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La lutte contre l’alcool au volant en période estivale

  • Session : 2021-2022
  • Année : 2022
  • N° : 398 (2021-2022) 1

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  • Question écrite du 16/06/2022
    • de GALANT Jacqueline
    • à DE BUE Valérie, Ministre de la Fonction publique, de l'Informatique, de la Simplification administrative, en charge des allocations familiales, du Tourisme, du Patrimoine et de la Sécurité routière
    Les nouveaux chiffres divulgués concernant la consommation d'alcool au volant sont édifiants. Selon une nouvelle enquête européenne menée dans 11 pays, le Belge est celui qui avoue le plus rouler en étant au-dessus de la limite d'alcool maximale autorisée « sans en ressentir d'effets ». Cela montre que le Belge sous-estime toujours l'impact de l'alcool au volant.

    Ces chiffres sont divulgués alors que la police fédérale et l'Institut de la Sécurité routière Vias ont lancé une nouvelle campagne BOB, en collaboration avec leurs partenaires, l'union professionnelle des entreprises d'assurances Assuralia et l'ASBL Brasseurs belges.

    L'an dernier, 3 514 accidents dans lesquels un conducteur avait trop bu ont été répertoriés, alors que beaucoup d'événements festifs ont été annulés en raison de la pandémie de coronavirus. Selon les données chiffrées, près d'un accident sur huit est causé par un conducteur qui a trop bu en période estivale.

    Quels sont les objectifs visés par cette nouvelle campagne BOB ?

    Madame la Ministre compte-t-elle lutter contre le sentiment d'impunité des Wallons qui prennent le volant sous l'emprise de l'alcool ?

    Quels sont les contacts qu'elle mène avec les brasseries belges dans ce cadre ?
  • Réponse du 06/07/2022
    • de DE BUE Valérie
    La campagne BOB est menée par l’institut Vias et la Police. Je n’ai donc pas de contact étroit avec la fédération des brasseries belges dans ce cadre.

    L’objectif de cette campagne est d’augmenter le nombre de contrôles d’alcoolémie menés par la Police pendant la période estivale, propice à la consommation d’alcool.

    Du 24 juin 2022 18h au 27 juin 2022 06h, une nouvelle édition du « Week-end sans alcool au volant » a également été organisée par la Police.

    À côté de ces actions ponctuelles, l’AWSR mène des campagnes de sensibilisation portant sur la conduite sous l’influence d’alcool.

    Cette problématique est régulièrement abordée à travers les réseaux sociaux de l’agence, son site internet et les émissions Contacts diffusées sur la RTBF.

    Chacune de ces actions, avec leur portée spécifique, vise principalement à inciter les conducteurs à anticiper leur retour à la maison lors d’un évènement festif, de manière à ne pas être confrontés aux risques liés à la conduite sous influence.

    Il s’agit évidemment de travailler sur davantage de contrôles en matière de conduite sous influence, mais également sur l’effectivité de la sanction, cela afin de diminuer le sentiment d’impunité relevé.

    Dans cette optique, je prône également pour des formations alternatives. En effet, la sanction éducative via une formation obligatoire en cas d’infraction participe, à mon sens, à une prise de conscience nécessaire à la sécurité des usagers.

    Ce type de formation/stage permet de sensibiliser les contrevenants aux risques dans la circulation, les confronter à leurs propres responsabilités dans le but de modifier leur comportement.

    S’agissant de la conduite sous influence, le contrôle/sanction ne relève pas de mes compétences, mais je ne manque pas d’évoquer ces éléments auprès de mes homologues au sein du Gouvernement fédéral.

    En outre, j’invite fréquemment l’AWSR à renforcer les actions concertées avec la police.

    J’estime en effet que c’est en combinant le contrôle et la sensibilisation que les comportements évolueront et que des résultats en faveur de la sécurité routière seront obtenus.

    Dans le cadre du champ de mes compétences et bien consciente de la situation, je travaille activement à combattre ce fléau qui touche l’ensemble des conducteurs et qui m’interpelle particulièrement.

    La problématique de l’alcool au volant fait partie intégrante des mesures prioritaires de mon plan d’actions via un renforcement de la prévention.

    Le lancement du projet pilote relatif au placement de bornes éthylotests interactives et leur mise à disposition en libre-service dans des lieux festifs en est une illustration.

    Cette opération poursuit un double objectif :

    1° permettre aux consommateurs de se rendre compte, combien il peut s’avérer dangereux de boire, ce qui peut paraître peu d’alcool, quand on doit encore conduire ;

    2° amener les consommateurs à faire le bon choix en s’arrêtant à temps avant de reprendre le volant.

    Ce projet-pilote sera évalué tout au long du processus par l’AWSR. L’objectif sera d’une part, de connaître les habitudes des conducteurs wallons qui fréquentent les lieux de fête en matière d’alcool au volant et d’autre part, de mesurer l’efficacité des bornes éthylotests interactives sur leur comportement.

    En fonction des résultats qui sont attendus pour la fin d’année, les bornes éthylotests interactives pourraient, dès 2023, être utilisées dans d’autres lieux comme des établissements Horeca. Différentes pistes seront alors explorées, notamment en collaboration avec les zones de police, pour la mise à disposition de celles-ci.

    D’autres actions sont également prévues cet été.

    Une campagne de sensibilisation estivale sera prochainement organisée par l’AWSR relayée sur les réseaux sociaux et complétée par la distribution d’éthylotests jetables lors de divers évènements festifs (festivals, festivités estivales, et cetera).

    Des actions de sensibilisation seront également menées à la rentrée scolaire via les clubs de sports et les mouvements de jeunesse.

    Enfin, je rappelle que, depuis 2020, l’AWSR propose un module de formation spécifique sur le thème de la conduite sous influence au sens large (drogues, alcool et médicaments) dont le contenu est adapté en fonction du public cible. Ce module est notamment proposé tout au long de l’année à des publics jeunes pour lesquels l’accent est particulièrement mis sur l’alcool et la drogue au volant.

    Par ailleurs, le brevet que je souhaite proposer aux jeunes de l’enseignement secondaire autour de la notion du partage de la route, en cours de réflexion pour 2023, contiendra inévitablement une thématique liée à la conduite sous influence.

    Outre la lutte contre le sentiment d’impunité, ce sont donc, à mon sens, toutes ces initiatives complémentaires qui permettent de combattre, de manière spécifique, l’alcool au volant en travaillant sur les aspects préventifs, complémentairement au volet contrôle/sanction.