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L’utilisation de la piste allongée de Brussels South Charleroi Airport (BSCA)

  • Session : 2021-2022
  • Année : 2022
  • N° : 159 (2021-2022) 1

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  • Question écrite du 27/06/2022
    • de CLERSY Christophe
    • à DOLIMONT Adrien, Ministre du Budget et des Finances, des Aéroports et des Infrastructures sportives
    En octobre dernier et après près de trois ans de travaux, l'allongement de la piste de l'aéroport de Charleroi devenait une réalité. Cette piste a été construite pour plusieurs raisons comme le développement de l'aéroport et l'organisation de vols intercontinentaux ainsi que pour permettre l'accueil d'avions plus lourds. La piste a également été allongée pour réduire les nuisances sonores pour les riverains avoisinants l'aéroport.

    Monsieur le Ministre a-t-il des chiffres concernant l'utilisation effective de cette piste ?

    En d'autres termes, est-ce que cet allongement s'avère aujourd'hui pertinent dans le cadre des compagnies qui fréquentent l'aéroport ?

    Est-elle utilisée au maximum de ses possibilités afin de réduire le bruit à l'atterrissage et au décollage ?

    Sert-elle également pour les avions « classiques » ou est-elle dédiée uniquement pour les gros porteurs ?

    Enfin, suite à la réalisation de ce chantier, existe-t-il de nouveaux protocoles de décollage et/ou d'atterrissage visant à réduire les nuisances pour les riverains ?

    Une réflexion est-elle menée comme à Brussels Airport afin que les avions prennent le plus rapidement possible de l'altitude ?

    Enfin, Monsieur le Ministre pourrait-il me faire le détail des vols qui fréquentent aujourd'hui l'aéroport et qui n'auraient pas pu être mis en œuvre sans les travaux d'aménagement de l'ancienne piste ?
  • Réponse du 22/07/2022
    • de DOLIMONT Adrien
    L’allongement de la piste de Charleroi au niveau des décollages octroie une distance plus longue aux aéronefs lorsqu’ils décollent dans le sens de piste 24 ; à savoir en direction de Jumet.

    En effet, dans l’autre sens de piste, les avions décollent toujours à partir du même point, mais bénéficient maintenant d’une plus grande distance en cas de problème au décollage pour pouvoir arrêter leur avion (notamment en cas de panne moteur).

    Pour rappel, le sens de piste dépend des vents dominants. En temps normal, le sens de piste 24 est celui qui se situe à plus de 80 % dans le sens du vent dominant de sorte qu’il est privilégié.

    Ceci étant, force est de constater que l’allongement de la piste permet aujourd’hui aux avions classiques de disposer d’une distance de décollage plus importante dans le sens 24 et de la possibilité de débuter le roulage bien avant leur ancienne position. Au niveau des compagnies TUI et Wizz Air, les paramètres des ordinateurs de bord ont tous été adaptés afin que les aéronefs profitent au maximum de cette extension de piste, de la distance de roulage et diminuer, en contrepartie, la puissance nécessaire au décollage.

    Au niveau des avions de la compagnie aérienne Ryanair, les paramètres seront modifiés prochainement. Il en résulte que prochainement, au décollage, tous les avions classiques profiteront au maximum des possibilités offertes par cette extension de la piste. À l’atterrissage, la situation demeure inchangée dans la mesure où le point de touchée n’a pas été déplacé.

    En ce qui concerne les gros porteurs, cette extension de piste a permis le remplacement de l’Airbus A340 (quadrimoteurs) par un Airbus A330 Neo (bimoteurs) qui est nettement moins bruyant.

    Enfin, en ce qui concerne les procédures de décollage pour minimiser l’impact sonore des aéronefs, il faut noter que ces procédures existent et il est demandé aux aéronefs au décollage de maintenir au minimum un gradient net de montée de 4% jusque 3000 FT QNH.

    En outre, ils doivent respecter une procédure de réduction des nuisances sonores au décollage qui implique, en fonction de différentes altitudes « paliers », de respecter une vitesse, de diminuer graduellement la puissance des moteurs et de réduire la trainée de l’avion (rentrée du frein d’atterrissage, réduction des volets (flaps)).

    Il en résulte que la volonté pour tous les aéronefs est de leur faire atteindre le plus rapidement de l’altitude en minimisant la poussée des moteurs.