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La menace de délocalisation brandie par Ryanair et son impact pour Brussels South Charleroi Airport (BSCA)

  • Session : 2021-2022
  • Année : 2022
  • N° : 205 (2021-2022) 1

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  • Question écrite du 22/07/2022
    • de COLLIN René
    • à DOLIMONT Adrien, Ministre du Budget et des Finances, des Aéroports et des Infrastructures sportives
    Depuis plusieurs semaines, le climat social au sein de Ryanair est particulièrement tendu. En réaction à la dernière action syndicale du mois de juillet, la direction a brandi la menace de délocalisation de ses activités. Les représentants des travailleurs ont tempéré cette menace en indiquant qu'elle est systématiquement brandie après chaque mouvement de grève.

    Suite aux différentes expressions des deux parties Monsieur le Ministre a-t-il pris des initiatives afin de restaurer un climat propice au dialogue ?

    A-t-il pris l'initiative de prendre un contact avec la société Ryanair suite à ses menaces de délocalisation de l'activité hors Belgique ?

    A-t-il pu obtenir des garanties sur le maintien de l'activité de la compagnie à son niveau actuel sur l'aéroport de Charleroi ?

    Depuis plusieurs années, BSCA diversifie sa clientèle afin de réduire sa dépendance à une seule compagnie aérienne. Qu'a-t-il fait afin d'accélérer ce mouvement ?
  • Réponse du 24/08/2022
    • de DOLIMONT Adrien
    Il est bon de rappeler que BSCA et Ryanair ont conclu un contrat à long terme, avec des garanties quant au nombre de passagers transportés.
     
    Les déclarations de Ryanair évoquées par la presse, à la suite de mouvements de grève de son personnel, concernent le déplacement d’avions basés à Charleroi vers d’autres aéroports.

    Une telle décision ne remettrait pas en cause la poursuite des activités de Ryanair à Charleroi. Au niveau du nombre de passagers, lorsque l’on analyse le cas l’aéroport d’Eindhoven où Ryanair n’a plus maintenu aucun avion basé, le nombre de passagers transportés par la compagnie irlandaise a été conservé.

    Cette décision aurait en revanche un impact direct sur les recettes de l’aéroport.

    En ce qui concerne la diversification des compagnies aériennes présentes à Charleroi, l’aéroport a accueilli ces dernières années de nouvelles compagnies aériennes (Air Algérie, Belavia, Eurowings, Air Belgium, Air Corsica).
     
    Cependant, pour BSCA, les volumes de passagers de ces compagnies demeurent peu significatifs par rapport à celui de Ryanair.
      
    Je souligne à ce titre que Ryanair est la compagnie aérienne qui transporte le plus grand nombre de passagers par an en Europe.
     
    Ce constat est confirmé par Eurocontrol qui, au mois de mai 2022, expliquait que les compagnies low cost Southwest Airlines et Ryanair dominaient le marché mondial en nombre de vols par jour avec, pour Ryanair, 2.837.

    Dès l’instant où le leader européen du transport de passagers opère au sein de l’aéroport, il n’est pas aisé d’en diversifier les activités.

    Cependant, BSCA travaille au développement d’opérations long-courriers à l’horizon 2024-2025.
     
    Enfin, la situation de l’aéroport de Charleroi n’est pas unique puisque de nombreux aéroports sont également dépendants d’une compagnie aérienne, comme c’est le cas à l’aéroport de Zaventem avec le groupe Lufthansa.