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La gestion sans pesticide des abords des infrastructures sportives

  • Session : 2021-2022
  • Année : 2022
  • N° : 691 (2021-2022) 1

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  • Question écrite du 28/06/2022
    • de WITSEL Thierry
    • à TELLIER Céline, Ministre de l'Environnement, de la Nature, de la Forêt, de la Ruralité et du Bien-être animal
    Le 16 juin, une matinée d'information s'est déroulée concernant la gestion sans pesticides des abords des infrastructures sportives à Saint-Ghislain.

    Ce sujet m'intéresse particulièrement, car il touche autant à la compétence de gestion des infrastructures sportives de Ministre Adrien Dolimont, mais aussi à la compétence « environnement » de Madame la Ministre.

    Le débat a déjà eu lieu concernant l'utilisation de pesticide sur les terrains, maintenant interdit. Il est en effet prouvé que les pesticides impactent la santé du sportif. Il est donc logique de mener une réflexion sur les pesticides au bord des terrains sportifs également.

    Quelles seront les suites accordées à cette rencontre relative à la gestion des pesticides aux abords des terrains ?

    Les machines de désherbage alternatif sont-elles déjà très usitées ?

    Quelles sont les autres alternatives aux pesticides aux abordes des terrains ?

    Travaille-t-elle de concert avec le Ministre Dolimont à ce sujet ?

    Quelles mesures spécifiques compte-t-elle implémenter sur le sujet ?
  • Réponse du 21/09/2022
    • de TELLIER Céline
    Suite à la rencontre de Saint-Ghislain, les conseillers techniques de l’ASBL Adalia 2.0 ont déjà eu un contact avec Saint-Ghislain Sport (qui accueillait la démonstration de machines au stade Saint-Lô) pour mettre en place une prairie fleurie. Un article résumant les événements principaux de cette journée paraîtra prochainement via le site web de l’association, les réseaux sociaux et une brochure (Info0phyto) distribuée à l’ensemble des communes, les GAL, les contrats de rivières, parcs naturels et jardineries labelisées de Wallonie. Ceci, afin d’inciter d’autres initiatives d’entretien et d’aménagements de ces infrastructures sportives avec une vision plus écologique et plus en accord avec la gestion différenciée dans son ensemble.

    La proposition de Règlement sur l’utilisation durable des pesticides (qui doit remplacer à terme la Directive-Cadre Pesticides), proposée par la Commission européenne ce 22 juin, met l’accent, dans ses objectifs, sur l’interdiction de tous les pesticides (quelle que soit leur origine) dans les zones sensibles telles que les zones urbaines et les zones protégées conformément à la Directive-cadre sur l’Eau.

    Ces objectifs rejoignent ceux de la déclaration de politique régionale et ceux de la réglementation wallonne en matière d’usage de produits phytopharmaceutiques (actuellement en cours de révision).

    Il n’est pas prévu de modifier ces objectifs et donc le principe du « zéro phyto » continuera de s’appliquer aux infrastructures sportives et à leurs abords.

    Les machines de désherbage alternatif sont utilisées dans un grand nombre de communes de la Région wallonne pour l’entretien des espaces publics, mais aussi pour des espaces privés (entreprises, intercommunales, écoles, hôpitaux, etc.). L’ASBL Adalia 2.0 en fait la promotion depuis de nombreuses années et a déjà réalisé plusieurs démonstrations de machines et rencontres sur ce sujet. Dans le domaine particulier des abords de terrain de sport, ces machines sont probablement déjà utilisées dans un certain nombre de communes, car l’entretien de ceux-ci peut être sous la responsabilité de la commune.

    D’autres alternatives existent pour l’entretien des abords d’infrastructures, nous renvoyons l’honorable membre vers le Guide de gestion « zéro pesticide » des terrains de sports réalisé par la Province de Liège (201903_GUIDE_V4_Bea_WEB.pdf (adalia.be).

    L’ASBL Adalia 2.0 met particulièrement en avant un mode de gestion qui fait moins intervenir le désherbage alternatif et qui fait préférentiellement appel à la tolérance à la végétation. Il est indispensable de repenser les espaces différemment et en ne voulant pas obtenir le même résultat qu’en utilisant des produits phytopharmaceutiques.

    Dans ce mode de gestion, il est parfois préférable d’enherber plutôt que de désherber. Il est également indispensable de repenser la structure des sols en favorisant des revêtements perméables et ne surtout pas s’orienter vers la facilité en bétonnant les espaces que l’on juge trop difficiles à désherber.

    Dans certains cas, la végétation spontanée doit quand même être limitée. Dès lors, il est intéressant de s’orienter vers des solutions qui limitent la repousse d’adventices. Il est par exemple possible d’opter pour différents paillages (minéral, organique ou synthétique) ou d’installer des plantes couvre-sols qui fleuriront en plus l’espace et pourront être bénéfiques pour les pollinisateurs.

    Pour les surfaces déjà végétalisées comme les pelouses, il est possible de pratiquer de la tonte différenciée qui permet à la fois d’obtenir un gain de temps (moins de tontes), mais aussi d’accueillir plus de biodiversité. Il est également possible d’opter pour un pré de fauche ou une prairie fleurie qui ne nécessite qu’une à deux interventions par an. Enfin, dans certains contextes, l'éco pâturage peut s'avérer être un choix judicieux qui allie une gestion très peu chronophage avec un message écologique et pédagogique très fort et apprécié.

    Concernant les interactions entre environnement et sport sur le terrain, l’ASBL ADALIA 2.0, qui encadre les gestionnaires d’infrastructures sportives pour les accompagner dans la mise en œuvre du « zéro phyto », travaille de concert avec l’AES (association des établissements sportifs).

    Les abords des terrains de sport sont des espaces publics ou privés accessibles au public. En ce sens, ils sont en « 0 phyto » depuis déjà le 1er juin 2018. En outre, les terrains revêtus non cultivables (TRNC) reliés à un réseau de collecte des eaux (trottoirs, filets d’eau ...) sont en « 0 phyto » depuis 2014. Pour ces zones-là, il est donc à l’heure actuelle impossible d’utiliser un produit afin de les désherber (qu’il soit synthétique, labellisé bio, d’ordre ménager comme le sel ou le vinaigre ou d’origine naturelle).

    Des mesures spécifiques à l’usage des produits phytopharmaceutiques sont donc déjà en place.

    L’ASBL Adalia 2.0 est subventionnée par le SPW. Elle compte notamment dans ses missions de conseiller, former et aider les gestionnaires pour une gestion plus écologique des espaces verts. Adalia 2.0 fournit également une aide pour la communication/sensibilisation, essentielle dans le processus de transition vers le « zéro pesticide ». Par ailleurs, elle travaille de manière complémentaire avec l’ASBL Ecowal qui a pour but de proposer des aménagements végétaux écologiques ainsi que des solutions techniques pour la végétalisation.