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La gestion des déchets issus des inondations

  • Session : 2021-2022
  • Année : 2022
  • N° : 752 (2021-2022) 1

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  • Question écrite du 22/07/2022
    • de WITSEL Thierry
    • à TELLIER Céline, Ministre de l'Environnement, de la Nature, de la Forêt, de la Ruralité et du Bien-être animal
    Il y a tout juste un an, nous vivions une catastrophe qui a engendré à peu près 10 000 hectares d'objets mis sous eau et aboutissant à des déchets qu'il a fallu gérer, traiter et évacuer. C'est quelques 152 000 tonnes qui sont concernées.

    D'abord, la Wallonie les a stockés, pour les trier et ensuite les recycler. J'ai déjà interrogé Madame la Ministre sur la gestion des boues qui représentent quasiment autant de tonnage. Les boues ont été moins vite dégagées et sont encore sur plusieurs sites et chez certains particuliers. Après le refus de la Commune de Huy, c'est à Liège, à la bretelle de l'A601 qui a été retenue. La SPAQuE va regrouper les boues afin de les trier, les prétraiter pour les envoyer dans des filières de valorisation.

    C'est plus ou moins 1000 tonnes qui sont acheminées chaque jour par camion. Cela va vite saturer le site qui a une capacité de 50 000 tonnes selon le permis de stockage.

    La SPAQuE va donc évacuer les terres et les traiter au fur et à mesure.

    Quel est le plan d'action de Madame la Ministre pour la fin de la gestion de ces boues charriées ?

    Y en a-t-il encore beaucoup à éliminer ?

    De quelles filières de valorisation parle-t-elle pour le suivi accordé à celles-ci ?

    Où en est sa réflexion quant à la possibilité d'un troisième site de traitement à Oupeye ?

    Quel est l'avis de la commune ?
  • Réponse du 28/09/2022
    • de TELLIER Céline
    Les boues et les terres charriées issues des inondations de juillet 2021 ont initialement été regroupées et stockées sur différents dépôts situés à proximité des zones sinistrées. Plus d’une vingtaine de dépôts temporaires ont ainsi pu être identifiés, principalement sur la Province de Liège où s’est concentrée la majeure partie des dégâts occasionnés par cette catastrophe naturelle.

    Le volume de terres qui a été raclé et mis en stock pour nettoyer les zones sinistrées s’élève ainsi à plus de 70 000 m³ de matériaux.

    Les dépôts les plus importants en termes de volumes, à savoir ceux de Limbourg, Chaudfontaine, Trooz, Engis et Baelen, ont été évacués au cours du premier semestre 2022, pour être regroupés au droit de l’ancienne bretelle autoroutière de l’A601, dans l’attente d’un traitement.

    Près d’une douzaine de dépôts temporaires ont ainsi déjà été nettoyés et pris en charge par la SPAQυE. Il en reste donc encore sur le terrain moins d’une dizaine d’autres, souvent de plus petite taille, tels qu’à Eupen, Pepinster, Theux ou La Roche en Ardenne.

    En parallèle de ce regroupement sur la bretelle de l’A601, plusieurs demandes de permis pour pouvoir non seulement regrouper ces terres, mais surtout les prétraiter, au travers d’opérations de criblage et de concassage, et les analyser pour définir leur filière de valorisation/traitement ont été introduites par la SPAQυE pour 3 sites de prétraitement mis à disposition par la Région wallonne, à savoir :
    - le site du Port de Statte à Huy (le plus propice car proche de la voie d’eau et donc adapté à une évacuation par péniche des terres après prétraitement et analyse) ;
    - le site de la bretelle de l’A601 (bien situé, mais éloigné de toute voie d’eau) ;
    - le site d’Oupeye (proche de la voie d’eau, mais de configuration étroite et plus difficile d’accès).

    La demande de permis pour le Port de Statte a été refusée par la Ville de Huy au début du mois de mai 2022, tandis que celle relative au site de la bretelle de l’A601 a été validée mi-juin 2022 par la Ville d’Herstal. La demande relative au site d’Oupeye est toujours à l’instruction à l’heure actuelle, mais reste la moins intéressante en termes notamment de capacité de réception et de traitement. Il est donc envisagé pour l’instant de ne travailler qu’au départ de la plateforme de regroupement de la A601.

    Sur base du permis obtenu pour la A601, la SPAQυE a procédé au lancement et à l’attribution en juin 2022 d’un marché public pour assurer les opérations de criblage-concassage-analyse nécessaires pour prétraiter, caractériser et évacuer les terres vers les filières de traitement et de valorisation les mieux adaptées.

    Le fait de travailler au départ d’une seule plateforme de regroupement des terres permet une meilleure maîtrise des flux. C’est aussi le gage d’une meilleure traçabilité des terres tout en permettant d’assurer d’importantes économies d’échelle, notamment en termes de mobilisation de matériel.

    Cet important chantier a démarré à la fin du mois d’août 2022 pour une durée de 9 à 12 mois au maximum. La bretelle de l’autoroute A601 est aujourd’hui déjà saturée par les regroupements de terres pratiqués lors du premier semestre 2022. Les premières semaines de travaux ont été consacrées à la caractérisation des lots de terre déjà présents afin de pouvoir les évacuer vers les filières de traitement ad hoc dans les plus brefs délais, de sorte que les évacuations au départ des stocks encore présents dans les zones sinistrées puissent reprendre à partir du mois de septembre.

    Au niveau des filières de valorisation, la priorité est donnée autant que possible à une réutilisation des terres stockées, la mise en CET ou l’envoi en centres de traitement étant réservé aux matériaux non valorisables ou à ceux présentant des niveaux de contamination incompatibles avec une telle réutilisation. Ce faisant, non seulement les filières de recyclage seront privilégiées, mais les coûts de traitement seront également les mieux maîtrisés, ce qui réduira d’autant la facture finale pour la Région wallonne.