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La surconsommation d'eau potable

  • Session : 2021-2022
  • Année : 2022
  • N° : 645 (2021-2022) 1

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  • Question écrite du 14/06/2022
    • de SAHLI Mourad
    • à TELLIER Céline, Ministre de l'Environnement, de la Nature, de la Forêt, de la Ruralité et du Bien-être animal
    Selon des statistiques de Belgaqua, la Fédération professionnelle des opérateurs d'eau, nous consommons quotidiennement près de 96 litres d'eau potable par personne et par jour. À savoir presque deux fois plus que les 50 litres quotidiens nécessaires pour vivre décemment préconisés par l'OMS.

    Aujourd'hui, dans notre pays, nous utilisons 56 % d'eau par rapport à la quantité des ressources renouvelables en eau douce. Une surconsommation de ce type pourrait mener à une pénurie d'eau ou un stress hydrique, à savoir lorsque la demande en eau dépasse les ressources disponibles. En outre, notre pays occupe la 23e place au classement des pays soumis au stress hydrique le plus important, et la Belgique se retrouve ainsi à égalité avec certains pays désertiques. Il est donc urgent d'agir pour éviter la catastrophe.

    Quelles actions menez-vous en vue de sensibiliser à l'économie et préservation de nos ressources et inciter chacun à réduire sa consommation quotidienne d'eau potable?

    Au vu de la mauvaise place de la Belgique au classement, comptez-vous entreprendre des mesures supplémentaires ?

    Parallèlement à cette surconsommation, d'autres publics, plus vulnérables ou marginalisés, n'ont pas facilement accès à l'eau potable. Dans le cadre de la transposition de l'article 16 de la directive européenne relatif à l'accès à l'eau, vous deviez préparer un inventaire concernant les points d'eau accessibles au public. Cet inventaire a-t-il été réalisé ? Quelles conclusions en tirez-vous ?

    Enfin la réflexion avec AQUAWAL et l'administration pour définir les mesures visant à améliorer l'accès à l'eau et à des sanitaires dans les espaces publics a-t-elle pu aboutir ? Des expériences pilotes en la matière ont-elles pu être menées ?
  • Réponse du 09/08/2022
    • de TELLIER Céline
    Bien que la consommation moyenne d’eau potable par personne et par jour en Wallonie (93,6 litres) soit supérieure aux 50 litres quotidiens préconisés par l’OMS, la Wallonie affiche une des consommations les plus faibles d’Europe.

    En ce qui concerne le classement de la Belgique concernant le taux d’exploitation des ressources en eau (WEI+) et le stress hydrique qui en est déduit, les chiffres du rapport que l’honorable membre évoque me semblent exagérés. Il y a notamment un biais qui consiste à comptabiliser les eaux de refroidissement des centrales électriques. Ces eaux sont prélevées et rejetées dans le réseau hydrographique de sorte que le bilan est normalement nul.

    Une correction de calcul a été effectuée dans les rapports à rendre à la Commission européenne et à l’OCDE. La dernière valeur du WEI+ calculée pour la Wallonie était de 4,2 % (2016), inférieure aux 56 % qu’il évoque.

    La consommation d’eau du réseau public de distribution a diminué sur les 10 dernières années d’environ 10 % en Wallonie pour se stabiliser ces dernières années, comme le constate le Comité de contrôle de l’eau.

    Aquawal en attribue la raison principale à l’augmentation de la performance des appareils d’électroménager.

    Une attention est aussi portée au renforcement du Fonds des améliorations techniques qui fait partie du Fonds social de l’eau. Les missions des tuteurs énergie ont également été étendues à l’eau.

    Vu les périodes de sécheresse de plus en plus fréquentes, une utilisation parcimonieuse de l’eau est aussi régulièrement préconisée et des restrictions d’usage de l’eau peuvent être édictées par les Communes en situation de stress hydrique.

    En ce qui concerne l’accès à l’eau et la nouvelle directive, le projet de décret en préparation prévoit que le Gouvernement sera habilité à prendre toutes les mesures utiles.

    Un recensement des fontaines et des infrastructures extérieures d’accueil équipées en eau potable auprès des communes et des distributeurs a été réalisé par l’administration en mars 2021. Il ressort de ce recensement qu’un peu moins de deux cents fontaines/sources régulièrement contrôlées et présentes sur quarante-deux communes sont accessibles au public. Toutefois, seules 134 communes (51 %) ont répondu à cette enquête. La raison principale de ce faible taux de réponse est que beaucoup de communes ne disposent pas d’un tel inventaire.

    Par ailleurs, des subventions ont pu être octroyées aux communes pour l’aménagement d’un terrain d’accueil pour les Gens du Voyage. Un appel à projets a été lancé en 2019 et a conduit récemment à l’octroi d’une subvention de 500 000 euros aux communes d’Amay, Bastogne, Charleroi, Mons et Sambreville pour la création d’un terrain d’accueil.

    En ce qui concerne les expériences pilotes, nous pouvons citer la convention passée entre la Ville de Namur et la SWDE pour le placement et la gestion de fontaines publiques. L’expérience est en cours. Elle conduira à ajuster l’offre que la SWDE propose à ses communes pour le placement et la gestion de dispositifs similaires.