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La valorisation écologique de sites marginaux

  • Session : 2021-2022
  • Année : 2022
  • N° : 731 (2021-2022) 1

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  • Question écrite du 08/07/2022
    • de MATAGNE Julien
    • à TELLIER Céline, Ministre de l'Environnement, de la Nature, de la Forêt, de la Ruralité et du Bien-être animal
    En lien avec son histoire et sa topographie, la Wallonie dispose d'une grande quantité de sites marginaux (difficiles d'accès, pollués ou situés en zone inondable). Ces terrains sont inutilisés et ne conviennent ni à l'agriculture à but alimentaire ni à l'habitat. Le projet Interreg New-C-land qui vient de se clôturer s'y est intéressé et avait pour ambition de stimuler la croissance du secteur bioéconomique au travers de cinq voies de valorisation : le bio raffinage (carburants « verts »), la construction (ex. production d'isolant ou des panneaux de construction), le textile, la combustion (pellets de chauffage) et la méthanisation (production de gaz et d'électricité).

    Ce projet nous démontre que plusieurs centaines de milliers d'hectares peuvent donc être valorisés économiquement, mais aussi écologiquement. Comme le démontrent les actions menées sur l'ancien site minier du Martinet (Charleroi) qui dispose de plantations de miscanthus (2ha), mais aussi d'une forêt de bouleaux de 3 hectares, gérée de manière durable et en faveur de la conservation et de la protection de la faune et la flore.

    Les sites marginaux représentent-ils un intérêt pour la conservation de la biodiversité ?

    Quelle place Madame la Ministre prend-elle dans la valorisation globale de ces sites ?

    Quelles actions mène-t-elle dans ce cadre ?

    Certains sites disposant de caractéristiques très particulières, et parfois très intéressantes pour la biodiversité (ex. terrils qui miment les conditions thermophiles), quelle est la vision globale du Gouvernement à leur égard ?

    Cette catégorie de sites est-elle intégrée dans la volonté du Gouvernement de protéger légalement 1 000 ha/an et dans la future Stratégie Biodiversité 360°?

    Vise-t-on une productivité maximisée et donc une rentabilité sur ces terres ou va-t-on profiter de ces zones pour augmenter la surface d'aires protégées et la connectivité entre zones refuges ?
  • Réponse du 14/09/2022
    • de TELLIER Céline
    Il est certain que les sites localisés sur des contextes écologiques marginaux représentent un intérêt pour la biodiversité. Ces sites, dans lesquels la mise en œuvre d’activités de productions agricoles et sylvicoles intensives nécessite des investissements lourds et induit une rentabilité faible, ont été naturellement moins exploités au fil du temps que les sites disposant d’un sol plus favorable à la production agricole ou forestière et/ou plus accessible. En conséquence, ces sites ont été mieux préservés et présentent de nombreux enjeux biologiques. De plus, la variation des conditions abiotiques (pente, exposition, profondeur et type de sol, etc.) au sein de ces sites sur de faibles surfaces entraine une diversité d’écosystèmes, rehaussant leur intérêt en termes de biodiversité.

    Pour ces raisons, la carte des contextes écologiques marginaux et sensibles (voir sur WalOnMap pour une description précise de la couche cartographique et pour les définitions) est un des éléments de base pris en compte dans la réflexion menée sur la cartographie du réseau écologique wallon et dans le renforcement du réseau d’aires protégées. Le projet de cartographie du réseau écologique wallon est en cours. À ce stade, il n’est pas possible de préciser quelle sera la proportion de sites marginaux qui y seront repris, mais il est probable qu’elle inclura, en toute logique, une partie significative de ces sites. La prise en compte de la biodiversité sur ces sites restera donc une priorité.

    En dehors des fonctions de production et de biodiversité, il est important également de tenir compte des autres fonctions, notamment socio-récréatives, et des services écosystémiques rendus par ces sites marginaux. À cet égard, les terrils constituent des sites qui combinent de nombreux enjeux. Ces territoires en particulier représentent de belles opportunités en termes de conservation de la nature, mais aussi de préservation de nature en ville vu leur localisation. Toutefois, certains d’entre eux, comme d’autres sites ou friches industrielles, font également l’objet de réflexions quant à une valorisation productive : cultures pour production de biomasse, projets urbanistiques, installation de panneaux photovoltaïques.

    J’ai déjà exprimé ma volonté qu’une attention particulière soit réservée aux terrils pour pouvoir y répondre. Plusieurs démarches ont été prises à mon niveau afin de soutenir des initiatives concernant la protection et la valorisation des terrils. Au-delà des rencontres et des outils plus largement mis en place pour les aires protégées, de la fonction sociorécréative ou du maillage écologique, qui bénéficient également aux terrils, je citerai notamment parmi les démarches spécifiques mises en œuvre, les dispositions du code de la gestion des ressources du sous-sol présenté au Gouvernement qui prévoit une nouvelle classification des terrils ainsi que des contrats de gestion des terrils historiques.

    En préparation à ces contrats de gestion des terrils historiques, une étude a été réalisée par Ardenne & Gaume au travers du projet pilote du Contrat de Bassin Minier, commencé sous la précédente législature et que je souhaite poursuivre cette année.