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L’état des collections du Centre de conservation et d’étude de l’Agence wallonne du patrimoine (AWaP)

  • Session : 2021-2022
  • Année : 2022
  • N° : 482 (2021-2022) 1

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  • Question écrite du 20/07/2022
    • de GOFFINET Anne-Catherine
    • à DE BUE Valérie, Ministre de la Fonction publique, de l'Informatique, de la Simplification administrative, en charge des allocations familiales, du Tourisme, du Patrimoine et de la Sécurité routière
    Les collections du Centre de conservation et d'étude de l'AWaP ont subi de graves dégâts durant les inondations des 14-15 et 24-25 juillet 2021. Grâce au travail et au dévouement des employés et de bénévoles, les collections ont été déplacées provisoirement sur le site du Sart-Hulet dans l'attente d'un nouveau site plus durable et sécurisé.

    Madame la Ministre peut-elle faire le point sur le processus de remise en état des collections ?

    Dispose-t-elle des données sur le nombre total de biens endommagés ainsi que les biens perdus ?

    Certaines collections sont-elles plus touchées si oui lesquelles ?

    Afin de sauvegarder les pièces a-t-elle dû recourir à des expertises extérieures ?
    Si oui quels sont ces experts et/ou les institutions consultés ?
  • Réponse du 17/08/2022
    • de DE BUE Valérie
    Un processus de remise en état des collections a effectivement été développé par les équipes de l’AWaP dans le cadre d’échanges avec différents spécialistes. Il comprend 4 étapes principales :
    - l’étiquetage, qui consiste à récupérer un maximum de données écrites (sur les pièces, sur les contenants et sur les étiquettes réputées imputrescibles) ;
    - le nettoyage, qui est adapté à la nature et à l’état de conservation du matériel (il comprend évidemment le rinçage et le séchage) ;
    - le reconditionnement, dans un environnement sain ;
    - le récolement, qui consiste à encoder les collections dans une base de données, selon les priorités fixées par l’AWaP, dans le but d’assurer la traçabilité dans le cadre des prêts pour exposition ou pour études.

    À ce jour, 40 % du matériel impacté a été traité jusqu’à la 3e étape, la 4e pouvant intervenir ultérieurement sans que cela ne pose de problème en matière de conservation du matériel.

    Il est donc trop tôt pour tirer un bilan complet du nombre total de biens endommagés ou perdus. Sur base de l’état d’avancement de l’opération, les chiffres restent conformes aux premières estimations, c’est-à-dire que les pertes se chiffrent toujours à moins de 5 %. Tant que l’ensemble du matériel n’aura pas été traité, il est en revanche impossible de dire si certaines collections ont été plus touchées que d’autres.

    Je rappelle néanmoins que juste après les inondations, la priorité a été donnée aux matériaux les plus précieux et les plus fragiles (métal, verre, organique). Les équipes se sont ensuite concentrées sur le matériel issu de sites en cours d’étude par les archéologues de l’AWaP ou destiné à partir prochainement en exposition.

    L’AWaP a en outre fait appel à des expertises extérieures dans le but de sauvegarder un maximum de pièces. Au lendemain des inondations, elle a notamment bénéficié de conseils de l’IRPA en matière de conservation préventive. Ensuite, quatre marchés publics de service ont été passés en urgence :
    - 3 marchés visant le traitement des matériaux les plus sensibles, à savoir le matériel organique, le verre et les archives papier (plans anciens). Ces marchés ont été attribués à des conservatrices-restauratrices indépendantes (Mmes Inès Ligot et Clara Montero pour l’organique, Mmes Hélène Blanpain et Eve Bouyer pour le verre) et à la bibliothèque universitaire Moretus Plantin à Namur pour le papier ;
    - un marché portant sur une assistance logistique en matière d’encodage, de traçabilité et de reconditionnement du matériel. Il concernait 1,5 ETP, pour une durée de 6 mois reconductible une fois et est maintenant clôturé. Il a été attribué au Préhistomuseum de Ramioul.

    Depuis, l’AWaP a lancé un marché de service avec publicité européenne pour bénéficier d’un renfort spécialisé. Depuis le début de ce mois de juillet 2022, une équipe de 10 personnes, composée d’archéologues et de conservateurs-restaurateurs expérimentés, travaille à Sart-Hulet aux côtés des agents de l’AWaP. Ce marché est d’une durée d’un an, renouvelable 6 mois, et c’est l’ASBL Recherche et prospection archéologique (RPA) qui l’a remporté. L’objectif est d’accélérer le traitement du matériel pour remplir la mission au plus vite.