l’automne sera l’occasion de relancer l’attention de la population sur l’intérêt à y porter.

    Le site jemelibere.be est également toujours en ligne et la diffusion des communications s’y poursuit. Est aussi en projet la révision du site www.trouverdusoutien.be (vers lequel www.jemelibere.be renvoie).

    Pour la complète information de l’honorable membre, cette campagne a été un franc succès : 22 000 utilisateurs du site www.jemelibere.be, 293 000 personnes touchées sur Facebook ; Phase 2 : 213 000 sur Facebook et Instagram. 823 000 impressions sur Snapchat et plus de 8 000 swipe up (=réactions).

    Enfin, le projet Wall-in-Health mis en place dans le cadre du Plan de relance de la Wallonie est en phase de démarrage ; ce projet inclura la santé mentale parmi les thématiques à y traiter, en termes de littéracie en santé. Ce sera un atout supplémentaire pour la prise en compte de la santé mentale dans le projet de vie de chacun de nos concitoyens.

    En un mot, on peut dire que la campagne a touché toutes les tranches d’âge et tous les milieux. L’objectif de sensibiliser au fait que la santé mentale nous concerne tous a été atteint par la multiplicité des canaux et la belle couverture de la campagne.

    Concernant le protocole d’accord entre le Fédéral et les entités fédérées sur le renforcement de l’offre de soins psychologiques, ce dispositif vise à amener la santé mentale en première ligne et à la considérer dans le projet fédéral sur les soins de santé intégrés à articuler avec nos travaux. En effet, il sait que nous travaillons à la structuration de la première ligne en Wallonie, chaque région ayant son organisation propre. En attendant les résultats des Assises et l’agencement le plus constructif possible de ce dispositif en première ligne, ce sont les réseaux en santé mentale qui sont chargés de la mise en œuvre à la fois des conventions passées avec l’INAMI et des sélections et répartitions des psychologues et orthopédagogues cliniciens « conventionnés ». Tout cela se construit avec notamment comme perspective l’importance de l’accessibilité aux soins pour les personnes qui en sont le plus éloignées, à bas seuil, et aussi particulièrement pour les personnes vulnérables, comme les personnes âgées.

    Certes, cela bouscule les pratiques. En effet, nos services de santé mentale sont considérés selon les cas comme relevant de la première ligne ou des soins spécialisés, ces derniers étant particulièrement adaptés pour les situations complexes requérant une approche pluridisciplinaire, spécificité des services de santé mentale. Le travail d’organisation de la première ligne devra en tenir compte. La clarification et la lisibilité du paysage de la santé mentale constituent, en effet, des conditions sine qua non d’accessibilité aux soins pour la population.