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Les justifications d’Elia quant à la pertinence du projet de la "Boucle du Hainaut"

  • Session : 2021-2022
  • Année : 2022
  • N° : 841 (2021-2022) 1

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  • Question écrite du 14/07/2022
    • de DEVIN Laurent
    • à BORSUS Willy, Ministre de l'Economie, du Commerce extérieur, de la Recherche et de l'Innovation, du Numérique, de l'Aménagement du territoire, de l'Agriculture, de l'IFAPME et des Centres de compétences
    Il y a quelques semaines, j'ai interrogé Monsieur le Ministre sur le suivi du dossier de la « Boucle du Hainaut » et sur les différentes décisions du Gouvernement fédéral qui impactent l'hypothèse du projet initial déposé par Elia.

    En effet, depuis un an, nous assistons à de multiples annonces de la part du Gouvernement fédéral qui veut procéder à l'extension de la zone éolienne offshore ou encore augmenter les interconnexions avec d'autres pays. Ces annonces impactent les hypothèses retenues par Elia en 2019 qui justifient le déploiement de la « Boucle du Hainaut » et de Ventilus.

    Pour faire simple, à l'horizon de 2030 et 2040, ces deux projets ne seraient pas suffisants pour transporter le surplus d'électricité produite. Monsieur le Ministre en est conscient. Pour cette raison, il a la volonté de clarifier le dossier en sollicitant de façon très formelle Elia. Il lui semble donc opportun, à la fois concernant les questions d'enfouissement, d'évolution du dossier de base, de demander à Elia d'apporter la démonstration que le projet tel qu'il était présenté dans le cadre du dossier introduit au début de l'année 2021 reste encore pertinent ou adéquat pour répondre aux différents enjeux.

    Le contact a-t-il été bien pris avec Elia ?

    Une réponse lui a-t-elle déjà été adressée ?

    Quel en est le contenu ?
  • Réponse du 26/07/2022
    • de BORSUS Willy
    Comme je m’y étais engagé lors de la séance du 14 juin dernier, j’ai demandé à Elia d’apporter la démonstration que le projet présenté dans le cadre du dossier introduit début 2021 reste encore le plus pertinent et adéquat pour répondre aux différents enjeux liés à la transformation profonde du secteur énergétique (maintien partiel de l’énergie nucléaire, hausse du coût des combustibles, nécessité de développer le renouvelable, entres autres). À cette fin, j’ai adressé un courrier officiel aux responsables d’Elia en date du 20 juin dernier.

    Le 28 juin, Elia m’informait qu’un document de réponse à mes interrogations allait m’être adressé. Ce document m’a, quant à lui, été adressé le 7 juillet.

    Après avoir introduit son courrier en rappelant la mission d’Elia ainsi que les objectifs de la « Boucle du Hainaut », Elia se penche sur l’évolution du contexte énergétique en mer du nord.

    D’après l’entreprise, le rehaussement du potentiel de production éolienne offshore de la zone Princesse Elisabeth jusqu’à 1,4 GW supplémentaire n’aura pas d’impact sur le réseau haute tension belge. De même, en ce qui concerne la nouvelle interconnexion avec le Danemark (projet TritonLink), prévue d’ici 2035, une liaison supplémentaire devra être envisagée entre l’île énergétique et le réseau belge, mais pas vers l’intérieur du pays (à ce stade, les régions d’Anvers ou de Gand sont probablement concernées).

    Pour les projets à l’horizon 2040, la faisabilité technique est encore à l’étude et ce n’est que lorsque celle-ci sera plus avancée que les connexions offshores vers les réseaux onshore pourront être développées. Elia conclut cette partie en affirmant que « l'augmentation de la capacité en mer du Nord jusqu’à 8 GW, l'île énergétique et le câble vers le Danemark n'ont aucune incidence sur le besoin en capacité de transport du projet de la Boucle du Hainaut, ni de celui de Ventilus. À terme, il n'y aura donc pas de renforcement ni de dédoublement nécessaire de ces liaisons aériennes. « Boucle du Hainaut » et Ventilus sont par contre un préalable indispensable à la réalisation de tous ces objectifs ».

    Quant à l’impact de la prolongation du nucléaire sur le projet de la « Boucle du Hainaut » et Ventilus, Elia spécifie que la prolongation des deux centrales nucléaires de Tihange 3 et Doel 4 ne remet pas en question la nécessité ou le dimensionnement des deux projets tout en considérant que ceux-ci ne sont pas non plus nécessaires à la prolongation du nucléaire.

    Pour ce qui est relatif aux coûts de la comparaison d’alternatives, je note que l’entreprise insiste d’abord sur le fait que, de son point de vue, cet exercice de comparaison des coûts ne confirme en rien la faisabilité technique de l’alternative souterraine, qui va à l’encontre des avis des experts consultés pour les deux projets. Elle souligne dès lors que « la situation aérienne (courant alternatif) est, à côté d’un coût beaucoup moins cher, la seule à répondre aux critères essentiels à savoir de garantir la sécurité d’approvisionnement et de développer un réseau robuste orienté vers l’avenir ».

    Enfin, à ma demande, Elia conclut son courrier en détaillant les mesures d’accompagnement d’un projet tel que celui de la « Boucle du Hainaut », s’articulant autour de l’approche suivante : éviter, réduire, compenser.