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L'utilisation du glycol à Liege Airport

  • Session : 2021-2022
  • Année : 2022
  • N° : 157 (2021-2022) 1

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  • Question écrite du 27/06/2022
    • de BIERIN Olivier
    • à DOLIMONT Adrien, Ministre du Budget et des Finances, des Aéroports et des Infrastructures sportives
    Monsieur le Ministre peut-il m'indiquer combien de litres de glycol ont été déversés à Liege Airport pour le dégivrage en 2017, 2018, 2019, 2020 et 2021  ?

    Quel dispositif de récupération des eaux usées provenant du mélange de glace fondue et de glycol est utilisé ?

    Quelle proportion du volume total a pu être récupérée durant les années précitées ?
  • Réponse du 22/07/2022
    • de DOLIMONT Adrien
    Le glycol utilisé par l’aéroport est mélangé avec de l’eau.

    Les fluides glycolés sont utilisés pour dégivrer les ailes des avions en période hivernale et pour empêcher que de la glace se reforme au moment du décollage et pendant le vol. Ils sont utilisés pour des raisons de sécurité. À défaut, le poids de la glace sur les ailes et dans les flaps menacerait la stabilité de l’aéronef dans sa phase de décollage avec le risque d’accident qui s’ensuivrait.

    Liege Airport n’effectue pas les missions d’assistance en escale parmi lesquelles on retrouve le de-icing. Deux prestataires effectuent les prestations de de-icing à Liege Airport : TNT-Fedex et Aeroservices. Elles disposent toutes deux de l’agrément requis.

    La concentration des fluides glycolés diffère en fonction des températures rencontrées. Elle n’est donc pas identique tout au long de l’hiver. De même qu’il n’est pas nécessaire de de-icer tout au long de l’hiver. Le volume peut donc varier fortement d’une année à l’autre en fonction des conditions météo rencontrées.

    À titre d’exemple, voici les quantités de produits utilisées au cours des dernières années (en litres) :
    - hiver 2018-2019 : 167 867 ;
    - hiver 2019-2020 : 150 695 ;
    - hiver 2020-2021 : 232 013 ;
    - hiver 2021-2022 : 116 869.

    Tous les fluides utilisés ne peuvent pas être récupérés vu qu’une partie reste nécessairement sur l’avion. Le reste aboutit sur la dalle et est récupéré au niveau des cuves de rétention dont la dalle est pourvue.

    Liege Airport n’est pas en mesure de calculer le taux de récupération des fluides dans les cuves dédiées, car le produit accédant aux cuves de rétention est mélangé aux eaux pluviales, à la neige et à la glace fondue provenant des pistes et des aéronefs …

    L’aéroport de Liège n’a pas pour obligation de récupérer les fluides glycolés, mais bien de respecter certaines normes de qualité pour les rejets effectués en eau de surface et d’éviter que des odeurs n’incommodent son voisinage (obligations de résultat).

    Les fluides glycols utilisés pour le dégivrage des avions sont non-nocifs pour l’environnement. Ils sont biodégradables, mais leur dégradation incomplète en période hivernale, quand les températures inhibent l’activité bactérienne, génère des odeurs incommodantes et une charge organique plus importante.

    Vu l’impossibilité opérationnelle d’éviter que des fluides glycolés « imparfaitement biodégradés » n’atteignent certains rejets en eau de surface, Liege Airport et la SOWAER se sont mis à la recherche d’une solution innovante. Celle-ci a été proposée par la société Idrabel, société wallonne spécialisée dans la fabrication et l’utilisation de produits biologiques pour le traitement des eaux usées. Ce traitement se base sur la digestion des produits par des bactéries cultivées sur des substrats « boostant » leur activité malgré des températures peu clémentes.

    Ce traitement a été réalisé pendant une période de 6 mois, allant de décembre 2021 à juin 2022. Les résultats sont fort encourageants. En effet, aucune plainte n’a été enregistrée durant cette période hivernale et aucune odeur particulière n’a pu être constatée par le personnel de l’aéroport lors de ses visites de vérification.

    Les analyses d’eau réalisées par l’aéroport ont également montré des quantités de matière organique résiduelle fort basses, conformes à un rejet en eau de surface. Le traitement biologique des fluides glycolés pendant toute la période hivernale est donc très prometteur et mérite d’être poursuivi durant les hivers suivants.