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Le surcoût pour les tickets de bus achetés à bord

  • Session : 2021-2022
  • Année : 2022
  • N° : 966 (2021-2022) 1

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  • Question écrite du 27/06/2022
    • de LEONARD Laurent
    • à HENRY Philippe, Ministre du Climat, de l'Energie, de la Mobilité et des Infrastructures
    Je voudrais ici aborder les tarifs de l'OTW pour les tickets unitaires. Sur le site www.letec.be, il est précisé que les tickets achetés à bord du bus sont plus chers, tout comme les tickets jetables.

    Pour se procurer un titre de transport valable hors du bus, on peut utiliser les bornes « self » TEC, se rendre dans un espace TEC, un point de vente de proximité ou utiliser l'application TEC sur son téléphone. Les espaces TEC sont entre 3 et 7 par province. Les bornes sont plus nombreuses, mais, pour pouvoir les utiliser, on doit être en possession d'une carte MOBIB. Les points de vente de proximité ne décernent, quant à eux, pas de ticket unitaire.

    De nombreuses personnes sont amenées à vouloir prendre le bus de manière « spontanée » ou occasionnelle et n'ont pas forcément le besoin ou les moyens de prendre une autre formule que le ticket unitaire. Si ces usagers ne sont pas à proximité d'un espace TEC, n'ont pas la possibilité d'utiliser un smartphone, ils seront donc pénalisés et devront payer minimum 50 centimes de plus pour prendre le bus.

    Si on comprend fort bien l'enjeu environnemental et la recherche de fidélisation ou encore la volonté de limiter les risques liés à la manipulation d'argent liquide derrière cette tarification, il me semble que cette dernière pourrait, au contraire, rebuter les voyageurs occasionnels qui se tourneraient alors vers un autre mode de transport, pas nécessairement moins polluant. Cette mesure pénalise également les personnes plus précarisées. Et, toute mesure qui décourage l'utilisation, même ponctuelle, des transports en commun me semble aller dans le sens contraire de ce que le Gouvernement, à travers sa DPR, vise en matière de mobilité.

    Ce surcoût pourrait-il être revu et supprimé ?
    Dans le cas contraire, ne pourrait-on pas, a minima, permettre aux points TEC de vendre également des tickets unitaires ?

    Les bornes « self » ne pourraient-elles pas distribuer des titres de transport hors carte MOBIB ?
  • Réponse du 26/08/2022
    • de HENRY Philippe
    Le TEC, tout comme la plupart des opérateurs de transport public, a en effet la volonté de privilégier la prévente et de limiter les transactions à bord. Plusieurs objectifs sous-tendent ce choix : l’enjeu environnemental, la recherche de la connaissance des clients et les risques liés à la sécurité (manipulation d’argent liquide).
    Cette volonté est également guidée par le souhait d’offrir une meilleure vitesse commerciale, élément permettant d’encourager un plus grand nombre de citoyens à faire le choix du transport public. L’achat d’un titre de transport à bord prend un certain temps, et « pénalise » les autres usagers qui doivent ainsi attendre que l’opération se fasse.

    Réduire les opérations de vente par les conducteurs, améliorer la ponctualité et la sécurité à bord faisait partie de l’objectif global du projet de billettique TEC IT EASY, dès son démarrage en 2015. Pour rappel, ce dernier vise également, à travers les cartes MOBIB, rendre plus accessible l’achat des titres de transport TEC, et ouvrir à l’interopérabilité entre les 4 opérateurs de Transport public belges et des partenaires de mobilité.

    Acheter des titres en prévente et les charger sur une carte MOBIB permet de bénéficier d’un tarif plus avantageux. Cette démarche est même incontournable pour les publics ciblés par la DPR qui doivent utiliser une carte MOBIB nominative pour profiter du tarif réduit auquel ils ont droit. En effet, l'accès aux titres à réduction n'est pas possible à bord, car ces publics ne pourraient pas être identifiés par le chauffeur.

    En plus des canaux cités dans la question, il est également possible d’acheter son titre par Internet sur l’Eshop intégré au site letec.be.

    Par ailleurs, les titres « 1 jour » étaient auparavant proposés dans les POINTS TEC, réseau constitué de pas moins 1200 points de vente. La vente de ceux-ci a été supprimée au 1er juillet 2017 étant donné la faiblesse du volume des ventes.

    Théoriquement, les Selfs pourraient distribuer des tickets papier, comme c’est le cas pour ceux situés le long du métro léger de Charleroi, mais cette possibilité engendrerait deux problèmes.
    D’une part se poserait la question de la durée de validité du ticket qui démarre au moment de l’achat, pour une durée allant de 60 à 150 minutes selon le nombre de zones parcourues. Le client serait donc obligé d’acheter son titre juste avant son voyage pour profiter de sa durée de validité. D’autre part, contrairement à la vente à bord, le paiement en espèces ne sera pas possible sauf moyennant une adaptation et gestion coûteuses de ces Selfs.