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La répartition des psychologues de première ligne en Brabant wallon

  • Session : 2021-2022
  • Année : 2022
  • N° : 631 (2021-2022) 1

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  • Question écrite du 27/06/2022
    • de HEYVAERT Laurent
    • à MORREALE Christie, Ministre de l'Emploi, de la Formation, de la Santé, de l'Action sociale et de l'Economie sociale, de l'Egalité des chances et des Droits des femmes
    Juste avant Noël 2021, une nouvelle convention a été signée entre l'INAMI, le SPF Santé et 32 centres de santé mentale. La bonne nouvelle, c'est que le budget du secteur quadruple, passant de 39 à 152 millions d'euros. L'évolution était nécessaire, car les besoins en santé mentale sont sous-évalués et encore plus dans le contexte actuel de pandémie.

    Chaque réseau doit également signer ces conventions avec ses prestataires.

    Le grand objectif de cette réforme est de prendre en considération les besoins locaux pour spécifiquement pouvoir toucher les publics plus reculés.

    Concrètement, la réforme prévoit une accessibilité renforcée des soins, mais aussi une meilleure prise en charge des frais. Une consultation psychologique individuelle reviendra à 11 euros, et à seulement 4 euros pour les bénéficiaires de l'intervention majorée.

    Le réseau 107 du Brabant wallon a essayé de trouver des psychologues de première ligne pour répondre aux besoins des citoyens. Au vu de la répartition des psychologues conventionnés en Brabant wallon, l'ouest du Brabant wallon se trouve avec des difficultés pour avoir des psychologues. En effet, sur la nonantaine de psychologues, seul 5 sont prévus pour tout l'ouest du Brabant wallon.

    La réforme devait tenir compte des besoins locaux pour spécifiquement toucher les publics les plus fragiles. Avec un indice socio-économique plus faible en Brabant wallon, l'ouest aurait-il pu prétendre à plus de psychologues ?

    Madame la Ministre peut-elle faire le point sur la réforme des soins de santé mentale et le déploiement des psychologues de première ligne ?

    Comment a-t-elle tenu compte des besoins des citoyens dans le déploiement ?

    Si des déséquilibres apparaissent, comment a-t-elle prévu de combler ces déséquilibres ?

    Je lui présente la situation de l'ouest du Brabant wallon, mais est ce que d'autres zones sont concernées par ce manque de psychologues ?

    Comment a-t-il prévu de tenir compte de cette situation dans le processus de Proxy Santé ?
  • Réponse du 13/07/2022
    • de MORREALE Christie
    Cette question prolonge celle que l'honorable membre m’adressait au mois de mars concernant la réforme de la santé mentale et en particulier la convention entre le Comité de l'assurance soins de santé de l'Institut national d’assurance maladie-invalidité (INAMI) et les réseaux de santé mentale concernant le financement des fonctions psychologiques dans la première ligne par le biais de réseaux et de partenariats locaux multidisciplinaires.

    Cependant, la plupart des questions qui me sont adressées relèvent de la compétence fédérale.

    L’approche impulsée par le Fédéral se veut coordonnée. Elle vise le renforcement de l'offre de soins psychiques de proximité, en particulier pour les groupes cibles vulnérables - décrits dans l’avis 9676 du Conseil supérieur de la santé sous le titre « Corona et Santé mentale : qu’avons-nous appris ? » - dans un effort de coopération la plus étroite possible avec les acteurs de la première ligne. Il s’agit donc de répondre à la préoccupation d’accessibilité géographique, pas seulement de cibler des publics dits « reculés » par rapport à l’offre.

    La convention de base que sont invités à signer les réseaux, dispose en son article 9 que les mêmes réseaux sont chargés de recruter les candidats psychologues conventionnés ou de passer convention avec des organisations reconnues qui disposent de ressources utiles dans ce cadre.

    En date du 1er mars, l’INAMI pressait les réseaux de parvenir à mobiliser et à déployer 50 % du budget mensuel dédié aux soins disponibles au 1er avril 2022 et d'évoluer vers au moins 75 % au 1er juin 2022.

    Il y a les moyens, et puis il y a les ressources : on ne peut que déplorer le fait que trop peu de psychologues conventionnés se présentent pour couvrir une zone comme celle de l’ouest du Brabant wallon. Là comme ailleurs, les coefficients de pondération utilisés pour couvrir les besoins estimés par zone d’action couverte par les réseaux ne changent pas fondamentalement le problème. Pour recruter des candidats signataires, psychologues indépendants ou organisations répondant aux critères de la convention, il faut qu’ils soient présents et partants, en nombre suffisant.

    Un état des lieux daté de mai 2022, montre une augmentation importante du nombre de conventions et du nombre d’heures disponibles pour les consultations, entre avril et mai – tous réseaux confondus. Par rapport au budget disponible, une augmentation des dépenses est observée en mai par rapport aux mois précédents – de même le nombre de bénéficiaires (nombre d’inclusions dans le dispositif) a positivement augmenté. Ce sont surtout les jeunes de 15 à 19 ans et les adultes entre 30 et 40 ans qui en ont bénéficié, et davantage de femmes que d’hommes. Les sessions individuelles rencontrent plus de succès que les sessions de groupe (encore peu intégrées dans les habitudes des prestataires comme des usagers).

    Cette évolution positive est peut-être encouragée par la prise de fonction effective d’au moins un coordinateur local par réseau à ce jour, même si des recrutements complémentaires sont encore à pourvoir dans certaines régions/réseaux.

    Comme je le rappelais, cette dynamique n’est pas de mon fait, mais bien celle du Fédéral et de l’INAMI. J’y suis attentive bien entendu, et j’attends beaucoup des Assises de la Première Ligne, Proxisanté, pour intégrer davantage la dimension de la santé mentale et sociale dans le champ riche et varié de la première ligne.

    Il convient de rappeler les objectifs de Proxisanté. En effet, la démarche se concentre sur les compétences régionales, en particulier l’organisation et la structuration des lignes d’aide et de soins, mais une attention est portée sur la politique menée par l’Autorité fédérale afin d’œuvrer en cohérence, notamment au regard du projet relatif aux soins intégrés de mon collègue Franck Vandenbroucke. Nos collaborateurs et Administrations ont bien convenu d’articuler les deux dimensions, Proxisanté et Soins intégrés, dans une recherche certes de cohérence, mais aussi de consolidation d’un dispositif par rapport à l’autre.

    L'honorable membre me demandait au mois de mars ce que j’avais prévu pour intégrer cette réforme dans le travail des Assises de la Première Ligne. Pour l’instant, les travaux battent leur plein. C’est un chantier important dont l’ambition est de déboucher sur un avant-projet de décret sur l’organisation de la première ligne en Wallonie, en se centrant sur les besoins des citoyens dans une vision intégrée.