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La rénovation des logements publics

  • Session : 2021-2022
  • Année : 2022
  • N° : 489 (2021-2022) 1

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  • Question écrite du 17/06/2022
    • de LEONARD Laurent
    • à COLLIGNON Christophe, Ministre du Logement, des Pouvoirs locaux et de la Ville
    À l'occasion d'une de mes questions, Monsieur le Ministre m'expliquait que le consortium Reno+ était chargé d'un projet pilote d'une mission de recherche-action pour l'industrialisation de la rénovation des logements privés, et ce, pour une durée de 18 mois.

    Il m'a également indiqué qu'un procédé comme EnergieSprong ne pouvait être mis complètement en place en Wallonie, au vu de la diversité des habitations de notre Région.

    Si c'est effectivement le cas pour les logements privés, nos logements publics sont basés, par lots, sur la même architecture. L'application du procédé d'EnergieSprong pourrait donc s'appliquer plus facilement et plus efficacement pour ce type d'habitation.

    Pour parvenir à atteindre les objectifs régionaux de rénovation du bâti, il faudrait tripler le rythme des rénovations. Représentant plus de 100 000 logements en Wallonie, cela pourrait être un segment important pour y arriver.

    La mise en place de projets pilotes pour les logements publics, dans ce sens est-elle à l'étude ?

    Monsieur le Ministre se concerte-t-il avec son homologue en charge du Logement ?

    Quelles autres pistes existent pour accélérer la rénovation des logements publics ?

    De quelles manières les sociétés de logement public pourraient-elles être associées à des communautés d'énergie renouvelable ?

    Des incitants pourraient-ils être imaginés ?
  • Réponse du 19/07/2022
    • de COLLIGNON Christophe
    L’étude dont est chargé le consortium Réno+ cible exclusivement la rénovation des logements privés. Il n’empêche que des processus de standardisation de la rénovation de tous les bâtiments (résidentiels ou non) méritent d’être considérés, s’ils contribuent à réduire les coûts d’investissement et d’utilisation, à accélérer le rythme des rénovations, et à réduire la facture énergétique, la dépendance aux énergies fossiles et l’empreinte carbone de la Wallonie. Toutes les solutions pour la rénovation énergétique des logements qui permettent d’alléger durablement les consommations sont donc recherchées.

    En effet, la Wallonie ne doit pas négliger des économies d’énergie possibles dans les logements publics (et les autres bâtiments publics ou privés), dès lors que le secteur de la construction représente 40 % des émissions mondiales de gaz à effet de serre. Les solutions doivent donc nécessairement s’avérer vertueuses, faiblement émettrices de carbone, respectueuses de l’environnement et économes en matériaux.

    Le Gouvernement est, bien entendu, attentif à l’évolution de la capacité des SLSP à mener à bien leurs investissements face au renchérissement du coût des chantiers, dans un contexte de hausse des prix de l’énergie et de faible disponibilité des matériaux et de la main-d’œuvre dans les entreprises de la construction.

    La SWL a lancé des études sur le procédé ÉnergieSprong et sur les communautés d’énergie renouvelable pour documenter le secteur et les décideurs politiques sur leur intérêt et leur faisabilité.

    Le concept EnergieSprong s’appuie sur la massification et les économies d’échelle en rénovation du bâti existant. La SWL s’intéresse d’ores et déjà très activement à ce principe, convaincue des résultats avérés des projets pilotes menés dans les pays voisins, notamment la France, avec lesquels elle a des échanges. L’analyse à ce stade montre cependant l’existence de freins importants à l’application de l’EnergieSprong en Wallonie. Le concept se fonde sur la baisse des coûts par l’industrialisation, la massification et la mobilisation de certains effets — comme la vente d’énergie renouvelable par la SLSP — comme revenus additionnels. En effet, sans l’économie d’échelle, la rénovation EnergieSprong est nettement plus coûteuse qu’une rénovation classique. La diversité des types d’habitation, dans le bâti résidentiel privé, mais aussi de plus en plus dans le parc public, s’oppose à cette logique de massification recherchée par ce concept. Il n’en demeure pas moins qu’il existe un potentiel réel au sein du parc de logements publics wallons où des bâtiments « similaires » sont présents. La SWL poursuit son travail afin que des solutions basées sur ce concept puissent s’appliquer au sein du parc social wallon, et ce, éventuellement dans la deuxième phase du plan de rénovation prévue à partir de 2025.

    Pour ce qui concerne les communautés d’énergie renouvelable (CER), la SWL estime qu’elles sont une solution intéressante pour réduire la facture énergétique des SLSP et des locataires. Elle s’inscrit parfaitement dans les objectifs de réduction de la dépendance aux énergies fossiles et de la réduction de l’empreinte carbone du logement public. Les possibilités de créer et de développer des CER dans le secteur, suivant un cadre adapté au contexte du logement public, sont donc clairement à l’étude à la SWL. Comme le sait l’Honorable Membre, le 4 mai dernier, notre Parlement adoptait le décret portant sur les communautés d’énergie et les clients actifs ayant pour objectif de mettre en place les mesures d’exécution du décret du 2 mai 2019. Cette adoption est un pas de plus vers un cadre législatif permettant la mise en place de communautés d’énergie. Ce décret doit encore faire l’objet d’arrêté d’application dont l’initiative revient au Ministre de l’Énergie.
    La SWL est d’avis que les communautés d’énergie renouvelable dans le secteur du logement public pourraient apporter de nombreux bénéfices en matière de diminution de la précarité énergétique et de la dépendance aux énergies fossiles.