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Le rachat de terres par la Commune d'Oupeye pour se prémunir de l'extension du Trilogiport

  • Session : 2021-2022
  • Année : 2022
  • N° : 762 (2021-2022) 1

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  • Question écrite du 27/06/2022
    • de CREMASCO Veronica
    • à BORSUS Willy, Ministre de l'Economie, du Commerce extérieur, de la Recherche et de l'Innovation, du Numérique, de l'Aménagement du territoire, de l'Agriculture, de l'IFAPME et des Centres de compétences
    Le projet du Trilogiport (plateforme trimodale) situé en Basse-Meuse liégeoise est opérationnel depuis 2015. Son implantation a suscité beaucoup de débats tant la cohabitation avec les riverains à cet endroit est complexe. Après des débuts difficiles, le site de 100 hectares est aujourd'hui pratiquement rempli de halls logistiques.

    Craignant une extension future du site du Trilogiport qui ne soit pas compatible avec un hôpital, une zone d'intérêt environnemental et d'une zone d'habitat, la Commune d'Oupeye devrait acheter un terrain de 7ha situé entre les rues de la Chapelle Notre-Dame et Basse Hermalle et le CHC de Hermalle. Un achat pour empêcher la construction d'entrepôts à cet endroit.

    Lors de l'élaboration du projet Trilogiport, il a été décidé que ce terrain restait classé en zone industrielle. Le bourgmestre estime ainsi ne plus avoir d'autres moyens que de l'acheter.

    Dans un contexte où les finances communales sont tendues et dans un contexte où notre DPR nous engage à mettre en place des solutions concrètes pour le « stop béton » en 2025 et 2050, quelle solution alternative au rachat de terres proposez-vous aux communes ?

    Des solutions concrètes pour les communes qui veulent préserver leur territoire vont-elles émerger rapidement ?

    Les actualisations du SDT et du CoDT nous amèneront-elles des solutions rapides ? Si oui, quand ? Et comment ?
  • Réponse du 12/07/2022
    • de BORSUS Willy
    Le Trilogiport est une plateforme multimodale unique en son genre développée sur un axe majeur du transport fluvial européen en relation directe avec le Port d’Anvers et aux portes du pôle majeur de Liège. Il représente le premier port intérieur belge et le troisième port intérieur d'Europe. Ses atouts majeurs sont sa localisation et sa connexion aux principales infrastructures de transport.

    Son développement actuel s’effectue au sud de la darse entre le canal Albert et la Meuse, néanmoins le plan de secteur, adopté en 1987, a établi – à l’époque et dans une logique de développement territorial à long terme – une zone d’activité économique industrielle de 27 hectares au nord de celle-ci. Elle n’a jusqu’à présent pas été mise en œuvre.

    Par ailleurs, le territoire de la Commune d’Oupeye s’est développé aux alentours et des questions d’organisation et de compatibilité se posent aujourd’hui.

    En tant que Ministre de l’Économie et de l’Aménagement du territoire, je suis conscient que le territoire est une ressource limitée et que l’ensemble des besoins doivent pouvoir y trouver une réponse dans une vision de cohérence, de compatibilité entre les fonctions et d’optimisation spatiale.

    J’y suis d’autant plus sensible que ces réflexions ont un réel enjeu à plus long terme permettant de garantir la réponse aux besoins futurs. C’est en ce sens que nous travaillons sur l’actualisation du schéma de développement du territoire qui fixe la stratégie et la structure territoriale de la Wallonie.

    En réponse à la question sur les orientations que pourra apporter le SDT, celui-ci visera notamment à « inscrire la Wallonie dans les réseaux socio-économiques transrégionaux et transfrontaliers », à « faire du réseau des principales infrastructures de communication un levier de création de richesses et de développement durable » et à « anticiper les besoins économiques dans une perspective de développement durable et de gestion parcimonieuse du sol » ; ce sont des objectifs dans lesquels le Trilogiport et les plateformes multimodales en règle générale auront un rôle majeur à jouer et que la Wallonie entend soutenir.

    Le SDT mettra également l’accent sur des objectifs d’optimisation spatiale visant à « renforcer l’attractivité des espaces urbanisés », à « réduire la vulnérabilité du territoire et de ses habitants […] à l’exposition aux nuisances anthropiques » et à « créer les conditions favorables à la diversité des activités et à l’adhésion sociale aux projets ». Le Gouvernement vise par là un développement durable et attractif de la Wallonie.

    Dans la ligne du travail que nous menons actuellement, je ne peux qu’encourager la Commune d’Oupeye à s’inscrire dans cette démarche de réflexion à long terme de son développement territorial et à élaborer un schéma de développement communal. Celui-ci pourrait notamment lui permettre de mieux définir les activités qui pourraient prendre place entre les rues de la Chapelle Notre-Dame et Basse Hermalle et le CHC de Hermalle afin de garantir la compatibilité de celles-ci avec le voisinage.

    J’attire également l'attention sur le fait qu’une partie des terrains non mis en œuvre et situés au sud du CHC de Hermalle sont inscrits en zone d’habitat. Une autre solution pourrait être la réalisation d’un schéma d’orientation local sur l’ensemble des terrains non mis en œuvre (zone d’habitat et zone d’activité économique industrielle) afin de concevoir un projet d’ensemble assurant la compatibilité entre les fonctions tout en respectant le plan de secteur.

    Voici deux approches concrètes et déjà applicables pour les communes qui souhaitent préserver leur territoire. Avant d’envisager le rachat de parcelles pour contraindre ou empêcher leur développement, il me semble qu’une vision globale d’aménagement est en toute hypothèse nécessaire. En aménagement du territoire, le rôle des autorités publiques – que ce soit la Région ou les communes – est d’encadrer le développement du territoire dans une logique de concertation, de co-construction et d’orientation des projets.
    C’est bien ensemble, autorités et porteurs de projets que nous développerons la Wallonie.