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La pénurie de médecins généralistes et de dentistes à Mons-Borinage

  • Session : 2021-2022
  • Année : 2022
  • N° : 623 (2021-2022) 1

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  • Question écrite du 27/06/2022
    • de GALANT Jacqueline
    • à MORREALE Christie, Ministre de l'Emploi, de la Formation, de la Santé, de l'Action sociale et de l'Economie sociale, de l'Egalité des chances et des Droits des femmes
    À l'instar de toute la Wallonie, l'Arrondissement de Mons-Borinage connaît une pénurie de médecins généralistes. L'année dernière, lorsque j'interpellais Madame la Ministre sur le sujet, elle m'indiquait qu'une évolution favorable s'observait pour les communes de Mons et Quiévrain grâce à l'installation de jeunes médecins.
    Toutefois, deux communes rurales étaient encore en pénurie sévère : Honnelles depuis 2018 et Lens depuis 2017.

    Les chiffres de l'INAMI indiquaient que le nombre de dentistes pour 10 000 habitants variait de 8,5 à Quaregnon à 1,2 à Quévy et 1,7 à Saint-Ghislain. Elle m'indiquait abandonner le projet de prime de type Impulseo pas adapté aux réalités des dentistes, mais envisageait, après les Assises de la première ligne, de réfléchir à l'intégration de dentiste dans les associations de santé intégrée, dans les maisons médicales.

    Suite aux Assises de la première ligne, que fait le Gouvernement wallon pour favoriser l'accessibilité financière et géographique aux soins de santé ?

    Quel est l'état de la situation ?

    Plus spécifiquement, des évolutions positives sont-elles observées dans l'Arrondissement de Mons-Borinage cette année au niveau des médecins généralistes et des dentistes ?

    Où en est Madame la Ministre dans sa réflexion sur la prime d'encouragement à l'installation en zone de pénurie pour les dentistes ?

    Les critères d'octroi et autres procédures ont-ils été définis ?

    Cette prime est-elle budgétée ? Sera-t-elle d'application cette année encore ?
  • Réponse du 22/07/2022 | Annexe [PDF]
    • de MORREALE Christie
    Pour rappel, l’exercice de la profession de dentistes est essentiellement libéral, comme le montre le rapport « Dentistes sur le marché du travail » 2004-2016 établi par le SPF Santé publique (97,60 % des dentistes généralistes actifs sur le marché du travail). Les dentistes sont donc libres de s’installer où ils le désirent, ce qui explique en partie leur répartition inégale sur le territoire wallon.

    En outre, les données fédérales relatives au nombre de dentistes souffrent du même biais que celles récoltées pour les médecins généralistes, car pour beaucoup d’entre eux, ce n’est pas l’adresse du ou des cabinets où le dentiste pratique qui est renseignée, mais bien l’adresse de résidence ou domicile.

    Toutefois, les dentistes de la Commission de planification ont mis en œuvre des mesures pour contraindre les dentistes de mettre à jour leurs données et notamment de transmettre l’adresse de leur cabinet auprès de l’INAMI. L’honorable membre trouvera en annexe les chiffres récoltés en 2021 se rapprochant davantage de la réalité. Ceux-ci varient de 1,2 dentiste/10 000 habitants à Quévy à 10,9 à Mons.

    Actuellement, la Région wallonne ne dispose pas de levier pour inciter ces professionnels à s’installer dans une commune plutôt qu’une autre. Nous sommes cependant à l’écoute des associations représentatives de cette profession qui sont représentées au sein de la plateforme de la première ligne wallonne (PPLW) et qui ne manifestent pas, à ce stade, le besoin de mettre en place un dispositif similaire à Impulseo, mais relèvent cependant le vieillissement qui touche la profession à l’instar des médecins généralistes, rendant certains territoires fragiles en termes d’accès aux soins.

    En outre, comme je l’avais déjà signalé, dans le cadre des travaux qui seront issus des Assises de la 1re ligne de soins, nous ne pourrons pas faire l’économie d’aborder cette thématique particulière et ce, pour l’ensemble des prestataires de soins de première ligne. Le projet Proxisanté est en cours et lors des ateliers de la fin du mois de septembre, des pistes de propositions seront formulées par les différents prestataires de soins et/ou leurs représentants. Ces propositions seront intégrées dans un rapport global qui fera l’objet d’une présentation officielle au début du mois de décembre.

    Enfin, dans le cadre de son plan de sortie de la pauvreté et pour rencontrer les objectifs de la Déclaration de politique régionale pour la Wallonie 2019-2024 qui prévoit notamment de favoriser l'accessibilité financière et géographique des soins et de soutenir les métiers de la santé de 1re ligne et du social, la Wallonie a prévu un budget de 400 000 euros pour lancer un projet pilote de quatre unités dentaires mobiles ou légères.

    Un appel à projets sera lancé incessamment auprès des associations de santé intégrée. Chaque projet pilote est prévu pour un an. Le rapportage des activités réalisées devra démontrer les effets bénéfiques pour la population précarisée et celle en rupture de trajet de soins bucco-dentaires. Une attention particulière sera également accordée à la prévention.

    Le Plan national maladies chroniques a lui aussi abordé le thème de la santé buccodentaire. Depuis, les concertations avec le pouvoir fédéral, au sein de la CIM Santé, ont permis de mettre en évidence les priorités en matière de santé bucco-dentaire et les pistes d’amélioration. Une des pistes est la formation d’assistants dentaires qui pourrait décharger les dentistes de certaines tâches. Cette disposition a été mise en œuvre par la reconnaissance des hygiénistes bucco-dentaires par l’autorité fédérale, les formations devant être organisées par la Fédération Wallonie-Bruxelles. Ces derniers peuvent assister les dentistes et les médecins dans la promotion de la santé buccale de la population belge. Les premiers diplômés pourront exercer bientôt en Wallonie.

    En ce qui concerne les médecins généralistes, la Wallonie a hérité du dispositif Impulseo, destiné notamment à favoriser l’installation de médecins généralistes en zone de pénurie, à la fin de l’année 2014. L’AViQ assure la gestion journalière de l’ensemble des subventions aux médecins généralistes depuis janvier 2017, et soutient, via ce dispositif, nombre de médecins œuvrant au sein de maisons médicales.

    La mise à jour du cadastre des médecins généralistes a été comme chaque année réalisée au 1er janvier.

    Pour ce qui concerne l’arrondissement de Mons Borinage, il y a eu en 2021, 25 nouvelles installations et 10 départs, le plus souvent des départs à la retraite. Grâce à ces installations, deux communes, Mons et Quiévrain ne sont plus en pénurie. Cinq communes, Boussu, Hensies, Honnelles, Lens et Quaregnon sont toujours en pénurie. À noter qu’à Lens, la densité médicale est supérieure à 90 médecins pour 100 000 habitants, mais la commune est reconnue en pénurie du fait de la faible densité de population (le critère qui permet à cette commune d’être reconnue en pénurie : Moins de 120 médecins généralistes par 100 000 habitants et moins de 125 habitants par km²).