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Les zones de baignade en Wallonie

  • Session : 2021-2022
  • Année : 2022
  • N° : 677 (2021-2022) 1

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  • Question écrite du 27/06/2022
    • de DODRIMONT Philippe
    • à TELLIER Céline, Ministre de l'Environnement, de la Nature, de la Forêt, de la Ruralité et du Bien-être animal
    Actuellement la Wallonie compte 25 zones de baignade accessibles au public. Comment une zone de baignade devient-elle officiellement accessible au public tout en bénéficiant de contrôles de qualité ?

    De nouvelles zones pourraient-elles rejoindre les 25 actuelles ? Où se situent-elles ?

    Comment Madame la Ministre explique-t-elle que certaines zones bénéficient de maîtres-nageurs et d'autres pas ?

    À quel rythme leur qualité est-elle contrôlée ?

    Pour quelle raison toutes les zones ne sont-elles pas contrôlées aux mêmes échéances ?
  • Réponse du 21/09/2022
    • de TELLIER Céline
    Le SPW a établi une procédure de désignation pour les zones de baignade officielles. Le critère essentiel est d’obtenir une qualité suffisante à bonne de l’eau de baignade, évaluée par des prélèvements et analyses durant une à quatre saisons balnéaires successives avant cette désignation. D’autres critères sont évidemment pris en compte tels que la non-dangerosité du site, l’accord du Collège communal et celui du gestionnaire du cours d’eau, l’absence de rejets éventuels de substances dangereuses par les industries situées en amont et enfin l’absence de contradiction avec des objectifs de protection de la nature sur ce site.

    Ensuite, un premier « profil d’eau de baignade » est établi afin d’identifier et d’évaluer des sources de pollution fécale qui pourraient affecter l’eau de baignade.

    Enfin, une zone protégée au sens de la Directive-cadre sur l’Eau, appelée « zone amont de baignade » est définie sur le réseau hydrographique incident ; des dispositions réglementaires spécifiques de la législation régionale doivent s’y appliquer (par exemple, dans les zones d’assainissement autonome, l’obligation d’installer un système d’épuration individuelle avec désinfection des rejets).

    Il est en outre demandé par la Région à la Commune :
    a) de sécuriser le site, de s’engager à entretenir le site à long terme et de prendre en charge les aménagements nécessaires, pour lesquels des subsides sont possibles auprès de l’administration wallonne du tourisme, le Commissariat général au Tourisme (CGT), sous la tutelle de ma collègue Valérie De Bue, ou dans le cadre des Programmes communaux de Développement rural (PCDR), pilotés par la direction du Développement rural de mon administration (SPW ARNE) ;
    b) de gérer l’affichage des interdictions temporaires de baignade et des levées d’interdiction au cours de la saison ;
    c) de s’engager à participer activement et conjointement avec les différents acteurs à la mise en œuvre des actions d’amélioration de la qualité de l’eau en amont de la zone de baignade, notamment en posant les tronçons d’égouts communaux encore manquants, en limitant les apports d’eaux pluviales dans les réseaux d’égouttage et donc les débordements d’égouts vers les cours d’eau, en incitant les agriculteurs à souscrire à des contrats de méthodes agro-environnementales et climatiques (MAEC) afin de limiter les ruissellements de matières fécales provenant de l’élevage sur les terres de culture et les prairies, qui aboutissent au cours d’eau, etc.

    Quand toutes ces formalités sont finalisées, la zone de baignade est désignée par un arrêté du Gouvernement wallon. La qualité de l’eau de baignade fait ensuite l’objet de rapports annuels adressés à l’Union européenne, conformément aux obligations découlant de la directive « Baignade » 2006/7/CE.

    Une campagne de prospection et d’analyses continue cette saison 2022 sur une dizaine de sites situés le long de la Semois, de la Lesse, de la Meuse et sur deux plans d’eau, en vue de l’ouverture de nouveaux sites de baignade dans les prochaines années.

    Les sites les plus prometteurs actuellement en matière de qualité de l’eau se situent à l’étang Remy d’Habay-la-Neuve (commune de Habay) ou sur la Semois à Poupehan (commune de Bouillon). D’autres sites en prospection n’atteignent pas la qualité requise et nécessitent des investigations poussées, afin de rechercher l’origine des pollutions microbiologiques constatées et d’effectuer les travaux d’assainissement nécessaires.

    Au niveau de la sécurité et de la surveillance, la législation wallonne relative aux piscines extérieures et intérieures exige, dans les conditions sectorielles liées au permis d’environnement, la présence de sauveteurs brevetés. Par contre, pour les zones de baignade officielles, il n’existe aucune obligation de surveillance de ces sites dans la législation européenne ou wallonne. La décision d’imposer ou non une surveillance par des maîtres-nageurs (sauveteurs brevetés) revient au Bourgmestre de la commune où se situe la zone de baignade, ceci conformément aux compétences qui lui sont octroyées dans le cadre du maintien de la sécurité et de la salubrité publique sur le territoire de sa commune.

    Plusieurs zones de baignade situées sur des plans d’eau wallons sont ainsi surveillées, mais la majorité des sites ne le sont pas.

    Au niveau de la santé publique et des risques d’accidents, l'administration de l’environnement recommande plus que jamais aux citoyens de se baigner uniquement dans les sites officiels. En dehors de ces zones de baignade, les baigneurs s'exposent sur le plan sanitaire, notamment à des gastro-entérites, car il y a encore des déversements d’égouts dans les zones rurales. De plus, il y a également des sites très dangereux pour la sécurité physique des baigneurs, comme les anciennes carrières, avec des cas mortels de noyade par hydrocution ou suite à des chocs en plongeant contre des rochers.

    La qualité de l’eau de baignade est contrôlée début mai avant le début de la saison balnéaire et continue ensuite à être analysée chaque semaine ou tous les 15 jours, selon les sites, en fonction de la stabilité de la qualité de l’eau de baignade. Deux indicateurs de pollution fécale sont analysés : Escherichia coli et les entérocoques intestinaux.

    La majorité des zones de baignade en rivières font l’objet d’analyses chaque semaine, car leur qualité est plus fréquemment perturbée que celle des plans d’eau, qui eux sont majoritairement analysés tous les 15 jours. Quelques sites actuellement fermés pour réhabilitation ne sont analysés qu’une fois par mois.

    Certains plans d’eau qui connaissent régulièrement des épisodes de prolifération de cyanobactéries ou « algues bleues » font l’objet d’analyses spécifiques chaque semaine, afin de mieux suivre l’évolution et d’analyser les toxines pouvant être produites dans l’eau par ces cyanobactéries.

    Depuis l’adoption de l’arrêté du Gouvernement wallon du 20 mai 2021 modifiant le Code de l’Eau en vue d'adapter la période de la saison balnéaire au changement climatique (M.B. 1er juin 2021), la saison balnéaire est désormais plus longue qu'auparavant. En 2022, elle a une durée de 4 mois et demi, soit 50 % plus longue qu’en 2020, et elle s'étend du 15 mai au 30 septembre 2022.

    La majorité des sites en rivière sont ouverts depuis le 15 mai 2022, sauf en cas interdiction temporaire, ce qui arrive fréquemment après de fortes pluies qui dégradent la qualité bactériologique de l’eau de baignade.

    Sur certains plans d’eau où la surveillance par des maîtres-nageurs (sauveteurs brevetés) est requise par le bourgmestre ou le gestionnaire du site, la durée de la saison est plus courte et s’étend en général du 15 juin au 15 septembre, ou en juillet-août seulement, vu le coût élevé de cette surveillance qui est à charge des gestionnaires.