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L'accès de la population à un arrêt de bus

  • Session : 2021-2022
  • Année : 2022
  • N° : 961 (2021-2022) 1

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  • Question écrite du 17/06/2022
    • de HERMANT Antoine
    • à HENRY Philippe, Ministre du Climat, de l'Energie, de la Mobilité et des Infrastructures
    Une publication de l'IWEPS de 2022, il est indiqué : « La cartographie des zones d'accessibilité met bien en évidence que de nombreux territoires, en particulier ruraux, ne bénéficient pas d'une offre de base en transport en commun type « bus » et donc une certaine disparité territoriale en Wallonie (voir section 2.2. et figure 4 notamment). Ceci se confirme à l'examen des chiffres de la couverture de la population wallonne (tableau 7) qui met en évidence que 22 % de la population habite à plus de 5 km d'une offre satisfaisante et 53 % à plus d'un kilomètre. »

    Quelles sont les mesures de Monsieur le Ministre pour que 90 % des Wallons habitent à moins de 3 km d'un arrêt de bus ?
  • Réponse du 13/09/2022
    • de HENRY Philippe
    Le Working Paper n°34 de l’IWEPS de mars 2022 met en effet en évidence l’enjeu d’améliorer l’offre de transport public (Train – Bus - Tram) afin que les Wallons puissent disposer d’alternatives à la voiture accessibles et satisfaisantes et l’enjeu de l’interaction entre mobilité et aménagement du territoire dans une perspective de transition juste. L’IWEPS a notamment établi une méthodologie de construction d’indicateurs d’accessibilité aux transports en commun. Si l’IWEPS présente des indicateurs détaillés pour l’offre ferroviaire et l’offre TEC, la réelle accessibilité au territoire par transport public combine les deux.

    C’est l’objet de l’indicateur global établi par l’IWEPS qui intègre toute l’offre de transport collective mise à disposition par les services publics tant fédéral que régional. L’IWEPS constate sur cette base que la part d’habitants à plus de 5 km d’une offre de transports collectifs n’est plus que de 12,3 %, soit environ 445 00 habitants (chiffres de 2017).

    Je m’attèle depuis le début de la législature au développement de l’offre de transport, par exemple le réseau Express là où le train n’est pas présent. La mise à jour de l’indicateur par l’IWEPS devrait permettre d’évaluer l’impact positif de ce développement de l’offre sur le taux d’accessibilité au territoire.

    C’est dans ce sens que nous travaillons à traduire la vision du Gouvernement (vision FAST 2030, du Contrat de service public OTW 2019-2023 et de la DPR 2019-2024) en une politique d’accessibilité au territoire basée sur une équité territoriale.

    Cette approche tient compte de la typologie du territoire afin de définir le type d’offres (hiérarchisation des réseaux) et leur ampleur (niveaux de service, offre kilométrique et compensation financière régionale nécessaire) permettant d’assurer une desserte équitable et finançable en transport en commun, conformément à la vision stratégique portée par la Wallonie à 10 ans.

    Là où le train offre une solution adéquate, il n’y a en effet pas nécessité d’organiser au niveau régional une offre TEC concurrente. Il s’agit d’affecter les moyens régionaux dédiés au transport public de manière efficace en complément de l’offre ferroviaire là où le potentiel de transfert modal est le plus important, tout en veillant à l’équité territoriale.

    Pour traduire la politique d’accessibilité au territoire, l’Autorité Organisatrice du Transport pilote un travail de redéploiement de l’offre TEC autour des réseaux structurants urbains et interurbains. Le principe de base de ces redéploiements est d’aligner un réseau cible avec les flux de mobilité tout mode (train, voiture ...) et tout motif (travail, école, loisirs ...) concernant les territoires étudiés et leur évolution, au-delà de la seule fréquentation actuelle de l’offre TEC. L’ambition est en effet de faire se parler la planification territoriale et la planification de l’offre de transport public qui doivent s’alimenter mutuellement.

    Ainsi, l’évolution en cours des réseaux de transport public en Wallonie se décline en 3 axes d’action :
    - la création de chaînons manquants en termes d’ossature des réseaux de transport public (en valorisant en priorité l’offre ferroviaire là où elle est présente) ;
    - le renforcement du niveau de service de lignes existantes ;
    - le redéploiement complet du réseau TEC d’ici 2030.

    Bien évidemment, en ciblant la seule offre TEC, même redéployée, celle-ci ne peut (et ne pourra) pas répondre à tous les flux, notamment les plus faibles.

    Ces besoins pourront être comblés par l’offre de solution pérenne de mobilité en rabattement vers les réseaux de service régulier (SNCB et TEC). C’est l’objet du développement dans chaque commune de mobipôles (soutenu par le droit de tirage PIMACI) qui devront prioritairement permettre de rejoindre le réseau structurant de transport public.

    Afin de favoriser le développement généralisé à l’échelle de la Wallonie des solutions de mobilité locale flexible, un avant-projet de décret à ce sujet est en cours de rédaction afin de poser un cadre régulatoire pour la coordination et le financement des services de transport non réguliers.

    En parallèle, le Gouvernement s’attèle à mettre à jour le Schéma de développement territorial, un outil stratégique pour concentrer davantage à l’avenir l’habitat et les activités autour de polarités afin, notamment, de limiter la demande de mobilité.