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L’impact du plafonnement du nombre de vols à l’aéroport d’Amsterdam-Schiphol sur les aéroports wallons

  • Session : 2021-2022
  • Année : 2022
  • N° : 196 (2021-2022) 1

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  • Question écrite du 14/07/2022
    • de COLLIN René
    • à DOLIMONT Adrien, Ministre du Budget et des Finances, des Aéroports et des Infrastructures sportives
    Le Gouvernement néerlandais a annoncé le plafonnement du nombre de vols à destination de l'aéroport d'Amsterdam-Schiphol. Ils seront limités à 440 000 vols par an à partir de 2023, soit une réduction de 11 % par rapport au trafic en 2019, avant l'apparition de la pandémie.

    L'objectif de cette mesure est non seulement de réduire les émissions de dioxyde de carbone, mais également plus largement celles de vapeur d'eau ou d'oxyde d'azote, deux autres gaz à effet de serre.

    De nombreuses associations environnementales applaudissent cette mesure et plaident pour la mise en œuvre de mesure de limitation identique dans d'autres aéroports européens. Une réflexion sur une limitation du nombre de vols est-elle en cours au niveau des aéroports wallons ?

    Vu la réduction du nombre de vols à Amsterdam, il faut s'attendre à ce que des compagnies recherchent de nouveaux lieux pour accueillir leurs vols en se tournant, en priorité, vers des aéroports proches du site de Schiphol. Les aéroports wallons pourraient dès lors être sollicités.

    Une réflexion sur le possible accueil de ces vols est-elle en cours au niveau de nos aéroports ?

    Nos aéroports ont-ils été contactés par des compagnies aériennes désireuses de s'informer sur les capacités d'accueil ?

    Si ces vols devaient être transférés vers la Wallonie, Monsieur le Ministre prendra-t-il des mesures afin de s'assurer que ce ne seront pas les vols les plus bruyants qui seront déplacés vers nos aéroports ?
  • Réponse du 26/07/2022
    • de DOLIMONT Adrien
    À l’heure actuelle, il n’est pas encore envisageable de mesurer l’impact sur les aéroports wallons de la limitation des mouvements à Amsterdam, celle-ci ayant été annoncée fin-juin sans plus de précision.

    Néanmoins, à la suite des problèmes rencontrés à l’aéroport d’Amsterdam, la compagnie aérienne TUI a décidé de baser deux avions supplémentaires à Liège depuis le 7 juillet.

    Liege Airport semble donc bénéficier en particulier du contexte actuel.

    Avec 170 000 passagers transportés en 2019, l’aéroport de Liège est par ailleurs loin d’arriver à saturation.

    Concernant l’activité cargo, Liege Airport a connu une croissance de 50 % du tonnage ces deux dernières années en lien avec la crise du coronavirus (croissance de l’e-commerce, report du belly freight vers les avions full cargo, reconnaissance OMS/WFP pour l’Europe dans les crises sanitaires et humanitaires). Ce chiffre se stabilise en 2022 et Liege Airport devrait d’ailleurs connaitre un recul.

    Cependant, en vue d’éviter toute congestion future au niveau de ses infrastructures aéroportuaires, Liege Airport a défini un master plan pour accompagner la croissance attendue durant les 20 prochaines années.

    Dans le même sens, Liege Airport a lancé le concept de « Liege Airport Academy » dont le but est de permettre aux opérateurs de disposer d’une main-d’œuvre formée aux métiers spécifiques de l’aérien pour accompagner leur développement et éviter une pénurie de personnel qualifié pouvant avoir un impact sur les opérations au sol.

    Concernant Charleroi, l’aéroport a profité de la pandémie afin de renégocier les contrats avec Ryanair et Wizzair. Plus de 20 nouvelles destinations ont été ouvertes.

    L’aéroport a par ailleurs veillé à prendre des mesures afin de fluidifier les flux de passagers et améliorer son service, via l’ouverture de lignes supplémentaires de contrôle de sécurité et l’engagement de personnel.

    Si la croissance devait se poursuivre et aller au-delà des résultats de 2019, l’aéroport a déjà réalisé des études pour la concrétisation d’un master plan. Si les actionnaires l’estimaient nécessaire, ce master plan pourrait être mis en place étape par étape de manière prudente afin de concilier demande des passagers et développement harmonieux dans un contexte général relativement incertain (pandémie, crises géopolitiques, crise économique et énergétique…).

    Concernant les mesures à prendre afin de s’assurer que les avions qui se baseraient le cas échéant dans les aéroports wallons ne seraient pas les plus bruyants, je rappelle la décision du Gouvernement wallon du 8 octobre 2020 créant un Groupe de travail technique (GTT) chargé notamment d’analyser les pistes de réduction du bruit.

    L’analyse de la possibilité de supprimer ou de déplacer les appareils les plus bruyants à des heures moins problématiques, sous réserve des engagements contractuels et des résultats d’une étude d’impacts économiques à charge de la Région, figure sur la feuille de route du GTT.

    En outre, le 1er juillet 2022, le Conseil d’administration de Liege Airport a adopté un mécanisme de redevances aéronautiques visant à favoriser les vols de jour et à inciter les compagnies aériennes à utiliser les aéronefs les plus efficaces au niveau des performances acoustiques.

    Je rappelle enfin l’ensemble des dispositifs régionaux permettant d’encadrer les nuisances sonores.

    Je ne peux qu’approuver ces différentes initiatives qui ont pour objectifs de diminuer les nuisances et je serai attentif au respect des dispositifs existants et à venir.