La problématique de l'accueil des gens du voyage à Mons
- Session : 2021-2022
- Année : 2022
- N° : 568 (2021-2022) 1
2 élément(s) trouvé(s).
Question écrite du 14/06/2022
- de GALANT Jacqueline
- à MORREALE Christie, Ministre de l'Emploi, de la Formation, de la Santé, de l'Action sociale et de l'Economie sociale, de l'Egalité des chances et des Droits des femmes
L'intercommunale IDEA, propriétaire du site, n'était pas prévenue et déclare être mise devant le fait accompli.
La procédure est toujours la même : les services de la Ville de Mons vont aller à la rencontre des gens du voyage afin de savoir combien de temps ils restent sur le site. Si c'est un séjour très court, rien n'est intenté. Sinon, L'IDEA introduit directement une demande d'expulsion pour occupation illégale d'un terrain privé sans demande préalable.
Il existe un terrain mis à disposition des gens du voyage dans le zoning Ghlin/Baudour, mais il ne permet d'accueillir qu'une trentaine de caravanes. Enfin, le projet de terrain de la Ville prévu à Jemappes derrière le complexe commercial Wilson a été abandonné.
Madame la Ministre pourrait-elle nous faire le point sur le dossier ? La Ville de Mons s'expose-t-elle à perdre les subsides octroyés dans le cadre de l'appel à projets wallon auquel elle avait souscrit ?
Envisage-t-elle, comme le demandaient les autorités communales, d'installer des aires le long des autoroutes sur des terrains régionaux ?
Quelles nouvelles actions mène-t-elle en Wallonie sur le sujet ?
Réponse du 11/07/2022
- de MORREALE Christie
La Ville a renoncé à son projet et mon Administration en a été officiellement informée par le Collège communal le 14 avril dernier. Aucun motif spécifique n’était évoqué dans le courrier de notification bien que nous soyons informés que le choix du terrain préalablement choisi ne convenait plus.
Le collège communal indiquait sa volonté d’interpeller mon Collègue en charge des infrastructures, le Ministre Philippe Henry, quant à savoir si le SPW disposait de terrains le long des autoroutes qui pourraient être destinées à cette fin.
J’ignore si mon Collègue a été interpellé à ce stade par le Collège communal de la Ville de Mons.
Pour ce qui me concerne, je ne peux que regretter l’abandon de son projet par la Ville, et ce d’autant plus que l’aire d’accueil aménagée, avec une capacité de 50 emplacements, aurait permis, j’en suis convaincue, d’améliorer significativement l’accueil des groupes de Gens du voyage et de limiter les problèmes actuellement rencontrés sur le territoire.
Je tiens aussi à souligner par son positionnement au carrefour des autoroutes de l’Europe que la Ville de Mons est citée en exemple pour sa gestion et l’accueil des Gens du voyage.
En effet, sa situation géographie l’amènera toujours à devoir faire face à des arrivées impromptues de communautés.
J’appelle donc au dialogue avec ces communautés et l’arrêt de toute stigmatisation abusive. Si nous sommes bien conscients que nous devons déplorer parfois des comportements inexcusables de la part de certains groupes, les choses se passent aussi très bien dans de nombreuses situations.
Pour donner suite à la sélection de son projet par le Gouvernement wallon en juillet 2021, la Ville avait perçu une avance d’un montant de 75 000 euros sur les 500 000 euros de subvention globale, avance qui a été récupérée.
Je rappelle que le Parlement a adopté, le 4 mai dernier, un décret modifiant le Code wallon de l'Action sociale et de la Santé concernant l'aide aux Gens du voyage. Cette réforme a pour objectif de répondre à deux besoins importants en matière d’accueil.
Le premier concerne l’accueil en période hivernale. Les communes sollicitant la subvention annuelle de 30 000 euros pour la gestion des séjours temporaires de groupes de Gens du voyage doivent prévoir un accueil tout au long de l’année et plus seulement de mars à octobre comme c’était le cas jusqu’à présent.
Le second vise à répondre au manque d’aires d’accueil aménagées et dotées d’équipements en eau, en électricité et en sanitaires, en élargissant le bénéfice des futurs appels à projets aux provinces, intercommunales et associations de communes, et plus uniquement aux communes dont on connaît les difficultés pour identifier et disposer d’un terrain pouvant être aménagé. On élargit donc le panel de bénéficiaires potentiels, en ne se limitant pas aux terrains situés le long des autoroutes parfois trop dangereux et dont on sait qu’ils n’appartiennent pas forcément à la Région.
Nous pourrions donc voir à l’avenir des aménagements en infrastructures portés par l’intercommunale ou encore par des associations de communes limitrophes comme Quaregnon ou Jurbise afin de ne plus laisser la Ville de Mons devoir gérer seule un accueil qui concerne un bassin de vie.