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La mobilité en milieu rural

  • Session : 2021-2022
  • Année : 2022
  • N° : 1008 (2021-2022) 1

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  • Question écrite du 29/06/2022
    • de CRUCKE Jean-Luc
    • à HENRY Philippe, Ministre du Climat, de l'Energie, de la Mobilité et des Infrastructures
    Un bus le matin, un bus le soir, pas un durant les week-ends et vacances scolaires. C'est le constat pour de nombreux villages wallons. Dès lors, comment inciter la population à se détourner du tout-à-la-voiture ?

    Voici un exemple parmi tant d'autres. Le Bourgmestre de Celles voudrait offrir des alternatives à sa population, surtout à l'heure où le prix des carburants flambe et où on doit satisfaire à certaines contraintes écologiques. Sa commune est coupée en deux par la N58. C'est grâce à cet axe qu'une ligne express du TEC fait un arrêt sur son territoire entre Tournai et Renaix, mais cette voie est dangereuse pour qui voudrait se déplacer à vélo.

    En dehors de cette route, certes l'usage de la bicyclette est plus aisé, mais ce sont alors les dessertes locales de bus qui sont faibles voire font défaut.

    La situation vécue à Celles peut probablement être extrapolée à de nombreuses autres communes sur le territoire wallon.

    Pourtant, le Bourgmestre cellois a des idées, notamment la création d'un mobipôle le long de la N58, un endroit où on pourrait garer sa voiture ou laisser son vélo en sécurité pour switcher vers le bus et rejoindre les villes voisines. Qui dit voirie régionale, dit investissements par le SPW. Une meilleure cadence de bus, il y songe, mais connaît déjà la réponse du TEC.

    Monsieur le Ministre attend-il qu'une ligne soit rentable pour être créée, maintenue, voire développée ?

    Puisqu'il s'agit d'un service public et que le Gouvernement s'inscrit dans le développement d'une mobilité alternative, quels efforts va-t-il réaliser pour les zones rurales ?

    A-t-il fixé des priorités ?

    Comment va-t-il développer les mobipôles et mettre en œuvre sa stratégie régionale de mobilité en milieu rural ?

    Bref, comment va-t-il rendre le TEC attractif si certaines communes n'ont d'autre choix que la voiture ? Le Bourgmestre de Celles et de nombreuses autres communes continuent d'espérer une attention en la matière.
  • Réponse du 06/09/2022
    • de HENRY Philippe
    J’ai déjà, à plusieurs reprises, partagé ma volonté de développer le transport en commun en Wallonie et de favoriser son usage intermodal pour mieux connecter le territoire aux pôles principaux de la Wallonie.

    De manière générale, il est évident que les flux de mobilité ne sont pas les mêmes entre Couillet et Gilly qu’entre Escalette et Dergneau, pour prendre l’exemple de la commune de l’honorable membre. La réponse à y apporter ne doit donc pas être la même.

    Quant à Celles, qu’il cite, il s’agit d’un exemple intéressant en termes de développement et d’intermodalité.

    Depuis septembre 2021, une nouvelle ligne Express a été mise en service par le TEC sur la liaison Renaix – Mont de l’Enclus- Celles – Tournai. Cette liaison connecte directement le PAE de Tournai Ouest au sud et Renaix au nord. La Commune de Celles dispose ainsi d’une connexion sur le réseau de transport public structurant par cette ligne express E42.

    Une évaluation de cette offre récemment déployée sera réalisée en 2023. Lors de l’Organe de consultation du bassin de mobilité du Hainaut de printemps 2021, il avait été acté que la ligne effectue pour l’instant une boucle dans Celles (place verte) à défaut d’aménagement de cheminements en modes actifs de et vers la N48.

    Le droit de tirage PIMACI offre en effet à présent l’opportunité de développer un mobipôle au croisement de la N48 et la N391 où pourra s’arrêter la ligne Express et de développer des aménagements cyclopiétons sécurisés entre ce mobipôle et le centre du village.

    J’encourage donc vivement la commune à soumettre ce projet pour le volet intermodalité de son plan d’investissement PIMACI.

    Au-delà cette ligne Express récemment mise en œuvre, dans cette même zone, les lignes Péruwelz-Renaix et Renaix-Tournai sont également déployées depuis peu, et offrent des solutions efficaces, fréquentes, rapides et confortables pour les usagers concernés.

    De plus, le réseau TEC de la zone de Celles sera redéployé dans le cadre de l’étude de la zone pluricommunale de Tournai qui sera initiée en 2024.

    Lorsqu’il me demande si « j’attends qu'une ligne soit rentable pour être créée, maintenue, voire développée », je ne peux que lui répondre – et j’imagine qu’il le sait bien – que le transport public n’est simplement pas rentable. Il s’agit d’un service public, et non d’un service commercial. Si nous devions mettre en place uniquement des bus rentables, je ne pense pas qu’il en circulerait encore beaucoup en Wallonie comme ailleurs.

    Bien entendu, cela n’empêche pas de viser une certaine efficacité économique et écologique dans l’utilisation des deniers publics.

    Je tiens enfin à rappeler que l’offre kilométrique du TEC est en croissance de 10 % entre le début et la fin de la législature. C’est très conséquent, et cela comporte des améliorations aussi bien dans les villes qu’en milieu rural.