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Le lancement d'un dialogue intergénérationnel dans le cadre de la crise de la Covid-19

  • Session : 2021-2022
  • Année : 2022
  • N° : 671 (2021-2022) 1

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  • Question écrite du 16/06/2022
    • de AHALLOUCH Fatima
    • à TELLIER Céline, Ministre de l'Environnement, de la Nature, de la Forêt, de la Ruralité et du Bien-être animal
    Madame la Ministre a annoncé dans la presse le lancement d'un appel à projets visant à rétablir le dialogue et la solidarité entre les générations pour mieux appréhender les crises systémiques auxquelles les Wallons doivent faire face.

    Les générations concernées sont les 15-18 ans et les plus de 65 ans, particulièrement impactées par la crise du Covid et les confinements successifs. Le projet rassemblera au total 40 citoyens issus des deux tranches d'âge précitées, pour participer à 6 ateliers, de juin à décembre. La seule condition pour y participer est de s'engager à venir aux réunions.

    Ce projet semble, de prime abord, particulièrement vaste. A-t-elle défini des objectifs clairs à ce projet ?

    Pourquoi n'a-t-elle pas, d'emblée, arrêté des thématiques globales en vue d'encadrer au mieux le projet ?

    On a dû le constater précédemment, la participation des jeunes est parfois difficile à stimuler. Sachant que tout le projet repose sur cette participation, comment va-t-elle sensibiliser les jeunes afin qu'ils s'y inscrivent et y participent activement ?

    Quel est le financement prévu pour cet appel à projets ? Un suivi des recommandations issues de ces ateliers est-il prévu ?

    Enfin, l'opération s'intègre au 3e plan d'actions relatif aux droits de l'enfant de la FWB. Une collaboration avec la Ministre en charge des Droits de l'enfant ou avec d'autres organismes liés à la FWB est-elle prévue ?
  • Réponse du 10/08/2022
    • de TELLIER Céline
    Fin juin j’ai en effet lancé officiellement un dialogue intergénérationnel pour explorer et comprendre les différents vécus de la crise du Covid-19 et réfléchir aux futures crises systémiques qui pourraient affecter la Wallonie.

    Ce dialogue s’inscrit également comme l’une des actions du 3e Plan d’actions relatif aux droits de l’enfant.

    Ses objectifs sont les suivants :
    - sonder ces générations de manière interactive sur les leçons de la crise du Covid-19 ;
    - dégager dans un dialogue intergénérationnel les enseignements pour :
    o la gestion en Wallonie de crises systémiques liées au dépassement des limites planétaires (environnement, nature, biodiversité, climat) ;
    o la préservation de la solidarité et de la cohésion sociale, y compris en matière environnementale (inégalités dans l’exposition aux risques climatiques, aux nuisances environnementales …) ;
    - analyser les points de divergence et de convergence entre classes d’âge ;
    - examiner les risques auxquels les jeunes sont particulièrement exposés en les reliant aux objectifs de développement durable ;
    - susciter la recherche de solutions créatives pour réduire ces risques ou atténuer leurs impacts à l’avenir.

    Concrètement, un groupe de 20 jeunes âgés de 15 à 18 ans et de 20 aînés de plus de 65 ans résidant en Wallonie se réunira plusieurs fois de juin à novembre lors de différents ateliers pour :
    • explorer une thématique avec un ou une invité(e) ;
    • apprendre les uns des autres ;
    • proposer des pistes d’action.

    Cela donnera lieu à une séance de restitution grand public fin décembre.

    Une série de thématiques (identifiées durant les entretiens exploratoires menés avec des professionnels de ces deux publics) sera proposée par les consultants au groupe en début de parcours.

    Les panélistes eux-mêmes choisiront parmi les propositions les thématiques qui les aideront à répondre à cette question : « Quelles sont les leçons à tirer de la crise du Covid-19 pour pouvoir traverser les prochaines crises en préservant la solidarité et la cohésion sociale ? ».

    Quant au point sur la participation des jeunes difficile à stimuler, je voudrais préciser que ce dialogue a précisément comme objectif d’encourager la participation des jeunes dans les décisions publiques, dans le cadre de ce 3e Plan d’action relatif aux Droits de l’enfant.

    Les jeunes, de 15-18 ans particulièrement, sont difficiles à mobiliser, mais je suis particulièrement attentive à mette en œuvre les moyens les plus adéquats pour les sensibiliser.

    En ce sens, de nombreuses associations ont été contactées pour relayer l’invitation à participer auprès des jeunes parmi lesquels: les centres PMS, organisations et mouvements de jeunesse, les Maisons de jeunes, le Carrefour régional et communautaire de citoyenneté et de démocratie (CRECCIDE), des pouvoirs organisateurs des écoles, le Forum des Jeunes, le SIEP, InforJeunes, l’UNICEF, et cetera.

    Le Réseau wallon de lutte contre la pauvreté a également offert son appui pour déléguer des jeunes « témoins du vécu » qui viendront garantir la diversité socio-économique de ce panel.

    De manière symétrique, de nombreuses associations regroupant des aînés ont été contactées pour relayer l’invitation à participer auprès des aînés.

    Vu les nombreux relais sur lesquels nous nous appuyons, nous espérons une réussite en termes de participation. En matière de financement, un budget de 93 500 euros a été alloué à la mise en œuvre de ce dialogue à la société Möbius.

    Quant au suivi des recommandations, les enseignements qui sortiront de ce dialogue me seront transmis. De cette manière, ils pourront enrichir la mise en œuvre de la 3e Stratégie wallonne de développement durable, actuellement en préparation.

    Ils viendront également compléter les recommandations issues des travaux sur la résilience que j’ai initiés lors du Congrès Résilience du 2 décembre 2021. Ces travaux se poursuivent d’ailleurs avec l’organisation le 17 juin à Mons du Printemps résilient où différents acteurs sont venus présenter des actions concrètes déjà mises en place pour faire face aux risques environnementaux.

    Enfin, concernant la collaboration avec la FWB, deux représentantes de l’Observatoire de l’Enfance, de la Jeunesse et de l’Aide à la jeunesse (OEJAJ) siègent à tour de rôle dans le Comité d’accompagnement du projet. En vertu de l’accord de coopération avec la FWB portant sur les articles 42 et 44 de la Convention internationale des Droits de l’enfant, cet organisme est chargé de l’accompagnement scientifique à la fois de la FWB et de la Région wallonne en matière de plan d’action Droits de l’enfant.