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Les priorités wallonnes vis-à-vis de l'extension du cadre européen de la garantie jeunesse

  • Session : 2021-2022
  • Année : 2022
  • N° : 628 (2021-2022) 1

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  • Question écrite du 27/06/2022
    • de DI MATTIA Michel
    • à MORREALE Christie, Ministre de l'Emploi, de la Formation, de la Santé, de l'Action sociale et de l'Economie sociale, de l'Egalité des chances et des Droits des femmes
    Une récente étude permet aujourd'hui d'objectiver la réforme de l'insertion professionnelle cinq ans après sa mise en œuvre.

    La suppression du droit à l'allocation d'insertion pour les jeunes de moins 21 ans sans CESS et l'abaissement de l'âge maximal d'accès aux allocations d'insertion à 25 ans aura acculé une partie des jeunes dans la précarité.

    L'étude précise que si les objectifs initiaux ont été ratés, il existe des alternatives de remédiation notamment dans la formation et l'accompagnement des jeunes demandeurs d'emploi.

    Dans le cadre du FSE, le FOREm a effectivement développé depuis 2013 une série de mesures et de dispositifs pour le renforcement de l'accompagnement des jeunes demandeurs d'emploi à travers la garantie jeunesse. Celle-ci prévoit de proposer à tout jeune de moins de 25 ans un emploi de qualité, une formation, un apprentissage ou un stage dans les 4 mois qui suivent son inscription comme demandeur d'emploi. Une recommandation adoptée en 2020 par le Conseil de l'Union européenne prévoit d'élargir le public cible à 30 ans.

    Notre Région entend s'inscrire dans cette nouvelle dynamique puisque l'objectif de renforcer la garantie « jeunes » est inscrit dans la Déclaration de politique régionale (DPR) et le Plan de relance dégage 30 millions pour élargir les expériences formatrices.

    Dans le cadre de l'élargissement du cadre européen, quelles mesures Madame la Ministre compte-t-elle développer pour pallier l'effet induit par la réforme fédérale ?

    A-t-elle déjà évalué les dispositifs pilotés par le FOREm ?

    Au-delà de la généralisation du dispositif « coup de boost » à l'ensemble des bassins, va-t-elle renforcer ou développer de nouveaux dispositifs grâce aux moyens de l'Europe ?

    A-t-elle consulté ses homologues chargés de l'Enseignement concernant le volet dédié au décrochage scolaire ?

    Enfin, quels nouveaux incitants compte-t-elle développer pour amener les jeunes à s'inscrire dans une expérience de vie formatrice ?
  • Réponse du 22/07/2022
    • de MORREALE Christie
    Un travail d’évaluation de la Garantie Jeunesse telle que mise en œuvre par le FOREm et l’ensemble des parties prenantes wallonnes a été initié par le Comité de gestion du FOREm qui a également pris acte d’une synthèse des bonnes pratiques en matière de prise en charge des NEETs. On retient ainsi comme éléments favorisant la prise en charge :
    - une approche globale de la situation du jeune, de ses souhaits et/ou difficultés ;
    - la flexibilité, la souplesse et la créativité dans l’accroche et l’accompagnement du public, dont le respect du rythme du jeune ;
    - l’écoute et la bienveillance vis-à-vis des NEETs ;
    - l’alternance entre activité collective et individuelle ;
    - l’harmonisation du suivi et de l’accompagnement proposé par les différents opérateurs ;
    - une communication et un échange d’informations fréquents entre professionnels.

    D’autre part, la confiance et l’estime de soi sont à travailler avec les NEETs afin d’éviter le décrochage et de favoriser l’insertion via des activités autour de leurs souhaits, des actions dans lesquelles ils trouvent du sens, des activités en rupture avec les méthodes scolaires ou encore une confrontation rapide au monde du travail.

    Enfin, la rapidité dans la confrontation au monde de l’entreprise afin de rassurer les jeunes sur leur potentiel est décrite comme un réel gage d’insertion.

    Le déploiement du dispositif Coup de boost est actuellement prévu pour la période 2022-2024 sur l’ensemble de la Wallonie via le projet prioritaire 36 du Plan de relance et des moyens supplémentaires sont sollicités via l’appel FSE+ 2021-2027.

    Pour rappel, le soutien à la Garantie Jeunesse doit s’articuler autour des actions suivantes :
    - développer l’accroche, la remobilisation et l’accompagnement des jeunes et des jeunes en difficultés d'apprentissage par la mise en place d’une approche territoriale et pluridisciplinaire, d'actions de mentorat, de tutorat, de coaching, des programmes de volontariat et de service citoyen ou d'un accompagnement psychosocial afin de leur permettre d’élaborer leur projet de vie et professionnel ;
    - soutenir l'acquisition et le développement des compétences (dont les compétences numériques et linguistiques) pour les jeunes les plus éloignés de l'emploi et les jeunes peu ou pas qualifiés, ainsi que leur accompagnement et le suivi vers et dans l'emploi en renforçant le lien avec le monde du travail ;
    - promouvoir et proposer des formes d'enseignement plus inclusives et des innovations pédagogiques permettant notamment des passerelles entre enseignement ordinaire et spécialisé d'une part, et entre parcours éducatif et vie professionnelle d'autre part ;
    - soutenir la réussite et lutter contre le décrochage scolaire notamment par l’intensification des liens avec les services d’accrochage scolaire, des actions sur l'interface entre l’école, la famille et le jeune, et par le soutien au développement de méthodes pédagogiques et partenariales favorisant l’adhésion et le suivi.

    Le projet du Plan de relance wallon « Soutenir, dans le cadre de la garantie jeunesse, des actions pour limiter le décrochage scolaire lié à la crise sanitaire et à la formation à distance, et ce pour limiter le taux de NEETs » vise à favoriser l’accrochage scolaire et/ou l’insertion socioprofessionnelle des jeunes de 15 à 29 ans fréquentant des écoles secondaires d’enseignement général, technique, professionnel, l’enseignement en alternance, et la formation professionnelle pour adulte, ainsi que la prise en charge pluridisciplinaire des NEETs.

    Dans ce cadre, la Ministre de l’Éducation, Madame Désir et la Ministre de l’Enseignement supérieur, de promotion sociale et de l’aide à la jeunesse, Madame Glatigny ont été contactées, ainsi que leurs administrations, pour formaliser un accord de coopération. Une note présentant les contours de ce projet et les moyens budgétaires y associés sera présentée à la rentrée au Gouvernement wallon.

    Actuellement le FOREm réalise un cadastre de toutes les expériences de vie formatrices pouvant soutenir l’insertion des jeunes. Par ailleurs, une visite dans une structure novatrice « Charlewood » était organisée ce 11 juillet.

    Avec le Service citoyen et solidarité, le FOREm a également mis en place des mesures spécifiques pour les jeunes inscrits dans ces dispositifs particuliers de mobilisation ou remobilisation. Les services du FOREm ont ainsi mis en place des process particuliers pour ces expériences de vie formatrices. Les modalités de suivi lors de la période du stage d’insertion ont été affinées afin de permettre aux publics de conserver les bénéfices de ce stage tout en s’inscrivant dans des expériences de vies formatrices.