La recommandation n° 10 du point sur le testing (dépistage) du rapport de la Commission spéciale chargée d'évaluer la gestion de la crise sanitaire de la Covid-19 par la Wallonie
- Session : 2021-2022
- Année : 2022
- N° : 809 (2021-2022) 1
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Question écrite du 11/07/2022
- de MUGEMANGANGO Germain
- à BORSUS Willy, Ministre de l'Economie, du Commerce extérieur, de la Recherche et de l'Innovation, du Numérique, de l'Aménagement du territoire, de l'Agriculture, de l'IFAPME et des Centres de compétences
Cette recommandation est-elle en voie d'application ?
Si oui, comment ?
Réponse du 28/07/2022
- de BORSUS Willy
La Wallonie a, comme l’honorable membre le sait, une attitude très volontariste en matière de soutien à la recherche en matière de santé, ce qui a permis le développement d’un écosystème riche rassemblant différents types d’acteurs, universités, centres de recherche et entreprises qui contribuent au leadership de la Wallonie dans le domaine de la Recherche en santé. Ceci a permis à nos acteurs de se montrer très actifs dès le début de la crise sanitaire, tant pour le développement de tests que dans leur participation au développement et à la production de vaccins.
Dès le début de la crise sanitaire, nous avons souhaité soutenir nos acteurs pour développer les outils visant à nous aider à lutter contre le virus. Dans ce cadre, nous avons lancé un appel spécifique visant à soutenir les recherches nous permettant de développer des produits permettant de répondre à la crise sanitaire. De nombreuses entreprises ont répondu à l’appel et nous les avons soutenues pour un total de 15 738 k€, avec différents projets visant à développer de nouveaux outils diagnostiques, de nouveaux médicaments, vaccins et dispositifs médicaux, et à améliorer les procédés de production.
Nous avons également soutenu l’Université de Liège dans le cadre du développement des méthodes de tests PCR, qui ont été utilisés pendant toute la pandémie, et dont l’utilisation a été étendue à l’ensemble du territoire.
En termes de relocalisation, la production de masques chez Deltrian est un bel exemple de la réactivité de nos entreprises en termes de relocalisation, que nous avons pu soutenir.
Indépendamment de notre soutien, plusieurs entreprises ont également investi dans une augmentation de leurs capacités de production, ou dans des développements sur fonds propres. La Wallonie peut donc se féliciter de la réactivité de ses acteurs de R&D en matière de santé dans ce contexte.
Si cet appel spécifique est maintenant clôturé, nous restons attentifs aux projets déposés dans nos mécanismes récurrents de financement qui peuvent répondre tant à la lutte contre les virus qu’à la relocalisation industrielle.
En effet, afin de permettre une relocalisation durable de notre industrie, elle doit pouvoir être rentable et compétitive sur le long terme, sans générer des coûts trop importants pour le budget public. La recherche peut en effet permettre de développer des innovations permettant de se distinguer de la concurrence ou d’améliorer les procédés de production par exemple, de façon à diminuer significativement les coûts de ceux-ci et donc leur potentielle rentabilité. Parmi les acteurs actifs dans cette démarche, je peux citer par exemple le groupe « Univercells » qui ambitionne, entre autres, de diminuer drastiquement le coût de production de vaccins.
En outre, la Recherche et l’Innovation font partie des axes phares qui ont été mis en avant dans le cadre du Plan de relance, avec plus de 700 Mio€ débloqués dans ce cadre, dont 150 Mio€ qui seront dédicacés spécifiquement au secteur de la santé. Nous avons voulu renforcer le soutien à l’innovation de rupture en amplifiant les moyens accordés à Welbio pour le financement de la recherche stratégique d’excellence au sein de nos Universités. Nous sommes également partenaires de l’IPCEI Santé qui est en cours d’élaboration au niveau européen et qui permettra le financement de projets fondamentalement innovants des phases de R&D jusqu’aux premiers déploiements industriels, afin de donner à notre industrie les moyens de se maintenir à la pointe de l’innovation et de renforcer la compétitivité et la résilience de l’Europe. Par ailleurs, nous réfléchissons à divers projets d’investissements pour permettre de compléter les chaines de valeur là où des manques sont identifiés, de manière, par exemple, à renforcer nos capacités de support en recherche préclinique. Un autre point essentiel est d’accompagner la transition 4.0 de nos entreprises. Dans ce cadre, les données de santé apparaissent comme un des facteurs d’innovation ayant le plus de potentiel. Nous poursuivons dès lors nos démarches pour permettre une utilisation sécurisée des données de santé pour renforcer le potentiel d’innovation de la Wallonie.
Toutes ces initiatives contribueront à continuer à soutenir nos acteurs pour renforcer encore notre recherche dans le domaine et améliorer notre résilience face à de prochaines crises sanitaires, s’il devait y en avoir encore.