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Les routes plus meurtrières en Wallonie que dans les autres régions belges

  • Session : 2021-2022
  • Année : 2022
  • N° : 435 (2021-2022) 1

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  • Question écrite du 28/06/2022
    • de AHALLOUCH Fatima
    • à DE BUE Valérie, Ministre de la Fonction publique, de l'Informatique, de la Simplification administrative, en charge des allocations familiales, du Tourisme, du Patrimoine et de la Sécurité routière
    Les routes wallonnes sont, proportionnellement, les plus meurtrières de Belgique, selon les dernières statistiques fournies par Statbel portant sur l'année 2021. Le sud du pays a déploré 198 morts sur ses routes, contre 310 au nord. C'est en rapportant ce chiffre sur le nombre d'habitants que la disparité entre les deux régions est la plus manifeste. Ainsi, en 2021, la Flandre a déploré 46,27 tués par million d'habitants, contre 54,06 en Wallonie.

    Une autre donnée vient confirmer la plus grande létalité des routes wallonnes : le taux de mortalité par accident. Les routes wallonnes ont comptabilisé l'année dernière 9 893 accidents, dont 187 mortels, soit un accident sur 52. Au nord du pays, cette proportion tombe à un sur 72.

    Cette différence se retrouve d'ailleurs dans la législation sur la vitesse. Ainsi, la Flandre a opté pour une vitesse maximale de 70 km/h sur la plupart des routes hors agglomération, là où la Wallonie a conservé la limitation de 90 km/heure. « La Flandre avait adopté cette limitation en 2016, à la suite de la régionalisation de la compétence de la sécurité routière, justement parce que son territoire est davantage urbanisé. L'impact se mesure concrètement : en Wallonie, 20 % des accidents ont lieu en dehors des agglomérations, contre 4 % en Flandre », analyse Belinda Demattia, porte-parole de l'Agence wallonne pour la sécurité routière.

    Quels facteurs peuvent expliquer cette différence ?

    Comment diminuer les excès de vitesse hors agglomération en Wallonie ?

    Pourquoi maintenir la limitation de vitesse de 90 km/h hors agglomération ?

    L'emploi des vélos électriques plus rapides ne devrait-il pas être contrôlé vu la hausse des accidents en vélo ?

    Que préconise Madame la Ministre ?
  • Réponse du 19/07/2022
    • de DE BUE Valérie
    Le taux de mortalité sur les routes est en effet plus élevé en Wallonie qu’en Flandre.
    La Wallonie a cependant largement progressé en matière de sécurité ces dernières années : le taux de mortalité sur les routes a baissé de – 55 % en 10 ans (2011-2021) et de – 38 % si on compare 2019 à 2021 en Flandre : -37 % et – 6 % et pour la Belgique : -46 % et –23 %.
    La comparaison entre les régions est un exercice complexe, car les causes de l’insécurité routière sont multiples : population, infrastructures et aménagements, réseau routier, culture, densité d’urbanisation, parc en circulation/trafic, politiques de répression…

    Pendant longtemps, il y avait plus de contrôles de vitesse en Flandre qu’en Wallonie en raison du nombre plus élevé de radars.
    Depuis 2019, la Wallonie a décidé d’augmenter le nombre de radars pour lutter contre la vitesse. Le nombre de radars sur les routes wallonnes a ainsi doublé.
    Leur présence plus importante permet d’augmenter le risque objectif d’être contrôlé et la réduction de la vitesse.
    Il est évidemment important et primordial d’assurer l’effectivité de la sanction.
    Enfin, on note également des différences de comportement selon la région : on a tendance à davantage transgresser les règles en Wallonie (alcool et vitesse).

    Dans la mesure où la vitesse excessive ou inadaptée est l’une des causes majeures des accidents de la route et constitue un facteur aggravant, de nombreuses actions sont entreprises sur notre territoire :
    Les contrôles de vitesse et notamment les marathons organisés 2 fois par an par la Police et largement annoncés dans les médias représentent un outil important pour lutter contre la vitesse excessive.
    L’augmentation des radars en Wallonie participe également à diminuer la vitesse sur nos routes.
    De même, les campagnes de sensibilisation sont régulièrement menées par l’AWSR à ce sujet et se poursuivront encore de manière continuelle.

    Quant au choix de maintenir la limitation de vitesse de 90 km/h hors agglomération, celui-ci doit s’analyser au regard du contexte.
    En Flandre, au moment du changement de législation, environ deux tiers de ces routes étaient déjà limités à 70 km/h. Cette modification venait donc confirmer la pratique existante.
    Cela s’explique par le fait que la Flandre est une région densément peuplée avec de nombreuses habitations et zones bâties le long de ces routes.

    La Wallonie est moins densément peuplée et les routes à deux bandes sont moins fréquemment bordées d’habitations.
    Le Gouvernement wallon a donc décidé de faire respecter le 70 km/h là où c’est nécessaire (périphérie, zone commerciale…) au lieu de généraliser la limitation à des endroits où cela ne se justifie pas.
    Rappelons, et cela est important, qu’une limitation de vitesse qui n’est pas crédible risque d’être moins bien respectée par les usagers.

    S’agissant de l’emploi des vélos électriques, notant que l’augmentation du nombre d’accidents de cyclistes ces derniers mois concerne les Région flamande et bruxelloise.
    En Wallonie, le nombre d’accidents corporels impliquant des cyclistes et le nombre de cyclistes blessés ont diminué, respectivement de 14 et 15 % au cours du premier trimestre 2022 par rapport à 2021. L’AWSR suivra l’évolution dans les prochains mois.

    Le fait de contrôler les vélos électriques au niveau du débridage, comme c’est le cas pour les cyclomoteurs, peut en effet être utile pour la sécurité routière.
    Dans le cadre de mes compétences, il s’agit avant tout de sensibiliser les cyclistes au risque de débridage.
    L’AWSR a effectué des communications à cet égard. Elle est également chargée de sensibiliser les vélocistes à cette pratique.

    Enfin, l’AWSR propose des formations sur l’utilisation du vélo en toute sécurité, dont notamment un module spécifique sur le vélo à assistance électrique et les dangers du débridage.
    Ces ateliers proposés aux communes, entreprises et associations comportent également une partie pratique qui consiste en des mises en situation et des exercices d’adresse afin de mieux appréhender le vélo électrique.