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Le référendum d'indépendance de l'Ecosse

  • Session : 2021-2022
  • Année : 2022
  • N° : 236 (2021-2022) 1

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  • Question écrite du 08/07/2022
    • de GARDIER Charles
    • à DI RUPO Elio, Ministre-Président du Gouvernement wallon
    Le 31 janvier 2020, les Britanniques ont officiellement quitté l'Union européenne, après quatre années de négociation. Lors du référendum du 23 juin 2016, les Britanniques ont voté à 51,9 % pour le « leave ». Cependant, les Ecossais avaient eux voté à 62 % pour rester au sein de l'Union européenne.

    Le 28 juin dernier, la Première Ministre écossaise, Nicola Sturgeon, a annoncé vouloir mettre en place un référendum d'indépendance de la nation britannique afin, notamment, que l'Ecosse rejoigne l'Union européenne comme une nation indépendante. Des négociations doivent avoir lieu entre la Première Ministre écossaise et son homologue britannique Boris Johnson.

    Dès lors des questions se posent d'ores et déjà.

    Quelle est la position du Gouvernement wallon sur cette demande de référendum d'indépendance ?

    Comment les relations entre la Wallonie et l'Ecosse en seraient affectées ?

    Quelles seraient les conséquences pour la Wallonie de la tenue de ce référendum, et si le « leave » l'emporte ?
  • Réponse du 12/09/2022
    • de DI RUPO Elio
    Depuis l’organisation du référendum au Royaume-Uni sur son appartenance à l’Union européenne et son départ officiel en janvier 2020, l’Écosse a souhaité remettre aux avant-plans la question de son indépendance.

    Cette volonté s’explique notamment par le fait que la population écossaise avait majoritairement voté pour rester membre de l’Union européenne.

    La Wallonie n’a pas à prendre position sur les positions tenues tant par les Écossais que par les Britanniques sur ce dossier.

    En cas d’indépendance de l’Écosse, la question de sa « réintégration » au sein de l’Union européenne pourra se poser.

    L’Union européenne devra se prononcer sur une éventuelle « réintégration » pure et simple de l’Écosse au sein de l’UE ou sur une nouvelle demande d’adhésion.

    Si la demande est considérée comme une adhésion, les démarches pourraient prendre beaucoup de temps. En effet, l’Union européenne ne prévoit pas de « fast track » pour l’entrée d’un État dans l’UE. Cet élément a été rappelé dernièrement avec les cas de l’Ukraine et de la Moldavie.

    Pour rappel, même si l’Écosse remplit toutes les conditions à l’adhésion, son intégration dans l’UE doit être adoptée à l’unanimité par les États membres.

    Cette unanimité pourrait être difficile à atteindre vu la position de certains États membres ne souhaitant pas créer de précédent, comme l’Espagne par exemple.

    Sur le plan commercial, il est utile de préciser au préalable que nous ne disposons pas de statistiques spécifiques d’import-export entre la Wallonie et l’Écosse. Les statistiques disponibles via la Banque Nationale de Belgique concernent uniquement les relations commerciales entre la Wallonie et le Royaume-Uni.

    Même si les exportations vers le Royaume-Uni ont fortement diminué ces deux dernières années, la volonté, tant belge que wallonne, est de redynamiser les échanges commerciaux impactés par le Brexit et la crise sanitaire. Ces éléments ont été mis en avant lors de la mission princière qui s’est déroulée dans ce pays en mai dernier.

    Sur le plan économique, que l’Écosse fasse partie du Royaume-Uni ou rejoigne l’Union européenne, ses relations avec la Wallonie resteront très bonnes. Le marché écossais présente de l’intérêt pour nos entreprises dans certains secteurs en particulier. Nous pouvons citer les secteurs de la construction durable, des technologies vertes, de l’aéronautique ou encore du spatial.

    En marge de la COP26, des contacts ont été noués avec les acteurs écossais. Ces contacts seront poursuivis et nos entreprises seront encouragées à travailler le marché écossais.