Le rôle des terrils sur le plan de l'attractivité touristique et de la valorisation des sites miniers inscrits sur la liste du patrimoine mondial de l'UNESCO
- Session : 2021-2022
- Année : 2022
- N° : 490 (2021-2022) 1
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Question écrite du 29/07/2022
- de AHALLOUCH Fatima
- à DE BUE Valérie, Ministre de la Fonction publique, de l'Informatique, de la Simplification administrative, en charge des allocations familiales, du Tourisme, du Patrimoine et de la Sécurité routière
Les sites du Grand-Hornu, du Bois-du-Luc, du Bois du Cazier et de Blegny-Mine ont pu se réinventer pour proposer de vrais pôles d'attraction touristique. Il y a 10 ans, ces quatre sites miniers majeurs de Wallonie ont été reconnus comme patrimoine mondial de l'UNESCO.
Afin de continuer à promouvoir le tourisme durable, le Hainaut a mis sur pied, il y a peu, le projet « Destination Terrils » autour de nos collines artificielles. Ce projet est mené en collaboration avec des partenaires français réunis au sein d'Interreg Va France-Wallonie-Vlaanderen. Grâce à ce projet, nous sommes impliqués dans la création et l'animation d'activités et produits touristiques de part et d'autre de la frontière. Ce projet permet également de mesurer la fréquentation de ces lieux emblématiques, qui est croissante depuis quelques années.
Comment Madame la Ministre renforce-t-elle l'attrait touristique de ce patrimoine ? Quel bilan tire-t-elle de l'évolution connue par nos terrils au niveau touristique ?
Comment préserver une capacité d'accueil et pérenniser les visites sur les sites ? Comment est assurée la sécurité des visiteurs sur des terrils ? Quel est son plan qui garantit un développement touristique raisonné et durable des terrils wallons ?
A-t-elle des contacts avec Madame la Ministre Tellier concernant ce patrimoine particulier ?
Réponse du 26/08/2022
- de DE BUE Valérie
Pour ce qui a trait à la valorisation des terrils proprement dits, je peux dire que Bois du Cazier et Blegny-Mine les ont intégrés dans leur offre de visite en lien avec leur spécificité.
Au Bois du Cazier, il s’agit d’une allée mémorielle plantée de 12 espèces d’arbres caractéristiques des pays d’origine des victimes de la catastrophe, ainsi qu’un parcours-découverte des paysages de la région.
Blegny-Mine met pour sa part en valeur les aspects techniques de la construction d’un terril et propose des visites consacrées à la biodiversité de celui-ci. Dans le cadre de l’appel à projets du Plan de relance - fiche 197, l’ASBL chargée de la gestion du site a rentré un dossier comprenant plusieurs infrastructures éducatives et ludiques installées sur le terril.
À Bois-du-Luc, la Ville envisage à terme de valoriser un des deux terrils. Cela sera intégré dans le plan de développement actuellement en cours d’élaboration suite à la reprise du site dans le giron de la Région.
Sans être exhaustive, je peux noter plusieurs initiatives communales sur les différents sites. Ainsi, à Charleroi, il existe un sentier de découverte des terrils et du passé industriel, la boucle noire, qui passe par le site du Bois du Cazier. Au niveau régional, il existe aussi un sentier de grande randonnée, le GR 412 qui relie Bernissart à Blegny-Mine. La route UNESCO fait quant à elle la liaison les sites wallons inscrits au patrimoine mondial.
On le voit donc, s’il est question de préserver les témoins d’une activité industrielle, il y a aussi une réflexion sur la valorisation touristique des terrils de ces sites. La façon dont sont perçus les terrils a fortement évoluée ces dernières années. En effet, certaines de leurs particularités convainquent petit à petit les visiteurs, notamment parce que la nature qui y a repris ses droits forme un écosystème spécifique et qu’ils donnent du relief à un paysage relativement plat.
Cependant, des efforts doivent encore être faits autour de ces terrils pour leur mise en tourisme :
- afin de s’assurer la bonne préservation de leurs écosystèmes ;
- afin d’assurer l’accès à ces terrils (sentiers de balade, etc.) ;
- afin d’assurer la sécurité des visiteurs.
Cela nécessite une communication efficace et une médiation spécifique autour de ce patrimoine. Ce sont des éléments qu’a pu souligner et sur lesquels a œuvré le projet « Destination Terrils » grâce à une équipe pluridisciplinaire. Il est important de prolonger les efforts qui ont été mis en place et de continuer de valoriser ces terrils pour leurs divers attraits.
Cette valorisation est mise en œuvre via différents axes et portes d’entrées :
- la valorisation de circuits à pied et à vélo créés par les Maisons du Tourisme passant sur ou à proximité direct de ces terrils (on line) ;
- la valorisation des sites miniers UNESCO (on line), en collaboration avec l’AWAP ;
- la promotion de la route UNESCO à vélo qui passe par les 4 sites miniers (on line) ;
- la valorisation de sites miniers et de balades sur les terrils à travers la brochure « 23 villes de charme » (papier et on line).
- certains sites miniers participent également à des itinéraires européens thématiques (la route du feu, la route européenne du patrimoine industriel, etc.)
En plus du site web visitwallonia.be et de la brochure papier précitée, ces éléments et thématiques sont tour à tour mis en avant dans des newsletters, des sélections média, les réseaux sociaux, etc. WBT a également pour projet de valoriser la thématique du tourisme lié au patrimoine industriel en s’adressant à une cible jeune adulte.
On le voit, la Wallonie a bien l’intention de mettre en valeur les témoins de son passé minier, et spécifiquement ceux reconnus au Patrimoine mondial de l’UNESCO. Les départements du Tourisme et du Patrimoine travaillent de concert sur ce point, et je ne doute pas que nous aurons encore l’occasion de voir d’autres projets sur ce thème mis en œuvre dans les prochaines années.
Si des contacts réguliers ont lieu avec le cabinet de Madame Céline Tellier, principalement dans le cadre du développement du Tourisme Nature, il n’y a pas d’échange en cours dans le cadre de ce projet particulier.