/

Le besoin de financement d'ORES

  • Session : 2021-2022
  • Année : 2022
  • N° : 981 (2021-2022) 1

2 élément(s) trouvé(s).

  • Question écrite du 27/06/2022
    • de ANTOINE André
    • à HENRY Philippe, Ministre du Climat, de l'Energie, de la Mobilité et des Infrastructures
    Récemment, Fernand Grifnée, Administrateur délégué d'ORES, a déclaré que la CWaPE met en péril la réalisation des objectifs climatiques de la Région wallonne. En effet, il reproche au régulateur de vouloir réduire de 10 % les investissements d'ORES au cours de la période 2024-2028. Or, selon l'administrateur délégué de la société de distribution, nous devons investir massivement dans les réseaux électriques pour réussir la transition énergétique.

    Avec l'appui du consultant Climact, ORES est arrivé à la conclusion que la consommation d'électricité allait augmenter de 30 % en Wallonie d'ici 2030. Or, ORES avertit que sans investissements supplémentaires, celui-ci sera incapable d'absorber la production renouvelable supplémentaire qui arrivera dans les prochaines années. Selon ses calculs, l'intercommunale va devoir augmenter ses investissements de 1 milliard d'euros sur la période 2023-2038. Cela servira en partie à moderniser les systèmes informatiques ainsi qu'à rajeunir et moderniser le réseau.

    L'intercommunale a identifié des zones très précises pour ses futurs travaux. Ainsi, le diagnostic a identifié le BW comme une priorité au vu du nombre de voitures électriques ainsi que les panneaux solaires. Dans le même temps, ORES réclame une hausse du tarif qui suit l'inflation…Cela incitera les ménages wallons à s'intéresser à l'énergie verte selon le GRD.

    De quels types d'investissement Monsieur le Ministre a-t-il été saisi par ORES ?

    Quelles seront donc les conséquences en termes de distributions électriques et de compteurs intelligents, singulièrement en BW, la province la plus sollicitée en production et en consommation électriques ?

    Pour lui, de quel ordre sera la progression tarifaire pour un ménage moyen ?

    Quelle est son analyse des besoins d'investissements pour réussir la transition climatique face à la rigidité exprimée par la CWaPE dans sa nouvelle grille tarifaire ?
  • Réponse du 24/08/2022
    • de HENRY Philippe
    On s’attend effectivement à ce que la consommation d’électricité augmente fortement d’ici 2030. Ceci est notamment dû à l’arrivé de véhicules électriques en plus grand nombre ainsi qu’au développement des pompes à chaleur là où n’existe pas de réseau de gaz.

    Les réseaux pourront répondre à cette augmentation de consommation à plusieurs conditions :
    - la recharge des véhicules doit être répartie dans le temps, et de façon plus générale, une gestion active de la demande pour différents usages électriques permettra une meilleure utilisation des réseaux. Cette condition pourra être rencontrée avec l’arrivée, dès le 1er janvier 2014, d’une tarification incitative qui favorisera la consommation durant les heures « solaires » et durant la nuit. Elle découragera également la recharge des véhicules électriques entre 17 et 22h ;
    - la poursuite de l’installation de panneaux photovoltaïques. Si ORES prévoit une augmentation de 30 % de la consommation à l’horizon 2030, une partie de celle-ci pourrait être autoproduite et autoconsommée en temps réel. Les tarifs actuels incitent déjà le prosumer à consommer au moment où leurs panneaux produisent, et dès 2024, les voisins des prosumers seront également incités à consommer durant les « heures solaires », quand le tarif réseau sera le plus bas. Ceci aura comme effet de limiter le risque de surtensions sur le réseau ;
    - enfin, il s’agira également de renforcer et de moderniser le réseau de distribution électrique. Mais pour autant que les 2 premières mesures soient convenablement mises en œuvre, le renforcement du réseau pourra se faire de façon progressive et ciblée.

    Les GRD exposent actuellement leurs plans d’investissement à la CWaPE pour rencontrer tous les défis de la transition énergétique. Je ne doute pas que la CWaPE prendra en considération tout ce qui est justifié. Cela correspond d’ailleurs aux lignes de politique générale contenues dans le décret du 4 mai qui demande « la transition énergétique au meilleur coût pour les clients ». Cela nécessite évidemment des réseaux de qualité, une modernisation des systèmes informatiques et une multiplication des compteurs intelligents.

    Ces investissements seront importants, mais leur amortissement se fera sur une longue période. Ces investissements ne devraient pas se traduire par une augmentation des tarifs unitaires. En effet, l’augmentation attendue de la consommation et la répartition équitable des tarifs entre tous les clients doivent permettre aux réseaux de se moderniser sans effet négatif pour la clientèle. Bien entendu, ceux qui s’équiperont de voitures électriques et/ou de pompes à chaleur pourraient voir leur facture électrique augmenter. Ceci sera largement compensé par les économies réalisées sur les carburants et/ou les combustibles substitués.