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La protection des travailleuses du sexe par Internet

  • Session : 2021-2022
  • Année : 2022
  • N° : 660 (2021-2022) 1

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  • Question écrite du 08/07/2022
    • de GALANT Jacqueline
    • à MORREALE Christie, Ministre de l'Emploi, de la Formation, de la Santé, de l'Action sociale et de l'Economie sociale, de l'Egalité des chances et des Droits des femmes
    Durant la crise du Covid, les rendez-vous tarifés avec des travailleuses du sexe sur Internet ont explosé. Depuis lors, la tendance continue à augmenter et ne permet plus aux acteurs de terrain de protéger de manière optimale les travailleuses du sexe. Les prises de contact en rue, propices à l'établissement d'un rapport de confiance grâce au face-à-face physique, sont bien plus rares.

    Pour faire face, l'ASBL Entre2Wallonie a mené une collaboration avec le site "Quartier Rouges" pour se faire connaître auprès des travailleuses du sexe.

    D'autres associations de terrain, subsidiées par la Wallonie, ont-elles aussi collaboré avec le secteur afin de mieux armer les travailleuses du sexe travaillant sur le Net ?

    Ces dernières étant moins accessibles, comment les travailleurs issus de ces associations apportent-ils leur soutien, notamment pour la distribution du matériel de protection, mais aussi par la mise en place de distribution de colis alimentaires, de bons alimentaires ?
  • Réponse du 19/10/2022
    • de MORREALE Christie
    Pendant l’année 2020, les confinements successifs et les couvre-feux ont amené les travailleurs sociaux des Services d’aide et de soins aux personnes prostituées (SASPP) à intensifier leur présence sur les réseaux sociaux et les sites Internet comme « Quartier Rouge ». Les trois opérateurs agréés et subventionnés par la Wallonie sont donc présents sur Internet et sur les réseaux sociaux.

    Durant le premier confinement, de nombreux travailleurs et travailleuses du sexe se sont mis à utiliser une webcam pour rencontrer leurs clients sans risque et, ainsi, garder le contact avec ceux-ci. Les actions de prévention et d’information des travailleurs et travailleuses du sexe ont concerné le « webcamming » (comment le rendre rentable, comment éviter le vol d’images et leur diffusion incontrôlée sur des sites pornographiques) et les règlementations liées au Covid-19.

    Force a été de constater que les travailleurs et travailleuses du sexe ont souvent rencontré des difficultés liées à leur rémunération et la plupart ont finalement cessé le travail du sexe sur webcam.

    En ce qui concerne le travail social de première ligne, dans un premier temps et afin de respecter les consignes sanitaires, les permanences organisées au sein des locaux des Services d’aide et de soins aux personnes prostituées ont été interrompues, au profit de l’organisation de maraudes. Les travailleurs de terrain se sont donc adaptés au contexte sanitaire pour maintenir le lien avec les travailleurs et travailleuses du sexe.

    Les actions de dépistage, de même que l’aide alimentaire que j’ai moi-même soutenue, ont été organisées directement dans les lieux de prostitution. En parallèle, le travail social de première ligne s’est aussi « réinventé » grâce à l’utilisation par les travailleurs sociaux de « WhatsApp », « Team », « Skype » et « Zoom ». Lorsque la situation sanitaire s’est améliorée, les rencontres en face à face ont repris.

    La crise sanitaire a démontré la capacité des professionnels à s’adapter et à utiliser, entre autres, des outils technologiques pour accompagner au mieux les personnes prostituées et faire face à de nouveaux phénomènes, telle que l’intensification de la prostitution sur Internet.