à DE BUE Valérie, Ministre de la Fonction publique, de l'Informatique, de la Simplification administrative, en charge des allocations familiales, du Tourisme, du Patrimoine et de la Sécurité routière
Durant 48 heures, des contrôles ciblant entre autres l'usage du GSM au volant ont eu lieu partout dans le pays. Sauf s'il est placé dans un support spécifique, l'usage du téléphone constitue une infraction du troisième degré, avec un montant de la perception immédiate passé à 174 euros.
La Police fédérale de la route a tiré le bilan de l'action nationale menée contre la distraction au volant, mardi et mercredi. En tout, 2 445 infractions ont été constatées (dont 2 331 concernaient l'usage du GSM) et 503 permis ont été retirés. L'inattention au volant serait à l'origine d'un quart des accidents de la route !
En tant que responsable de la promotion, de la sensibilisation et de l'information en matière de sécurité routière, quel bilan tire Madame la Ministre suite à cette opération d'envergure ?
Quelles sont les actions menées afin de lutter contre la distraction au volant en Wallonie ?
Quel public est le plus distrait au volant ?
Compte-t-elle mener des actions spécifiques en Wallonie contre l'usage du GSM au volant ?
Réponse du 19/07/2022
de DE BUE Valérie
La distraction au volant est effectivement l’une des causes principales des accidents de la route.
L’usage du téléphone au volant affecte la conduite : le conducteur réagit moins vite, sa perception est impactée et sa maîtrise du véhicule diminue. Ces éléments font prendre des risques et mettent en danger les autres usagers.
La grande opération nationale contre la distraction au volant menée par la police fédérale et les zones de police locale, permet non seulement de sensibiliser les usagers aux dangers de l'usage du téléphone et des autres formes de distraction au volant, mais également de leur rappeler qu’outre le risque d’accident, le risque de se faire contrôler existe également. Je suis bien évidemment sensible à ces résultats qui démontrent l’importance de poursuivre la sensibilisation des usagers aux risques de la distraction au volant.
En mai 2022, l’AWSR a publié une étude sur l’usage du téléphone au volant qui révélait les caractéristiques fréquentes des conducteurs qui utilisent le plus souvent leur téléphone au volant en le tenant en main. Cette étude relève trois éléments principaux :
1° Des jeunes hommes De manière générale, les hommes sont plus nombreux que les femmes à utiliser leur téléphone au volant. Parmi les Wallons qui téléphonent avec leur GSM en main en conduisant, on retrouve ainsi 58 % d’hommes (et 42 % de femmes). On constate également que les jeunes, génération plutôt connectée, sont aussi de plus fervents utilisateurs du téléphone au volant. Près de la moitié des 18-34 ans (47 %) envoient des messages (SMS ou emails) en conduisant contre seulement 3 % pour les conducteurs âgés de plus de 55 ans.
2° Des conducteurs professionnels L’usage du téléphone au volant est plus fréquent lors des déplacements professionnels en voiture. 42 % des conducteurs professionnels téléphonent avec leur téléphone en main contre 18 % pour les autres. Le fait d’avoir un véhicule de société semblerait également être un facteur favorisant l’usage du téléphone au volant. Un quart des conducteurs qui en possèdent une, téléphonent avec leur GSM en main, contre 15 % de ceux qui utilisent un véhicule privé.
De nombreux KM Les conducteurs qui roulent beaucoup sont davantage représentés. Ainsi, ceux qui parcourent plus de 30 000 km par an sont près de 2 fois plus nombreux que les autres (28 % contre 15 %) à téléphoner au volant.
L’AWSR mène régulièrement des campagnes de sensibilisation en matière de distraction au volant. La dernière a été réalisée en mai dernier. L’objectif était de rappeler les risques liés à l’utilisation du téléphone au volant, même lorsqu’il est fixé à la voiture. Ainsi, des affiches le long des routes rappelaient que consulter son téléphone au volant équivaut à rouler sans voir la route. La campagne a également été diffusée sur les réseaux sociaux pour sensibiliser au fait que lire un message ou consulter une notification nous déconnecte complètement de la route. Le message a par ailleurs été floqué sur 170 véhicules de Police qui circulent quotidiennement en Wallonie afin de toucher les automobilistes au quotidien. L’AWSR communique également régulièrement à ce sujet sur ses réseaux sociaux.
En parallèle, l’AWSR propose un module de formation spécifique sur la distraction au volant. Ce dernier s’adresse aux entreprises, communes ou associations. Il s’agit d’une formation interactive lors de laquelle les participants sont notamment invités à réaliser des exercices pratiques pour expérimenter l’impact de la distraction sur l’attention et la difficulté de faire deux choses en même temps. Des solutions sont ensuite proposées pour ne pas se laisser distraire au volant.