Les découvertes archéologiques sur le site de l'hôpital psychiatrique "Les Marronniers" de Tournai

• Session : 2021-2022
• Année : 2022
• N° : 428 (2021-2022) 1

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• Question écrite du 28/06/2022

  • de AHALLOUCH Fatima
  • à DE BUE Valérie, Ministre de la Fonction publique, de l'Informatique, de la Simplification administrative, en charge des allocations familiales, du Tourisme, du Patrimoine et de la Sécurité routière
  À l'aune de travaux au centre régional psychiatrique « Les Marronniers » à Tournai, d'intéressantes découvertes ont été faites. Il s'agit d'une aile des fortifications Vauban qui entouraient la ville autrefois.
  
  Madame la Ministre a-t-elle eu connaissance de cette découverte ?
  
  Quelle suite sera-t-elle donnée à celle-ci et comment l'AWaP intervient-elle sur ce chantier ?
  
  Existe-t-il en Wallonie un programme de mise en valeur des sites des fortifications Vauban ?
  Si oui, en quoi consiste-t-il et comment celui-ci est-il soutenu par l'AWaP et mis en avant par le secteur touristique comme par exemple, le CGT ?

• Réponse du 19/07/2022

  • de DE BUE Valérie
  L’AWaP a effectivement procédé à une opération archéologique sur le site de l’hôpital psychiatrique « Les Marronniers » à Tournai. Elle a mis au jour des restes du bastion de la Reine, qui formait autrefois l’une des 5 pointes défensives de la citadelle. D’autres vestiges, tels un souterrain s’étirant sur 400 m de long et des éléments à mettre en rapport avec le siège de 1709, ont également été retrouvés.
  
  L’AWaP a largement communiqué sur ces découvertes et elle m’a tenue globalement informée de l’évolution des travaux qui se terminent actuellement. Comme indiqué dans la réponse du 15 juin 2022 à la question écrite 352 de Monsieur Agache, l’heure est aujourd’hui à la discussion avec l’aménageur pour préserver au mieux ces importants témoins du passé.
  
  Il n’existe pas de programme dédié spécifiquement à la mise en valeur des fortifications Vauban en Wallonie. À l’occasion de tricentenaires du décès de l’illustre poliorcète (un stratège spécialisé dans la guerre de siège), en 2007, de nombreuses études ont néanmoins été consacrées à son héritage architectural. Dans « L’œuvre de Vauban en territoire belge », le professeur Philippe Bragard, archéologue et historien des fortifications à l’Université catholique de Louvain, conclut : « Les vestiges actuels de son œuvre en territoire belge sont malheureusement ténus…  Ypres, Bouillon et Namur peuvent cependant prétendre montrer encore des témoins exemplaires hors de France de la créativité de Vauban en architecture militaire ».
  
  Certains de ces vestiges font donc pleinement partie d’attractions touristiques reconnues, comme à Namur et Bouillon, qui bénéficient toutes deux d’un programme touristique performant où l’étude des fortifications militaires occupe un rôle prépondérant. J’ajouterai qu’Ath et Dinant semblent encore avoir été créés ex-nihilo mais, pour les autres sites, même si l’on sait que Vauban est intervenu dans nos régions entre 1668 et 1707 – soit tout au long de ses années les plus productrices – les zones d’ombre sont nombreuses et il manque de monographies pour évaluer précisément l’ampleur des travaux, leur phasage et la part effective qu’il y a prise.