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La nouvelle campagne BOB

  • Session : 2021-2022
  • Année : 2022
  • N° : 436 (2021-2022) 1

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  • Question écrite du 28/06/2022
    • de AHALLOUCH Fatima
    • à DE BUE Valérie, Ministre de la Fonction publique, de l'Informatique, de la Simplification administrative, en charge des allocations familiales, du Tourisme, du Patrimoine et de la Sécurité routière
    Barbecues, festivals, soirées entre amis, après deux années au ralenti, l'été 2022 devrait être festif, avec le risque d'une consommation excessive d'alcool. Le taux de conducteurs ou piétons avec une alcoolémie positive parmi les testés est près de deux fois plus élevées en Wallonie que dans les autres régions (12 % versus 7 % en Flandre et 6 % à Bruxelles).

    Une nouvelle enquête européenne, menée dans 11 pays, montre que le Belge est celui qui avoue le plus rouler en étant au-dessus de la limite autorisée en matière d'alcool : 19 % des conducteurs belges roulent en ayant dépassé la limite d'alcool autorisée, et ce, « sans en ressentir l'effet » contre 9 % en moyenne en Europe. On estime raisonnablement, sur base d'études européennes, que la conduite sous influence d'alcool est responsable d'un accident mortel sur 4 (25 %).

    Ces chiffres sont divulgués alors que la police fédérale et l'Institut de la sécurité routière Vias ont lancé une nouvelle campagne BOB, en collaboration avec leurs partenaires, l'union professionnelle des entreprises d'assurances Assuralia et l'ASBL Brasseurs belges. Les chiffres démontrent la sous-estimation du conducteur belge de l'impact de l'alcool au volant. Selon les données chiffrées en Belgique, près d'un accident sur huit est causé par un conducteur qui a trop bu en période estivale.

    Qu'est-ce que Madame la Ministre attend de cette nouvelle campagne BOB ?

    Les mesures du comportement en matière d'alcool au volant constituent un instrument intéressant, permettant de cerner, avec exactitude, l'ampleur du problème. Que disent ces études aujourd'hui sur le manque de conscience du conducteur belge ?

    Depuis 1995, les brasseurs belges financent la moitié du budget de la campagne. Cet investissement s'inscrit dans les efforts du secteur pour promouvoir une consommation responsable de la bière.

    Mène-t-elle des contacts avec les brasseries ou autres lieux de distribution dans ce cadre ?

    Quelles autres solutions propose-t-elle au problème de l'alcool au volant ?
  • Réponse du 19/07/2022
    • de DE BUE Valérie
    La campagne BOB est une campagne nationale menée par l’institut Vias en collaboration avec la Police.
    L’objectif est d’augmenter le nombre de contrôles d’alcoolémie menés par la Police pendant la période estivale, propice à la consommation d’alcool.
    Les Brasseurs belges contribuent effectivement financièrement à cette campagne en tant que sponsors, de même qu’Assuralia.
    Compte tenu du nombre d’accidents dus à l’alcool au volant et à l’ampleur de ce phénomène à la sortie de la crise sanitaire où les esprits sont à la fête, j’encourage évidemment cette campagne combinant prévention et répression et espère qu’elle connaîtra un vif succès.
    L’objectif étant que cette approche visant une augmentation du risque subjectif et objectif de se faire contrôler entraîne une baisse du nombre de conducteurs sous l’influence de l’alcool au volant.

    Les mesures du comportement en matière d'alcool permettent effectivement d’examiner l'ampleur du problème lié à l’alcool au volant.
    Selon une étude menée en 2019 (https://www.vias.be/publications/ESRA%202018%20Thematic%20Report%20No%205%20DUI/ESRA_2018_Thematic_Report_No_5_DUI.pdf), il ressort que :
    * 33 % des Belges ont déclaré avoir conduit après avoir bu de l’alcool au moins une fois au cours des 30 derniers jours contre 21 % pour la moyenne EU.
    * En termes d’acceptabilité personnelle, 3 % des Belges jugent acceptable qu’ils puissent (eux-mêmes) reprendre le volant en étant au-dessus de la limite d’alcool, contre moins de 2 % pour la moyenne EU.
    * En termes d’acceptabilité sociale, près de 5 % des Belges jugent acceptable de conduire en étant probablement au-dessus de la limite légale d’alcool contre 4 % pour la moyenne EU.
    * 15 % des Belges ont confiance dans leurs capacités de conduite après avoir bu un verre d’alcool contre 13 % moyenne EU

    Compte tenu de ces chiffres et statistiques, de nombreuses actions sont menées régulièrement afin de lutter contre l’alcool au volant.
    Ainsi, chaque année, l’AWSR organise des campagnes de sensibilisation portant sur la conduite sous l’influence d’alcool à travers les réseaux sociaux de l’agence, son site internet, un module de formation spécifique sur le thème de la conduite sous influence au sens large (drogues, alcool et médicaments), distribution d’éthylotests jetables dans les festivals de l’été, clubs sportifs, mouvements de jeunesse et les émissions Contacts diffusées sur la RTBF.

    J’ai en outre souhaité apporter une solution plus concrète à cette problématique afin de permettre aux conducteurs wallons de mesurer leur alcoolémie et d’adopter une attitude responsable : le placement d’éthylobornes interactives dans plusieurs lieux festifs en guise d’opération pilote, lancée le 17 juin dernier.
    L’objectif est de sensibiliser les conducteurs wallons aux risques de l’alcool au volant, de provoquer un déclic en la matière.
    Proposée comme un outil de sensibilisation, la borne accompagne le test d’alcoolémie par des messages de prévention et par la promotion des alternatives en vue de provoquer un changement de comportement.
    À cette occasion, les fêtards peuvent se rendre compte combien il peut s’avérer dangereux de boire, ce qui peut paraître peu d’alcool, quand on doit encore conduire.
    La borne permet ainsi de les amener à faire le bon choix en s’arrêtant à temps avant de reprendre le volant.
    Dans un premier temps, ce sont six établissements festifs (L’Acte 3, le Doktor Jack, le Domaine du blé, l’Amusoir, le Happy’s et le Knokke Out) du Brabant-Wallon qui sont actuellement équipés de ces bornes.
    Afin de couvrir l’ensemble de la Wallonie avant la fin de l’année, les bornes seront déplacées chaque mois dans des lieux de fêtes et salles de concert d’une autre province. Au total, une trentaine d’établissements auront testé les bornes d’ici le mois de décembre.
    Une évaluation est prévue tout au long du projet par l’AWSR. Elle a principalement pour but d’évaluer l’utilisation et l’efficacité des bornes. Les conducteurs ayant consommé de l’alcool utilisent-ils la borne ? Adaptent-ils leur comportement suite à l’utilisation de la borne ?

    Les éléments seront analysés progressivement et les résultats sont attendus pour la fin d’année, à l’issue de l’opération pilote.

    Cette évaluation permettra de se positionner quant à la suite de ce dispositif qui pourrait être poursuivi dès 2023, via d’autres moyens et dans d’autres établissements.