/

La saison touristique 2022 en Wallonie

  • Session : 2021-2022
  • Année : 2022
  • N° : 489 (2021-2022) 1

2 élément(s) trouvé(s).

  • Question écrite du 29/07/2022
    • de AHALLOUCH Fatima
    • à DE BUE Valérie, Ministre de la Fonction publique, de l'Informatique, de la Simplification administrative, en charge des allocations familiales, du Tourisme, du Patrimoine et de la Sécurité routière
    À quelques semaines de l'été et du début des vacances, l'ABTO, Association belge des Tours Opérateurs, a publié son classement des destinations les plus prisées. Sans surprise, la France reste la destination préférée des Belges. La Belgique vient en deuxième position.

    Les Belges - mais aussi les Européens en général - se ruent sur les vacances après deux années perturbées. Une envie de partir qui n'est même pas ralentie par la hausse des prix, puisque le budget moyen a augmenté de 12 % depuis 2019. Les Belges n'ont jamais autant dépensé pour partir en vacances. Même ceux qui n'ont pas encore réservé leur voyage, mais qui ont encore des projets, disent vouloir dépenser jusqu'à 18 % de plus pour leurs vacances cette année, par rapport à 2019.

    Du côté wallon, après deux années où les gîtes et chambres d'hôtes ont fait le plein alors que les Belges préféraient rester au pays en raison de la Covid et du contexte sanitaire, l'été 2022 s'annonce plutôt bon. Quant aux activités préférées des vacanciers belges, elles sont variées. 63 % des voyageurs se lanceront à la découverte d'une ville, 41 % profiteront de la plage, 38 % privilégieront des activités en pleine nature et 30 % visiteront des lieux culturels.

    Qu'en est-il pour le secteur du tourisme wallon ? Quel est le taux d'occupation prévu pour la saison estivale ? Quelles sont les perspectives du taux de remplissage ? Qu'en est-il des chiffres de fréquentation des régions a priori moins touristiques telles que la région d'Ath ?

    Quelles sont les initiatives prévues et futures pour soutenir le secteur touristique wallon ?

    Quelle nationalité de touristes est-elle plus attirée par la Région wallonne ?

    Qu'est-il fait pour vendre le tourisme wallon aux pays limitrophes et autres?
  • Réponse du 24/08/2022
    • de DE BUE Valérie
    Il est vrai que la Wallonie, comme toutes les destinations, a pu fort heureusement bénéficier d’un tourisme intra-muros durant les deux années précédentes. Cela nous a permis de (re)découvrir la richesse et l’attractivité de notre destination et c’est tout bénéfice pour l’image touristique que nous nous en faisons, la fierté qu’elle nous inspire, l’envie d’en parler, de la partager et de la faire découvrir à d’autres. Conscients de ce potentiel oublié ou méconnu, ce sont les Wallons eux-mêmes qui deviennent ainsi les ambassadeurs de première ligne de leur propre région.

    Ce premier constat est important pour la suite, car, effectivement, la bonne question à se poser maintenant est de savoir quelles stratégies vont être mises en œuvre pour, avec un retour « à la normale », non seulement maintenir l’attrait de notre destination auprès l’ensemble des Belges pour des excursions journalières et de courts séjours, mais aussi pour attirer et fidéliser une clientèle étrangère de proximité.

    Chaque année, l’Observatoire wallon du Tourisme réalise un bilan des vacances d’été. Les chiffres définitifs seront disponibles à la rentrée. Les premiers retours ne sont pas suffisamment exhaustifs pour une communication correcte et précise. Les tendances sont cohérentes, mais l’idéal pour un bilan complet est d’attendre la fin des vacances scolaires.

    Néanmoins, nous pouvons constater que la saison a démarré plus tard que d’habitude. Jusque fin juin, les chiffres étaient très bons, mais début juillet il y a eu moins d’affluence sur le territoire. À partir du 20-21 juillet, les chiffres semblent être repartis vers un retour « à la normale », en comparaison avec 2019.
    Il y aurait un peu moins de touristes francophones que ces deux dernières années, qui sont remplacés par des touristes allemands et hollandais. Mais, je le répète, ces tendances sont à confirmer par les chiffres officiels des nuitées et des entrées aux attractions quand ils seront disponibles.

    Nous pouvons raisonnablement miser sur un bilan relativement positif, porté par les difficultés et les annulations dans le transport aérien, conjuguées à l’augmentation des coûts de la vie en général et, plus particulièrement ici, aux coûts des déplacements. Cela ne fait en fait que renforcer les observations enregistrées précédemment et le constat d’une mutation des comportements ainsi que des attentes touristiques.

    Ainsi, davantage d’activités et de séjours touristiques sont effectués à proximité, il y a un plus grand attrait de la nature et du plein air, un besoin d’authenticité, de nouvelles expériences, un usage croissant des outils digitaux… autant d’arguments qui mettent en lumière la nécessaire professionnalisation du secteur, relative à toute une série d’aspects : commercialisation, personnalisation de l’offre, utilisation des réalités virtuelles et augmentées, prise en compte des nouveaux modes de mobilité (vélotourisme, déplacements à pied, itinérance), durabilité, importance du bien-être et de la réassurance (notamment sanitaire), inclusion du rôle des habitants dans la stratégie de développement touristique pour répondre à l’attente des touristes de vivre comme un local, résilience, développement du « bleisure » (business + leisure),…

    Face à ces enjeux, il apparaît plus que jamais nécessaire de travailler sur le long terme et de fidéliser la (nouvelle) clientèle de notre destination. Pour y parvenir, les recommandations des deux études menées en 2020-2021 ont été intégrées au Plan de relance de la Wallonie.

    Les objectifs prioritaires identifiés sont d’allonger les séjours, d’accroître l’attractivité de notre destination auprès des touristes allemands et français, de faire monter en gamme la clientèle néerlandaise, de développer le MICE.

    Pour y parvenir, la mise en œuvre de la transition digitale du secteur du tourisme est bien sûr fondamentale et prioritaire : base de données unique, déploiement de l’Outil régional de Commercialisation (ORC), identification/gestion des flux de visiteurs dans les espaces naturels et dématérialisation via une web app du Pass VISITWallonia.be pour en faire un outil de fidélisation de la clientèle… voilà autant de projets que je porte au sein du PRW et de la facilité pour la relance européenne.

    Font également partie de ces plans, le renforcement de la marque VISITWallonia.be et de sa visibilité via les campagnes de promotion ainsi que le renforcement des partenariats WBT-WBI pour une meilleure visibilité et attractivité de la Wallonie à l’international, sur des destinations moins proches.

    De nombreuses actions de communication VISITWallonia.be sont mises en œuvre par WBT en Belgique et à l’étranger, tant vers les touristes que vers les professionnels du voyage, afin qu’ils incluent ou renforcent notre destination dans leur offre.

    Enfin, cette offre va être étoffée, avec notamment la valorisation de deux parcs nationaux, de grands sites naturels, de biens à haute valeur patrimoniale avec infrastructures touristiques adaptées, le développement des infrastructures fluviales et fluvestres, le développement du maillage des aires de camping-cars, le repositionnement du site des lacs de l’Eau d’Heure, l’aménagement et le balisage de sites VTT.