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Le raton laveur en Wallonie

  • Session : 2021-2022
  • Année : 2022
  • N° : 716 (2021-2022) 1

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  • Question écrite du 07/07/2022
    • de LEPINE Jean-Pierre
    • à TELLIER Céline, Ministre de l'Environnement, de la Nature, de la Forêt, de la Ruralité et du Bien-être animal
    Le raton laveur a été importé de l'Amérique du Nord dès les années 30 pour sa fourrure et il semble qu'il se plaît énormément dans nos forêts.

    Malheureusement, il a un impact sur la biodiversité et sa présence ne va pas sans poser son lot de questions, notamment d'ordre sanitaire.

    En effet, dès le mois de mai, il se reproduit aisément et n'hésite plus à envahir les jardins, poulaillers, mais aussi les greniers, le compost et les poubelles. Il vole les œufs dans les nichoirs, les fruits et légumes dans les jardins, les croquettes des chats, les graines des poules.

    La question de la « coexistence » avec cet animal se pose dès lors à nous, d'autant que la baylisascariase, une affection rare, néanmoins inquiétante, due à l'ascaride du raton laveur, représente un danger sanitaire pour les hommes et les chiens, tout comme la leptospirose ou encore la rage.

    Afin que les particuliers se prémunissent des risques encourus par la présence du raton laveur dans nos contrées et adoptent les comportements adéquats, une campagne de sensibilisation est-elle en cours d'élaboration ?

    Le raton laveur ayant une potentialité de reproduction extrêmement importante (il peut faire jusqu'à neuf petits par portée, une fois par an), que compte faire Madame la Ministre pour en limiter la propagation ?
  • Réponse du 17/10/2022
    • de TELLIER Céline
    Le raton laveur est en effet reconnu comme étant un réservoir important de zoonoses, incluant différents virus, des bactéries et des vers parasites. Parmi les mammifères exotiques installés en Wallonie, il est sans conteste l’une des espèces qui présentent le risque sanitaire le plus important, en lien avec sa propension à fréquenter les abords immédiats des habitations. La transmission d’agents pathogènes peut s’effectuer par le biais de la consommation de fruits ou de légumes souillés par de l’urine ou par des excréments ainsi que par contact direct avec les animaux.

    Au vu de l’état de l’invasion et des effectifs élevés de l’espèce au sud du sillon sambro-mosan, l’élimination de cette espèce sur notre territoire n’est malheureusement plus un objectif atteignable. Cependant, il est encore possible de réguler l’espèce afin de tenter d’en limiter les dégâts. Ainsi, j’ai demandé à mes services de réaliser une identification des zones prioritaires d’intervention, tenant compte de la présence d’espèces sensibles, ainsi que la réalisation d’un plan de lutte détaillé. Ce plan pourra s’appuyer sur le test de lutte pilote qui a été mené en zone de peste porcine africaine durant les années passées.

    Le raton laveur étant une espèce de la liste des espèces exotiques envahissantes (EEE) préoccupantes pour l’Union européenne au sens du règlement européen 1143/2014, sa détention, son transport et son commerce sont déjà actuellement interdits. De plus, un arrêté du Gouvernement wallon sur les EEE va permettre l’opérationnalisation d’un plan de lutte et la délivrance d’agréments pour permettre à des opérateurs d’intervenir chez les particuliers en cas de nuisance.

    Une campagne de communication est en cours de préparation auprès de mes services, non seulement pour sensibiliser la population à la nécessité de lutter contre le raton laveur, mais également contre toute une série d’autres EEE. Cette campagne aura également comme but d’informer les différents acteurs de la société sur les conséquences de l’adoption de l’AGW mentionné plus haut.