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Les réponses de l'HORECA aux agressions envers les femmes

  • Session : 2021-2022
  • Année : 2022
  • N° : 603 (2021-2022) 1

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  • Question écrite du 23/06/2022
    • de RYCKMANS Hélène
    • à MORREALE Christie, Ministre de l'Emploi, de la Formation, de la Santé, de l'Action sociale et de l'Economie sociale, de l'Egalité des chances et des Droits des femmes
    Certains éléments du rapport réalisé à la demande de la Commune d'Ixelles suite au scandale BalanceTonBar viennent de sortir. Ils évoquent notamment le réel traumatisme que représente pour les femmes le fait de se penser davantage en sécurité dans les espaces privés comme les bars que dans l'espace public, alors que ce n'est pas le cas.

    Le secteur HORECA bruxellois lui-même évoque, par sa présidente, l'importance de la formation du personnel et en particulier des gérants.

    Né à Bruxelles, l'enjeu des bars safe est évidemment très prégnant en Wallonie.

    Dès lors, comment Madame la Ministre envisage-t-elle les actions pour y répondre ? Des formations sont-elles prévues ? Comment voit-elle le rôle du secteur HORECA en la matière ?

    Quels sont les moyens qu’elle a la possibilité de mettre en place ? A-t-elle un calendrier de mesures à prendre, en concertation avec le secteur ?
  • Réponse du 05/10/2022
    • de MORREALE Christie
    À la suite du signalement, début octobre 2021, de plusieurs agressions de jeunes femmes dans deux bars de Bruxelles, le hashtag « Balance ton bar » est apparu sur les réseaux sociaux du pays, provoquant une onde de choc dans le royaume. De nombreux témoignages de femmes belges victimes d'agressions sexuelles ou droguées à leur insu se multiplient sur les réseaux sociaux via cet hashtag #balancetonbar.

    Plusieurs pistes d’actions (telles que l’objectivation de la problématique, création d’une charte de la vie nocturne, conscientisation des fédérations et exploitants HORECA, sensibilisation du grand public et mise à disposition de numéros d’urgence, ou encore la responsabilisation des témoins …) pour lutter contre ce phénomène sont actuellement à l’étude de manière à impliquer tous les acteurs (fédération HORECA, exploitants HORECA, police, communes …).

    De manière plus générale, le sexisme et les violences sexuelles perpétrés dans l’HORECA font partie des violences fondées sur le genre. Ces violences sont présentes partout, que ce soit dans l’espace privé ou public, et la majorité de ces violences sont commises par un auteur connu de la victime. Dès lors, il est nécessaire d’envisager la lutte contre ces violences de manière transversale. C’est pourquoi, dans le cadre de la Conférence interministérielle pour les Droits des femmes, sous ma présidence, nous avons notamment travaillé sur la lutte contre le sexisme dans l’espace public et le cybersexisme.

    Lors de la CIM du 11 juin 2021, 33 mesures ont été dégagées. Elles visent à adopter des stratégies en vue de coordonner les actions des différentes entités, que ce soit en matière de prévention, de protection des victimes ou de répression des auteurs.

    C’est dans ce cadre que j’ai débloqué en 2021 un budget de près de 200 000 euros pour lancer un appel à projets sur la lutte contre le sexisme dans l’espace public et la cyberviolence sexiste. 17 projets ont été soutenus dans ce cadre. Ils sont pour la plupart mis en œuvre par des ASBL tout au long de l’année 2022 à travers l’ensemble de la Wallonie. Plus précisément, un projet retenu vise les espaces festifs (spécifiquement les festivals culturels organisés en Province de Liège), et a pour objectif de rendre ces espaces festifs « safe et inclusifs » via, notamment, une signalétique et des affiches développées en ateliers créatifs par des femmes victimes de discriminations. En fonction de l’évaluation du projet, nous pourrions envisager de diffuser plus largement les outils créés dans ce cadre.