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La possible interdiction des raccordements au gaz naturel

  • Session : 2021-2022
  • Année : 2022
  • N° : 975 (2021-2022) 1

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  • Question écrite du 27/06/2022
    • de MAUEL Christine
    • à HENRY Philippe, Ministre du Climat, de l'Energie, de la Mobilité et des Infrastructures
    La Commission de l'énergie du Parlement flamand a approuvé ce mercredi 8 juin une proposition de décret voulant accélérer l'abandon progressif du gaz naturel en instaurant l'interdiction des raccordements au gaz naturel un an plus tôt, en 2025, au lieu de 2026.

    Une chaudière à mazout n'est donc ainsi plus autorisée dans les nouveaux bâtiments à partir de 2022. Il a également été convenu que plus aucun raccordement au gaz naturel ne serait autorisé dans les nouveaux bâtiments à partir de 2026.

    La guerre en Ukraine semble alimenter un certain nombre de débats sur la dépendance au gaz naturel. Afin d'accélérer la réduction de cette dépendance, la Flandre souhaite passer plus rapidement à l'abandon progressif du gaz naturel.

    Que fait Monsieur le Ministre pour limiter la dépendance des chauffages domestiques wallons aux énergies fossiles ?

    La Wallonie peut-elle se permettre d'imiter la Flandre sur cet aspect ?

    A-t-il pris des contacts avec le Gouvernement flamand en ce sens ?
  • Réponse du 31/08/2022
    • de HENRY Philippe
    La question posée prend un aspect particulier dans la situation que nous vivons.

    Les orientations flamandes en la matière n’ont pas attendu la crise ukrainienne. C’est une stratégie de transition déjà bien établie maintenant qui bénéficie d’un contexte favorable à son déploiement. Tout d’abord, parce que le réseau de gaz naturel est très largement présent sur tout le territoire. Ce qui limite déjà potentiellement l’usage du mazout.

    Ensuite, parce que l’interdiction de chauffage thermique individuel dans les nouveaux projets immobiliers est une réalité. Il en va de même pour le déploiement des réseaux de chaleur.

    Quant à savoir si c’est duplicable en Wallonie, la question mérite d’être posée.

    L’urgence climatique et l’urgence liée à la crise énergétique nous imposent de reposer des bases plus saines sur le chauffage du futur. La question s’est déjà posée dans les zones sinistrées lorsqu’il s’est agi de reconstruire le réseau de gaz naturel dévasté par les inondations. Même si là, l’urgence et le pragmatisme ont prévalu.

    Mais, sur le moyen terme, il est nécessaire de pouvoir agir sur les questions liées au chauffage et à leur dépendance aux énergies fossiles. C’était d’ailleurs une question centrale de la Stratégie long terme de Rénovation comme ce sera une question centrale du prochain PACE.

    Selon moi, il faut en effet envisager un calendrier d’interdiction progressive des installations, mais en prenant bien soin de développer des alternatives crédibles pour nos concitoyens. Ce que la DPR précise d’ailleurs :
    La transition ne peut se faire au détriment des citoyens qui dépendent, malgré eux, de carburants et énergies fossiles. L’ensemble des politiques énergétiques feront l’objet d’une attention renforcée pour les citoyens. L’énergie est un bien vital et un droit fondamental dont l’accès doit être garanti à tous.

    Certaines actions prévues au plan de relance doivent déjà nous permettre d’anticiper le changement, comme les mesures en termes de rénovation énergétique ou de réseaux de chaleur. Le renforcement attendu des normes PEB des bâtiments devrait également permettre d’envisager mieux la transition.

    À nouveau, pour autant que les technologies soient disponibles à des coûts raisonnables. Tout le monde n’a pas la faculté de pouvoir mettre physiquement des pompes à chaleur chez lui ou de stocker des pellets et l’intégration de réseaux de chaleur dans la planification urbaine ne fait que reprendre de l’intérêt ces derniers temps. Intérêt qu’il sera nécessaire de concrétiser.