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La communication aux riverains en cas de préalerte de crue

  • Session : 2021-2022
  • Année : 2022
  • N° : 937 (2021-2022) 1

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  • Question écrite du 14/06/2022
    • de LIRADELFO Julien
    • à HENRY Philippe, Ministre du Climat, de l'Energie, de la Mobilité et des Infrastructures
    Ce 5 juin, plusieurs communes ont été placées en vigilance orange relative aux fortes pluies attendues.

    Pourtant, une fois de plus, les informations arrivées à la population n'étaient pas bonnes et pas assez précises. Peut-on s'attendre à des inondations ? Où précisément ? Voici des questions qui sont restées sans réponse et qui font que pour de nombreux sinistrés d'inondations précédentes, il y eut beaucoup d'angoisse. D'autre part, pour les personnes qui ont été sinistrées ce 5 et 6 juin, l'information a également manqué pour faire face aux inondations qui se sont produites.

    Pourtant, la Commission d'enquête a porté beaucoup d'attention à la question de la communication que nous retrouvons par exemple dans la recommandation 8 :

    « Veiller à ce que la DGH SPW MI adresse une communication compréhensible, signifiante et directement exploitable aux autorités régionales et communales compétentes ainsi qu'à la population. »

    Il s'agissait notamment de ne pas se limiter à communiquer des volumes ou des débits d'eau.

    Pourquoi Monsieur le Ministre n’a-t-il pas demandé au SPW hydro de publier via le centre de crise régional les informations complètes et précises sur les endroits qui comportent des risques ?

    L'information doit être accessible et compréhensible par tous. Le but n'est pas d'inquiéter les gens pour rien, mais, au contraire, que les populations qui ne sont pas concernées puissent être rassurées et que chacun puisse connaître concrètement la situation.

    Comment se fait-il qu'il n'y ait toujours pas de communication claire, parfaitement compréhensible par tous et transparente en cas d'alerte ou préalerte de crue alors que ce besoin a été souligné par la Commission d'enquête ?
  • Réponse du 26/08/2022
    • de HENRY Philippe
    Concernant les inondations importantes de ce 5 juin sur certaines communes wallonnes, je tiens tout d’abord à préciser qu’il s’agissait essentiellement d’inondations causées par du ruissellement et/ou la saturation du réseau d’égouttage suite à des précipitations très intenses et localisées liées à des orages. Lors de cet épisode, il n’y a pas eu de débordements de cours d’eau résultant de fortes pluies s’écoulant sur plusieurs heures.

    Ce sont deux types de précipitations différentes dont la prévisibilité n’est pas identique, les pluies d’origine orageuses étant particulièrement complexes à anticiper quant à leur intensité et leur localisation.

    Ce week-end du 4 au 5 juin, l’IRM a émis un avertissement « jaune » aux orages sur tout le territoire wallon correspondant à des quantités de précipitations de 10 à 30 l/m² en une heure.

    Vu les conditions hydrologiques des cours d’eau, ces quantités de précipitations prévues étaient largement insuffisantes pour déclencher des phases de préalerte de risque de débordements de cours d’eau par la Direction de la Gestion hydrologique (DGH).

    Seuls des messages sur le risque d’inondations par ruissellement ou saturation d’égouts ont été transmis sans pouvoir identifier avec précision les zones pouvant être impactées, pour les raisons d’imprévisibilité des pluies orageuses que je viens d’expliquer.


    Cependant, le dimanche 5 juin en fin de matinée et début d’après-midi, des totaux d’au moins 60 l/m² en une heure, soit deux fois le maxima prévu, ont été observés localement.
    Ces pluies ont provoqué des inondations et/ou coulées de boue par ruissellement et saturation du réseau d’égouttage qui n’est généralement pas dimensionné pour de telles intensités.

    L’IRM est passé en code orages « orange » à la fin de ces précipitations et donc tardivement. Mais à l’analyse, il s’avère que les modèles météorologiques ont largement sous-estimé les pluies observées.

    Ceci démontre que des évènements de précipitations convectives aussi extrêmes sont difficiles à prévoir en intensité et à localiser vu les incertitudes.

    Dès lors, il faut souvent se contenter d’annoncer un risque important très localisé en indiquant qu’il peut se produire n’importe où sur une très grande partie du territoire. Ces avertissements de l’IRM doivent toujours entraîner une vigilance sur les zones concernées.

    En parallèle, la DGH a pu annoncer que des débordements de cours d’eau ne seraient pas observés et donc rassurer les riverains quant à ce risque.
    Enfin et pour information, dans le cadre du plan d’action que je vais prochainement proposer au Gouvernement, un projet de développement d’un outil de prévision de risques indicatifs de précipitations intenses à très courte échéance (de l’ordre d’une à 2 heures) est envisagé et inclura une estimation du risque de ruissellement. Ce projet devrait débuter dans les prochains mois si le Gouvernement approuve ce plan.