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L'imposition de tests d'alcoolémie préalable à la conduite de trottinettes électriques

  • Session : 2021-2022
  • Année : 2022
  • N° : 410 (2021-2022) 1

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  • Question écrite du 27/06/2022
    • de MAROY Olivier
    • à DE BUE Valérie, Ministre de la Fonction publique, de l'Informatique, de la Simplification administrative, en charge des allocations familiales, du Tourisme, du Patrimoine et de la Sécurité routière
    Suite à une récente étude du CHU Saint-Pierre qui concluait qu'un tiers des accidentés la nuit en trottinettes électriques conduisaient sous influence de l'alcool, je proposais au sein de cette commission d'impliquer les sociétés de location et de les obliger à partager des consignes d'utilisation et/ou des messages de prévention.

    Récemment, la société Bolt a décidé d'aller plus loin en imposant un test d'alcoolémie pour ses trottinettes ! Concrètement, cela prend la forme d'un test cognitif sur l'application pour mesurer les réflexes de la personne. Le test est obligatoire entre 19h et 5h, uniquement les jeudis, vendredis et samedis. Actuellement, si le test est raté, l'application déconseille aux gens d'utiliser la trottinette. Dans le futur, l'application sera totalement bloquée en cas de test raté. L'utilisateur ne pourra donc pas déverrouiller la trottinette.

    Pour le moment, ce dispositif n'est présent qu'à Bruxelles.

    Madame la Ministre a-t-elle eu des contacts avec la société Bolt pour une éventuelle application de ce dispositif en Wallonie ? Quelle est sa position ? Est-ce le rôle des sociétés de location d'imposer un test d'alcoolémie ?

    Par ailleurs, ce test d'alcoolémie n'est pas contrôlé par les pouvoirs publics. Ne faudrait-il donc pas prévoir une certaine forme d'homologation ?
    Si le test cognitif est trop simple par exemple, il y a le risque de donner un faux sentiment de sécurité aux utilisateurs.
  • Réponse du 19/07/2022
    • de DE BUE Valérie
    Cette initiative privée attire l’attention des usagers sur l’incompatibilité entre l'alcool et la conduite d’une trottinette électrique. On ne peut que saluer l’initiative de cet opérateur pour tenter de faire baisser le nombre d’utilisateurs sous l’influence d’alcool.

    Nous ne disposons guère d’informations sur le test utilisé et sa fiabilité. Il s’agit vraisemblablement d’un test qui mesure le temps de réaction à trois changements d'image, sachant que l'alcool affecte la vitesse de réaction. Si le temps pris dépasse un certain seuil ou si l'utilisateur décide de ne pas passer le test, l'application ne permet pas de déverrouiller la trottinette partagée en libre-service. D’autres éléments que l’alcool peuvent être à l’origine d’un temps de réaction plus long et donc la portée du test sera plus large que la conduite sous influence de l’alcool.

    Comme expliqué, il ne s'agit pas réellement d'un test d'alcoolémie, mais plutôt d'un test de temps de réaction. Par ailleurs, le test présenté dans la presse n’empêche visiblement pas une autre personne d’effectuer le test à la place du conducteur.

    L’AWSR a eu de récents contacts avec cet opérateur afin de collaborer pour sensibiliser les utilisateurs aux règles de bonnes pratiques pour se déplacer en sécurité en trottinette électrique.

    Les trottinettes électriques sont devenues un mode important de mobilité dans de nombreuses villes. Ainsi, il apparaît de différentes enquêtes que la part modale des trottinettes partagées en flotte libre est significative et peut même être comparée au vélo partagé. Les trottinettes partagées répondent véritablement à une demande et peuvent faire partie intégrante de l’offre de mobilité, du moins dans les grandes villes.

    La loi du 15 mai 2022 entrée en vigueur ce 1er juillet 2022 renforce la sécurité routière des utilisateurs d'engins de déplacement, et en particulier de trottinettes électriques, via des règles plus strictes concernant leur usage sur la voie publique et vise aussi à permettre une meilleure organisation du stationnement, notamment des trottinettes ou des cycles en libre partage.

    Je me réjouis du travail réalisé pour fixer un cadre juridique clair pour les trottinettes électriques dans tout le pays. Celui-ci améliorera la sécurité de tous dans une approche de partage de la route.