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Les conséquences en termes de mobilité de la suppression de la ligne ferroviaire transfrontalière Mons-Aulnoye-Aymeries

  • Session : 2021-2022
  • Année : 2022
  • N° : 986 (2021-2022) 1

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  • Question écrite du 27/06/2022
    • de GALANT Jacqueline
    • à HENRY Philippe, Ministre du Climat, de l'Energie, de la Mobilité et des Infrastructures
    La ligne de train Mons-Aulnoye-Aymeries offre la possibilité aux usagers belges et français de traverser la frontière à moindre coût et en un minimum de temps.

    Les Belges ont même l'occasion de rejoindre Paris via ce moyen, fréquenté par les travailleurs et les étudiants.

    Pour l'heure, un train circule le matin et un autre le soir sur cette ligne. Cependant, il semblerait que la SNCB projette de supprimer cette ligne à partir du 12 décembre par manque de rentabilité.

    Parmi les défenseurs de la ligne, certains regrettent le manque de publicité faite autour de ce moyen de transport et estiment que les chiffres de fréquentation ont fortement été influencés par les mesures prises pour endiguer la pandémie de la Covid-19.

    Dans le même temps, la ligne Erquelinnes-Maubeuge sera renforcée alors que la région montoise est un pôle économique et touristique important de la Wallonie et qu'elle dénombre bon nombre d'écoles et universités fort fréquentées par des étudiants français.

    Dans les compétences qui sont les siennes, quelles alternatives Monsieur le Ministre va-t-il mettre en place ?

    A-t-il confié à la cellule ferroviaire une mission spécifique suite à la suppression de cette ligne ?
  • Réponse du 29/09/2022
    • de HENRY Philippe
    Les trains internationaux reliant Namur, Charleroi et Mons à Paris via Maubeuge ou Aulnoye ont déjà fait l’objet de plusieurs discussions. J’aimerais néanmoins rappeler quelques éléments de contexte. Le transport ferroviaire international de voyageurs étant libéralisé, il ne fait pas partie des missions de service public de la SNCB de mettre en service une offre vers Paris.

    Les trains IC dont on parle ont été mis en service en décembre 2018, sous l’impulsion du Ministre Bellot. Il s’agit de 8 trains par jour qui circulent à raison d’un train par sens le matin et un train par sens le soir, et ce sur chacune des deux lignes. Ils offrent une alternative à la suppression des Thalys qui empruntaient la dorsale wallonne jusqu’en 2015, mais que la société Thalys ne souhaitait plus exploiter faute de rentabilité. Malheureusement, cette alternative s’avère peu attractive.

    En effet, bien que les tarifs soient attractifs, les temps de parcours sont plus longs que ceux des trajets que l’on peut effectuer via Bruxelles ou Lille-Flandres (avec une correspondance sur des trains à grande vitesse), et sont tous plus longs que ceux du Thalys wallon de l’époque.

    Il faut également préciser que ces trains empruntent des lignes dont l’infrastructure est en mauvais état, ce qui dégrade encore davantage leurs temps de parcours et nuit à la robustesse d’exploitation.

    Enfin, le défaut de promotion de cette offre a déjà été évoqué ici à plusieurs reprises, mais ces trains semblent désormais bien référencés sur les « route-planners » de la SNCB.

    La décision de la SNCB de supprimer les trains Mons-Aulnoye en décembre 2022 ne m’a pas été confirmée à ce jour. Néanmoins, nous savons que cette offre représente des coûts d’exploitation importants pour la SNCB. Or, l’évaluation qui s’est clôturée au cours du premier trimestre 2021 a révélé des chiffres de fréquentation très faibles.

    Bien que la crise sanitaire puisse expliquer en partie la faible fréquentation observée, je reste d’avis que des alternatives plus attractives devraient être recherchées pour recréer une véritable offre internationale vers Paris au départ de nos principaux pôles wallons.

    Par ailleurs, dans les compétences qui sont les nôtres, l’Autorité Organisatrice du Transport de Wallonie a réalisé en 2021 une étude tactique sur l’offre cible de la liaison transfrontalière Mons-Maubeuge. Les résultats de cette étude ont été présentés lors de la réunion de l’OCBM du Hainaut le 25 novembre 2021. Le diagnostic de mobilité a fait apparaître que seuls les flux domicile-travail depuis la Communauté d’Agglomération de Maubeuge Val de Sambre vers la Belgique justifient une liaison. Les flux domicile-école, domicile-santé et domicile-loisirs sont relativement peu nombreux et principalement orientés vers Mons. La commune de Mons a donc été identifiée comme pôle principal de destination transfrontalier pour des motifs professionnels et Maubeuge comme pôle d’origine principal, tandis qu’Aulnoye, située au sud-ouest de l’agglomération n’a pas été identifiée comme pôle.

    Afin d’assurer la connexion entre ces deux pôles principaux, il a été proposé de définir une liaison Express transfrontalière unidirectionnelle reliant directement le pôle de Maubeuge à Mons, avec un parcours par heure en heure de pointe en semaine et un parcours toutes les deux heures par sens le samedi. L’OCBM a dès lors demandé à l’OTW de réaliser l’étude opérationnelle de mise en œuvre de cette liaison. Parallèlement, l’OCBM a recommandé à la SNCB le maintien d’une offre ferroviaire entre Mons et Aulnoye-Aymeries qui permet la correspondance vers Paris.