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Les nouvelles mesures de sécurité suite à un nouvel accident mortel de cycliste à Namur

  • Session : 2021-2022
  • Année : 2022
  • N° : 446 (2021-2022) 1

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  • Question écrite du 05/07/2022
    • de GROVONIUS Gwenaëlle
    • à DE BUE Valérie, Ministre de la Fonction publique, de l'Informatique, de la Simplification administrative, en charge des allocations familiales, du Tourisme, du Patrimoine et de la Sécurité routière
    Ce jeudi 16 juin, une cycliste namuroise a perdu la vie dans une collision avec une voiture. Sa mort s'ajoute aux 74 cyclistes tués en 2021, et aux 10 118 blessés que l'administration a recensés en 2020. Ces chiffres font de la Belgique l'un des plus mauvais élèves européens en la matière. Seule la Roumanie fait pire que nous.

    Ce 24 juin, des citoyens cyclistes ont décidé de manifester et ont demandé à rencontrer Madame la Ministre et son collègue Philippe Henry, pour leur faire part de leur sentiment d'insécurité sur la route.

    À l'heure où la mobilité douce gagne du terrain et où la montée des prix du carburant pousse un nombre croissant de Belges à se tourner vers le vélo, il est temps de joindre les actes à la parole, et de mener une véritable politique protégeant les usagers faibles. Toutes les ressources, études et associations, existent pour nous guider au mieux dans la réalisation des meilleurs aménagements possibles.

    Les manifestants ont pu rencontrer des représentants de Monsieur Philippe Henry. Par contre, ils n'ont pas pu rencontrer ni Madame la Ministre ni un de ses représentants.

    Quelles étaient leurs revendications ?

    Quelles seront les réponses à apporter au sentiment d'insécurité croissante des cyclistes ?

    Existe-t-il un cadastre d'identification des points de circulation les plus insécurisants pour les cyclistes et des lieux les plus accidentogènes qui permettrait de prioriser les aménagements à réaliser ?
  • Réponse du 28/07/2022
    • de DE BUE Valérie
    Le rassemblement a eu lieu le vendredi 24 juin en fin de journée devant le cabinet du Ministre Philippe Henry, en charge de la mobilité et des infrastructures. La manifestation concernait l'infrastructure, ce qui fait que je n'étais pas formellement invitée. J'ai néanmoins transmis par courriel aux manifestants les explications sur mon plan des 10 mesures prioritaires dont plusieurs concernent la sécurité des cyclistes tout en restant disposée pour d’autres contacts.

    En 2020, les États généraux wallons de la sécurité routière ont réfléchi aux moyens d’atteindre les ambitieux objectifs du Gouvernement en termes de sécurité routière sur base de plusieurs thématiques. La sécurité des cyclistes était un facteur d’attention des groupes de travail et de la consultation citoyenne.

    La réflexion a conduit à plusieurs recommandations en la matière. L’ensemble de ces recommandations s’articule autour de la notion de partage de la route.

    Il s’agit de ne pas se comporter uniquement comme un piéton lorsque nous marchons, comme un cycliste lorsque nous pédalons ou comme un automobiliste lorsque nous circulons en voiture. Il s’agit de devenir les usagers d’une route partagée, conscients des réalités et des dangers de chaque mode de déplacement et bienveillants envers les autres.

    Cette notion de partage de la route est essentielle pour diminuer l’insécurité routière et le nombre de victimes sur le réseau routier wallon.

    C’est pourquoi elle se trouve au centre des 10 mesures prioritaires pour la sécurité en Wallonie que j’ai développé à l’issue des États généraux de la sécurité routière.

    Sur cette base, le fait de favoriser des zones avec une vitesse apaisée où les cyclistes et le trafic motorisé peuvent partager la route avec plus de sécurité constitue une de mes mesures. Les statistiques 2021 indiquent que 79 % des accidents corporels impliquant un cycliste se sont produits en agglomération. J’ai donc priorisé le fait de réduire la vitesse de circulation dans certaines zones en agglomération en intensifiant la mise en place localisée de zones 30 ou 20 km/h, cela dans le souci de protection des usagers vulnérables tels que les cyclistes.

    D’autres recommandations comme l'autorisation aux enfants de circuler sur les trottoirs à vélo jusqu'à 12 ans ou l'interdiction des cyclomoteurs sur les pistes cyclables relèvent du Code de la route et sont de compétence fédérale. Dans le cadre des travaux de la révision complète du Code de la route, je puis déjà annoncer que nous avons obtenu l'élévation de l'âge à 12 ans permettant aux enfants de rouler à vélo sur les trottoirs.

    S’agissant plus spécifiquement des déplacements domicile-école, je veille aussi à promouvoir les Vélobus, au même titre que les pédibus afin d’encadrer des déplacements sûrs, notamment via l’octroi de subventions aux ASBL et communes qui organisent un tel accompagnement des enfants.

    D’autres mesures encore, plus spécifiquement liées aux infrastructures, relèvent quant à elles du domaine de mon collègue, Philippe Henry.

    Une cartographie des accidents de vélos est bien disponible, mais elle ne permet guère de réellement identifier des lieux dits accidentogènes. La carte des accidents de vélos reflète plutôt la pratique du vélo : dans les agglomérations et les zones où on roule plus à vélo, il y a plus d’accidents et dans les zones où on roule peu à vélo, il y en a moins ou pas.

    En qualité de Ministre de la Sécurité routière, j’accorde une attention particulière à la sensibilisation et à la formation.

    Les actions de sensibilisation se déclinent en campagnes d’affichage et des communications sur les réseaux sociaux avec un focus sur un domaine particulier, comme par exemple les cyclistes.

    La formation aux deux-roues se réalise dans le cadre de subventions accordées pour le développement de projets en matière d’éducation à la sécurité routière (EMSR) via différents outils pédagogiques.

    Ces formations permettent d’inculquer aux jeunes cyclistes les bonnes pratiques en la matière, celles-ci étant fondamentales pour leur propre sécurité et celle de tous les usagers.

    À cet effet, le brevet du cycliste que je soutiens au moyen d’une subvention représente une étape clé dans le processus d’apprentissages des déplacements sûrs en vélo et en autonomie. L’AWSR forme également notamment les seniors en la matière.